Magazine Journal intime

J'ai testé coucher dehors (à la belle étoile)

Publié le 24 juillet 2013 par Anaïs Valente

belle etoile.png

Souvenez-vous, y'a six ans (déjà) j'avais testé vivre nue, ce qui me vaut encore plein plein de visites sur ce blog (bande de petits pervers va).

Cette fois, j'ai décidé de tester coucher dehors, mais pas nue, ça sera peut-être pour une prochaine fois.

Quand je dis "coucher dehors", j'entends "passer la nuit dehors".

Et quand je dis "j'ai testé", j'entends "j'ai pas eu le choix, question de survie de ma vieille carcasse".

Lundi soir.  22h30.  Canicule.  28 degrés dehors.  28 dedans, mais sans un pet de vent.  29,5 dans ma chambre.

Je suis dehors, en nage encore, et je me dis que je suis incapable de dormir dans mon lit, dans cette chambre où l'air circule mal, avec les bouffées de chaleur qui me terrassent toutes les dix minutes, surtout le soir et la nuit, les garces immondes (les bouffées de chaleur devraient être interdites par la loi, voilà à quoi devrait servir un gouvernement, à promulguer des lois utiles à la population).

Ma décision est prise, je vais dormir dehors.  J'avais déjà tenté l'expérience lors d'une précédente canicule, mais j'avais finalement regagné mon petit lit sur le coup d'une heure du mat.

Cette fois, ça sera toute la nuit, moi, la lune et les étoiles.  So romantique, en plus.

Je cherche la grande ourse, qu'on m'a encore montrée récemment, avec son étoile, euh, du berger, du nord, polaire… décidément il est écrit que je ne mémoriserai jamais le nom de cette étoile et que je la confondrai toujours avec Venus.  Tant pis, on mettra ça en épitaphe sur ma tombe "là-haut, maintenant, puisse-t-elle avoir compris laquelle est la polaire".

Je la trouve pas, pas assez noir, ça va viendre, et puis j'ai toute la nuit pour l'admirer...

J'entreprends alors un chtit déménagement qui me fait suer comme un bœuf ménopausé.

Bah oui, il en faut des trucs pour passer la nuit dehors :

Installer un coussin sur mon lit de jardin (because j'ai pas de matelas gonflable ni rien d'autre pour bien dormir, je m'avachirai sur mon transat, très peu confortable).

Y adjoindre deux gros coussins moelleux pour le confort de mes fesses et de ma tête.

Prévoir un plaid épais pour la fraîcheur qui risque d'arriver.

Ajouter un petit verre de jus d'agrumes passque préparer tout ça, ça donne chaud chaud chaud.

Allumer une loupiote, même si mes petites lampes solaires font que la nuit n'est pas vraiment noire, et c'est tant mieux.

Installer mon pc pour m'endormir en regardant Orange is the new black, la nouvelle série made by ceusses qui ont fait Weeds paraît, vraiment pas mal, je vous la conseille, elle vient de commencer disent-ils mais y'a déjà 12 épisodes, je pige pas trop.

Voilà, chuis prête, je m'installe confortablement comme sur une couchette de prisonnier, je bois mon petit jus de réconfort après l'effort, je lance ma série, avec mes écouteurs, pour pas déranger mes voisins, et je pose ma tête sur mon coussin/oreiller, profitant de la fraîcheur toute relative qui commence à envahir l'atmosphère.

J'en suis à me dire que c'est presque le bonheur, lorsque je sens une masse s'abattre sur moi, comme sur un trampoline, suivie par une seconde masse, toute aussi joyeuse.  Le rat et la souris, tout heureux de ma présence nocturne inattendue, s'en donnent à cœur joie, et que je sautille, et que je "va-et-vienne" sur ma carcasse, et que je me frotte de bonheur, et que je bouge et bouge encore.  Un enfer.

Une heure plus tard, les bestiaux sont calmés, ou presque, mon épisode se termine, et mes paupières se ferment. 

Moment idéal pour fermer mon pc, enlever mes lunettes et rejoindre morphée pour une nuit romantique au clair de lune.

Je ferme les yeux.

Et je réalise combien la nuit est bruyante.

Chez mes voisins, en journée, une petite pièce d'eau dispense un clapotis tout léger tout agréable.  J'adore.  Ça fait vacances.  Ça rafraîchit l'ambiance.  Ça donne envie de pisser.  Mais là, en pleine nuit, je me croirais aux chutes du Niagara.  L'enfer au carré.

