Nous avons rendez vous au Passage. Le bar est fermé.
Assis à la terrasse d'un restaurant dans une petite ruelle, un kir et une bière entre nous.
"Tu es sur le siège éjectable." me dit Méléon. "Le siège du passager. Je suis au volant, je vais peut être dans le mur, et toi, tu es assise à mes côtés, à droite, à la place du mort." ajoute-t-il à mon air interrogatif. "Tu penses que je vais freiner. Mais je ne sais pas. Je veux voir ce qu'il y a après le mur".
Et moi aussi. Je veux voir ce qu'il y a derrière le mur.
Et j'irai au bout. Tête baissée.
Est-ce un bien ou est-ce un mal d'être aussi tenace, aussi entêtée ?
Tout me pousse à penser que je rejoue des circonstances, des
souffrances in-digérées, des vécus et des cicatrices non cicatrisées.
Que je dois comprendre quelque chose, sur les relations de couple, les
relations amoureuses. Je dis les choses à moitié. C'est vrai. Comment
et pourquoi tout dévoiler ?
Pour en laisser un peu pour plus tard, pour le livre. J'ingère, pour
mieux digérer. La plupart des pièces du puzzle, je les aies. Mais pas
toutes. Pas assez de recul.
Je vis une problématique de société, en même temps qu'une problématique de couple. Un couple non couple. Un couple qui n'en est pas un. Dans la forme des schémas classiques. Les uns et les autres me disent de me réveiller, de revenir à la réalité. La réalité de quoi ? D'un schéma traditionnel. De couple en tant que tel. Moi, je hoche la tête, mais je suis de moins en moins persuadée.
Pourquoi ? Parce que ce n'est pas ma réalité. Et que je suis assise sur le siège du passager. Le siège du risque. Mais là, je suis sur l'autoroute... Vous êtes déjà descendu de voiture alors que vous êtiez sur l'autoroute ? :))