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Le cinoches à Jules-Blockbusters

Publié le 31 juillet 2013 par Jules

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Certains disent qu'Hollywood serait au bord de l’implosion. En effet, le budget moyen d’un blockbuster atteint désormais la somme ahurissante de 200 millions de dollars ! Pas le droit à l’erreur donc car ces mastodontes sont sensés être obligatoirement rentable. Et comme en termes de Box Office la recette miracle n’existe pas, certains projets en se vautrant méchamment, précipitent lentement mais surement les studios vers la banqueroute*. Cette année encore deux grosses machines jouent l’avenir de la Warner. Pacific Rim de Guillermo Del Toro et Man Of Steel de Zack Snyder.

Hollywood depuis dix ans a complètement repensé sa stratégie marketing en se fixant comme cœur de cible, les Geeks. Ainsi on a vu fleurir toute une vague de films mettant en scène des super héros. La prise de risque est minime car ce sont des personnages mondialement connus du public que l’on peut décliner sur de nombreuses franchises. Et pour trouver de l’inspiration quoi de mieux que de piocher dans les merveilles que jalonne l’histoire du comic-book Américain. 300 de Frank Miller et Watchmen d’Alan Moore sont deux classiques de la BD adaptés par le metteur en scène Zack Snyder. En lui, les studios ont trouvé le parfait soldat. Toujours partant, il est prêt à dire oui à tout ce qu’on lui propose. Au lieu de faire de vraies adaptations, Snyder, qui n’a manifestement pas compris les BD qu’il adapte, préfère recopier cases après cases l’œuvre d’origines. Il peut ainsi contenter les spectateurs peu regardants et valider l’adage débiles des fans qui consiste à dire :« c’est bien parce que c’est pareil.»**

Mais, l’annonce de sa collaboration avec Christopher Nolan à quelques peu changé la donne. Car depuis sa trilogie sur Batman, Nolan possède une côte monstrueuse auprès du public et de la profession. Le voir s’atteler avec Snyder (et son scénariste David Goyer) à une nouvelle adaptation de Superman permet au projet de bénéficier d’une aura supplémentaire. Finis les Bodybuildés en slip rouge sur fond vert comme dans le film 300 . Cette fois on opte pour une approche naturaliste et « sérieuse » du personnage. J’avais tout de même quelques doutes, connaissant le penchant bas du front de notre amis Zack. Hors, même si l’approche « post 11 septembre » n’est pas fine, (finis l’humanisme tout en charme de Christopher Reeves, Superman en faite, c’est Gi Joe) Man Of Steel réussi tout de même l’exploit de faire oublier le temps d’un film la précédente adaptation de Richard Donner et de faire repartir la franchise sur de nouvelles bases. En effet le film de soixante dix huit a profondément façonné dans l’inconscient collectif la vision que nous avions tous de Superman. Man Of Steel permet donc de renouer avec la verve Science fictionnelle de la BD et de nous proposer un spectacle qui, sans être inoubliable, n’est pas déshonorant.

Guillermo Del Toro n’avait pas tourné depuis cinq ans. Pour un boulimique de travail comme lui cela équivaut à une éternité. Après avoir abandonné la mise en scène de The Hobbit (Difficile de proposer des concepts visuels novateurs avec des gardiens du temple comme Alan Lee et John Howe en face) il a vécu l’arrêt de son projet d’adaptation de Lovecraft comme un véritable crève cœur. Guillermo, plus motivé que jamais se lance donc dans la mise en chantier de Pacific Rim.

C’est un hommage au film de Kaijus (films de monstres Japonais dont Godzilla est issus). Contrairement à Man Of Steel, la prise de risque est énorme car aucunes star n’est à l’affiche et l’univers reste inconnu du public. Pourtant Pacific Rim transpire l’amour du genre, car Del Toro est un artisan passionné. Visuellement le film est une vraie réussite, et on sent la volonté du mexicain de développer un univers singulier. Mais contre toute attente c’est son intrigue et ses personnages (trop archétypaux) qui plombent le métrage. En effet même si les scènes d’actions sont époustouflantes en termes de lisibilité et d’impact elles ne débouchent au final que sur une résolution d’intrigue bien trop sage. De plus en choisissant une structure « classique » à son film et à ses personnages il rend le tout terriblement prévisible. Reste un spectacle euphorisant gorgé raz la gueule d’images hallucinantes.

 

Le succès d’un film comme Man Of Steel et les résultats plus mitigés de Pacific Rim risquent de conforter Hollywood dans sa volonté du risque zéro et d’empêcher le financement d’œuvre plus « risqué » ***. Bref on n’a pas finis de bouffer du héro en collant.

*Comme John Carter ou Lone Ranger cette année.

**Si vous voulez une adaptation fidèle de l’œuvre d’Alan Moore je vous conseillerais d’aller revoir Incassable de Night Shyamalan. Le propos y est identique (le mythe du super héros confronté au monde réel et la nécessité d’une Némésis pour le légitimer) et en plus là c’est du cinoche.

***L’accueil du film au Japon risque quand même d’être énorme.

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