Bon, n'y pense pas Anaïs, concentre-toi plutôt sur le ronflement des bestiaux qui ont élu domicile dans ton cou et sur ta tête, dans un élan d'amour infini.  Ah, c'est sûr qu'ils m'aiment, ces bestiaux.  Et moi je les aime autant que le bruit d'eau voisin, à la folie, dans le sens "devenir folle et tout casser".  L'enfer au cube.

Bon, je scrute les étoiles, histoire de me calmer.  Sauf que sans lunettes, je vois que du noir complet, du noir intense, point d'étoiles.

Alors je m'emmitoufle dans mon plaid douillet, because il commence à faire vachement frisquet, en cette nuit de canicule, et je ferme les yeux, je veux dormir, je vais dormir.

Je dors pas.

Et puis y'a une moustique, là, près de ma joue, je l'entends tournicoter, chercher la meilleure position pour me piquer.  Je la chasse d'un coup de main habille, me flanquant une gifle pour l'occasion, et je m'enterre sous mon plaid, histoire de ne laisser à cette moustique aucune parcelle accessible.

Et ça me donne chaud, mais chaud.  Passque dormir dehors pour échapper aux bouffées de chaleur ne fait pas échapper aux bouffées de chaleur.  Et passqu'avoir des bouffées de chaleur en étant en nem dans un plaid, c'est l'enfer puissance 4, pire encore que dans une chambre où on n'a pas froid, ou si peu.  Je passe donc mon temps à mourir de chaud, dérouler mon nem, frissonner, réinstaller mon nem, et ainsi de suite jusqu'à 3h30 du mat, où je suis terrassée par une folle envie de faire pipi (note pour plus tard : plus jamais le jus d'agrume en pré-dodo).

Je me lève donc dans le but de me soulager et de mettre un petit gilet, histoire d'avoir moins froid lorsque je ne suis pas "plaidée", et de mourir encore plus d'hyperthermie dans le cas contraire... passque comme disait le Renard, rien n'est parfait.

Une fois dans ma chambre, je repère mon lit.

Mon grand lit.

Mon accueillant lit.

Mon chaud très très chaud lit (28,9 degrés encore).

Je m'y jette voluptueusement, attirée comme par un aimant, et je m'endors immédiatement, pour quatre magnifiques heures de sommeil enfin réparateur.

Le lendemain, dès l'aube, à l'heure où blanchit la campagne, mes coussins, mon plaid et mon pc sont eux aussi bien blanchis par la rosée matinale, me confirmant que faire dodo dehors, c'est vraiment pas la panacée universelle…

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Souvenez-vous, y'a six ans (déjà) j'avais testé vivre nue, ce qui me vaut encore plein plein de visites sur ce blog (bande de petits pervers va).

Cette fois, j'ai décidé de tester coucher dehors, mais pas nue, ça sera peut-être pour une prochaine fois.

Quand je dis "coucher dehors", j'entends "passer la nuit dehors".

Et quand je dis "j'ai testé", j'entends "j'ai pas eu le choix, question de survie de ma vieille carcasse".

Lundi soir.  22h30.  Canicule.  28 degrés dehors.  28 dedans, mais sans un pet de vent.  29,5 dans ma chambre.

Je suis dehors, en nage encore, et je me dis que je suis incapable de dormir dans mon lit, dans cette chambre où l'air circule mal, avec les bouffées de chaleur qui me terrassent toutes les dix minutes, surtout le soir et la nuit, les garces immondes (les bouffées de chaleur devraient être interdites par la loi, voilà à quoi devrait servir un gouvernement, à promulguer des lois utiles à la population).

Ma décision est prise, je vais dormir dehors.  J'avais déjà tenté l'expérience lors d'une précédente canicule, mais j'avais finalement regagné mon petit lit sur le coup d'une heure du mat.

Cette fois, ça sera toute la nuit, moi, la lune et les étoiles.  So romantique, en plus.

Je cherche la grande ourse, qu'on m'a encore montrée récemment, avec son étoile, euh, du berger, du nord, polaire… décidément il est écrit que je ne mémoriserai jamais le nom de cette étoile et que je la confondrai toujours avec Venus.  Tant pis, on mettra ça en épitaphe sur ma tombe "là-haut, maintenant, puisse-t-elle avoir compris laquelle est la polaire".

Je la trouve pas, pas assez noir, ça va viendre, et puis j'ai toute la nuit pour l'admirer...

J'entreprends alors un chtit déménagement qui me fait suer comme un bœuf ménopausé.

Bah oui, il en faut des trucs pour passer la nuit dehors :

Installer un coussin sur mon lit de jardin (because j'ai pas de matelas gonflable ni rien d'autre pour bien dormir, je m'avachirai sur mon transat, très peu confortable).

