Le jour où ça deviendrait important pour moi, je saurais que je suis bel et bien mort.
C'est ce que je m'imaginais quand j'étais plus jeune en pensant à la vie d'adulte.
Pas loin derrière était raboter le bas d'une porte par un dimanche après-midi ensoleillé.
C'est ce que je faisais ce dimanche-là. L'horreur. M'y reprendre entre 5 et 14 fois afin de voir si la porte (non nécessaire) était assez rabotée pour maintenant s'ouvrir sur le nouveau (et non nécessaire) tapis du sous-sol et suer comme un cochon...
Non, non, non, non, ce n'est comme ça que je tiens à honorer le jour du seigneur.
J'ai donc choisi, comme un homme, de me sauver.
Voilà ma planète? C'est pour voir la démence de plus en plus glorifiée que je me lève chaque matin?
Mais quelle est donc la nature de ce charme tout-puissant, de cette folie, de ce dérèglement passager? Chaque évangéliste, moi compris*, a son langage à lui ; mais tous parlent de la même chose: Ne plus chercher, ne plus lutter, ne plus se fouler aux pieds les uns aux autres, ne plus se démener comme des brutes pour essayer d'atteindre nos buts.
La folie sexifiée sur ma planète dysfonctionnelle.
Par un dimanche plein soleil, quelque chose s'éteignait en moi. Je ne sais trop quoi.
Mon monde souhaite du danger public.
Ce qui valide pourtant mon statut de vampire.
Mais un vampire au soleil, ça devient craintif.
Je crains bien que ma planète me tue peu à peu.
Je suis un bien mauvais vampire de toute façon avec mon teint d'italien basané.
À moitié-mort, j'ai clopiné jusqu'à la maison.
Pleurant de mon dedans comme un mourant dans ces derniers élans.
L'amoureuse m'attendait sur le perron.
"As-tu acheté le kit pour mesurer le PH de la piscine?"
*Je ne suis pas évangéliste certifié mais certaines chroniques, incluant celle-ci, peuvent prêter au sermon