Depuis plusieurs jours je ressens une sorte de fébrilité qui évoque en moi des souvenirs trentenaire. Tout comme en cette fin janvier 1983, je suis là, débordante d’énergie, un tantinet euphorique, aménageant, nettoyant, embellissant mon espace de vie. Comme une oiselle (mais pas naïve) faisant son nid.
Je veux tout faire à la fois et m’éparpille entre plein de tâches diverses que je commence sans les finir. Un beau désordre mental qui se répercute sur mes actions. L’impression de tourner en rond, en fuite devant ce qui veut jaillir de moi, tout en me sentant impatiente de m’abandonner enfin à cette éclosion qui s’impose.
Je retrouve telle que je l’étais à quelques jours de donner la vie à mon fils.
Mon cerveau est un corps de femme en fin de sa gestation. Je n’y échapperai pas. Il me faudra bien laisser sortir les mots, les déposer sur la page blanche, les sentir prendre possession de moi. Ils échapperont à ma vigilance pour croître selon leur vie propre et, peut-être, devenir un livre.
..... Mais pas aujourd'hui.
***