Y adjoindre deux gros coussins moelleux pour le confort de mes fesses et de ma tête.

Prévoir un plaid épais pour la fraîcheur qui risque d'arriver.

Ajouter un petit verre de jus d'agrumes passque préparer tout ça, ça donne chaud chaud chaud.

Allumer une loupiote, même si mes petites lampes solaires font que la nuit n'est pas vraiment noire, et c'est tant mieux.

Installer mon pc pour m'endormir en regardant Orange is the new black, la nouvelle série made by ceusses qui ont fait Weeds paraît, vraiment pas mal, je vous la conseille, elle vient de commencer disent-ils mais y'a déjà 12 épisodes, je pige pas trop.

Voilà, chuis prête, je m'installe confortablement comme sur une couchette de prisonnier, je bois mon petit jus de réconfort après l'effort, je lance ma série, avec mes écouteurs, pour pas déranger mes voisins, et je pose ma tête sur mon coussin/oreiller, profitant de la fraîcheur toute relative qui commence à envahir l'atmosphère.

J'en suis à me dire que c'est presque le bonheur, lorsque je sens une masse s'abattre sur moi, comme sur un trampoline, suivie par une seconde masse, toute aussi joyeuse.  Le rat et la souris, tout heureux de ma présence nocturne inattendue, s'en donnent à cœur joie, et que je sautille, et que je "va-et-vienne" sur ma carcasse, et que je me frotte de bonheur, et que je bouge et bouge encore.  Un enfer.

Une heure plus tard, les bestiaux sont calmés, ou presque, mon épisode se termine, et mes paupières se ferment. 

Moment idéal pour fermer mon pc, enlever mes lunettes et rejoindre morphée pour une nuit romantique au clair de lune.

Je ferme les yeux.

Et je réalise combien la nuit est bruyante.

Chez mes voisins, en journée, une petite pièce d'eau dispense un clapotis tout léger tout agréable.  J'adore.  Ça fait vacances.  Ça rafraîchit l'ambiance.  Ça donne envie de pisser.  Mais là, en pleine nuit, je me croirais aux chutes du Niagara.  L'enfer au carré.

Bon, n'y pense pas Anaïs, concentre-toi plutôt sur le ronflement des bestiaux qui ont élu domicile dans ton cou et sur ta tête, dans un élan d'amour infini.  Ah, c'est sûr qu'ils m'aiment, ces bestiaux.  Et moi je les aime autant que le bruit d'eau voisin, à la folie, dans le sens "devenir folle et tout casser".  L'enfer au cube.

Bon, je scrute les étoiles, histoire de me calmer.  Sauf que sans lunettes, je vois que du noir complet, du noir intense, point d'étoiles.

Alors je m'emmitoufle dans mon plaid douillet, because il commence à faire vachement frisquet, en cette nuit de canicule, et je ferme les yeux, je veux dormir, je vais dormir.

Je dors pas.

Et puis y'a une moustique, là, près de ma joue, je l'entends tournicoter, chercher la meilleure position pour me piquer.  Je la chasse d'un coup de main habille, me flanquant une gifle pour l'occasion, et je m'enterre sous mon plaid, histoire de ne laisser à cette moustique aucune parcelle accessible.

Et ça me donne chaud, mais chaud.  Passque dormir dehors pour échapper aux bouffées de chaleur ne fait pas échapper aux bouffées de chaleur.  Et passqu'avoir des bouffées de chaleur en étant en nem dans un plaid, c'est l'enfer puissance 4, pire encore que dans une chambre où on n'a pas froid, ou si peu.  Je passe donc mon temps à mourir de chaud, dérouler mon nem, frissonner, réinstaller mon nem, et ainsi de suite jusqu'à 3h30 du mat, où je suis terrassée par une folle envie de faire pipi (note pour plus tard : plus jamais le jus d'agrume en pré-dodo).

Je me lève donc dans le but de me soulager et de mettre un petit gilet, histoire d'avoir moins froid lorsque je ne suis pas "plaidée", et de mourir encore plus d'hyperthermie dans le cas contraire... passque comme disait le Renard, rien n'est parfait.

Une fois dans ma chambre, je repère mon lit.

Mon grand lit.

Mon accueillant lit.

Mon chaud très très chaud lit (28,9 degrés encore).

Je m'y jette voluptueusement, attirée comme par un aimant, et je m'endors immédiatement, pour quatre magnifiques heures de sommeil enfin réparateur.

Le lendemain, dès l'aube, à l'heure où blanchit la campagne, mes coussins, mon plaid et mon pc sont eux aussi bien blanchis par la rosée matinale, me confirmant que faire dodo dehors, c'est vraiment pas la panacée universelle…


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