Max | Culture estivale

Publié le 21 juillet 2013 par Aragon

Quelle est-elle ? "Chez nous" en Aquitaine : Centaines de milliers de corps humains couchés debout rampant courant dormant beuglant vomissant dans les rues les caniveaux des villes de Mont-de-Marsan, Bayonne, Dax, ailleurs... villes ferias fiestas !

"Culture locale" à protéger, aimer si on veut être de bons citoyens du Sud-Ouest, à subventionner si on est décideurs du CG ou du CR, faut bien caresser l'électeur dans le sens du poil et du gobelet en plastique...

Y'a des gens admirables qui se défoncent pour autre chose. "Autre chose" ça se passait par exemple à Hastingues (Landes) le dimanche 14 juillet, loin des flonflons de l'accordéon et autres défilés cocardiers, à des années-lumière... ça s'appelle en ce lieu depuis 15 ans "La Parade des 5 sens" et c'est du spectacle de rue, de l'admirable, émouvant et éblouissant spectacle de rue : acrobates, funambules, comédiens, chanteurs, saltimbanques, forains et autres bonimenteurs. Vrais donneurs de vie mais pas de fausses leçons. Pourvoyeurs de joie. Licenciés es bonheur.

Les gens admirables qui se défoncent ce sont par exemple les organisateurs de ces festivals, des équipes qui suent sang tripe cervelle et eau pour que le spectacle SOIT ! Et il est. Jean-Pierre Bertomère est le responsable du festival d'Hastingues, son équipe et lui sont extraordinaires. Hélas, le résultat depuis 2 ans n'est pas au rendez-vous. Public en baisse, finances forcément en berne. Que faudra-t-il faire pour que le spectacle continue ?

Quelques jours plus tard je vais à Laas dans le cadre de ce magnifique château appartenant au CG 64. L'illustre famille Burattini est là avec leur fabuleux spectacle "Carabosse". S'il n'y avait pas eu un miracle du ciel balançant in extremis sur la pelouse un car de scouts d'Europe (je revois encore la tronche de Rita Burattini en voyant débarquer les louveteaux et autres castors juniors) j'aurai été seul ce soir-là !

Les gens vont sur les routes voir des coureurs bodybuildés, sur les plages mater des nanas et des mecs échappés de tabloïds ou se faire rôtir la couenne comme ventrèche au soleil, dans les villes de big fiestas pour s'éclater...

Je crie "alerte" comme l'autre fou qui bramait en vain dans le désert. Je crie "alerte" car le vrai, le bon et beau spectacle de rue se meurt à petit feu dans l'indifférence générale du public qui n'est souvent (c'est vrai) pas suffisamment "averti" faute de bonne pub & com, par des pouvoirs publics qui dans le Sud-Ouest ne financent plus "culturellement" que rugby, bandas et corridas !!! Y'aurait pourtant de la place pour tout le monde sous le soleil et dans la "Strada". Le monde se porterait tellement mieux s'il était embrassé, bizouté, amusé, "instruit", par tous ces comédiens qui ne demandent qu'à l'aimer, qu'à partager le spectacle vivant avec lui...