Magazine Humeur

Albanie qui réjouie les coeurs

Publié le 31 juillet 2013 par Georgezeter

Albanie-qui-rejouie.jpg

A 1ere vue, sur le ferry qui traverse entre Bari Italie et Durres Albanie on dirait des touristes français en goguette ces Albanais/Albanaises. Pas très aimables, ça fait la gueule ; regards graves qui ne se croisent surtout pas, bouches pincées, gestes un peu brusques comme levés du pied gauche, plongés chacun dans ses pensées ; On ne se mélange pas, chaque groupe cote à cote s'ignorent tout en bâfrant, le nez dans le I-Phone... Mais tout est apparences, car à seconde vue...

... C'est une autre histoire.

Dès le 1er contact vocal, le simple mot échangé, c'est soudain l'illumination, un 14 juillet du sourire, des yeux qui parlent, des visages qui s'éclairent et des questions qui fusent. Je n'ai jamais vu un peuple aussi curieux des autres, et au bon sens du terme, prêt à aider l'étranger que je suis ; et de se mettre en 4, en 12 et même en 24 ! Bref, gagnent vraiment à être connus ces citoyens des Balkans passé leur réserve d'attitude.

En fait, en ces pays qui ont vécus les joies du communisme "éclairé", où, il était vital de savoir porter un masque sur son visage au cas où... Dénonciations, paroles de trop, mots de travers, discours subversifs etc ; à fait, que ce soit en Russie, en Roumanie, en Hongrie et maintenant en Albanie ; des pays que j'ai eu la chance de visiter, et bien, ces "visages de glace" sont la norme. Car, il n'y a pas si longtemps, de montrer ses émotions conduisaient directement en taule, goulag et autres joyeusetés rééducatrices suites à quelques vagues d'épurations organisé par le tyran local ; Ici, ce fut Enver Hoxha qui pendant 40 ans dirigea le pays ; entre autres marottes, il fit construire presque 1 million de bunkers tout autour de l'Albanie en cas d'invasion... Pour en terminer avec pépère Enver, en 1930, il obtint une bourse d'État pour étudier les sciences à l'université de Montpellier... Quelle rencontre à fantasmes ça aurait put être ; Frèche - Hoxha - Nicolin...

Mes 1ers jours à Durres, 2ème ville du pays sont une vraie expérience de rencontres amicales et désintéressées.

Je suis à la recherche d'un hôtel planté comme un gland là ; une jeune femme se propose de m'aider. Son anglais est excellent car elle veut devenir professeur dans cette langue. Elle me trouve un hôtel à 25 euros la nuit, avec Internet dans la chambre, petit dej inclus. Et m'invite pour le lendemain à déjeuner avec sa famille; ouais, rien que ça !

Bon, tout de suite annoncer les choses: l'Albanie c'est pas la destination vacances plans dragues et parties polissonnes. Les demoiselles, les dames sont tenues à l'oeil par des males omniprésents. D'ailleurs chez eu y'a un truc qui se nomme le kanun, c'est le code d’honneur. J'ai l'impression que toutes tenues déplacées avec ces belles mènerait à une vendetta dans les règles ; donc, calmos sur les donzelles, on regarde discrètos, mais pas touche. Dommage, car y'en a de biens belles, surtout aux niveaux des yeux; d'un marron-vert de toute beauté. Ce qui est intéressant c'est les tenues sexy de ces femmes, et l'attitude contrastée, du regard qui se baisse lorsque qu'un homme est dans les parages. En même temps, il est facilement possible de discuter avec une locale, mais il faut s'attendre à ce qu'une cerbère, femme accorte de 50 ans et + joue les chaperons et couve sa protégée telle la lionne et son petit ; pas question de se faire des plans... Le mariage arrangé est encore de coutume et le proverbe dit: "Themeli i shtëpisë është Gruaja !" « La maison n'est pas fondée sur le sol, mais sur la femme. »

Il n'empêche que le lendemain je me pointe à l'hôtel de ma nouvelle amie. C'est un ancien centre de loisir à la soviétique; des salles gigantesques, des piliers énormes, et quelques tables qui se battent en duel. La déco c'est rococo à souhait, y'a une scène avec des instruments qui ont dus servir dans les années 40, et des cages avec des singes, des serpents et des rats; hôtel Florida qu'ils ont appelés ça. Autour de la table les tantes, oncles, neveux, et que ça sourit, et que ça picole A la Russe on trinque toast sur toast. C'est vin ou Raki. Comme il doit bien faire dans les 45 degrés à l'ombre, la température et le degré d'alcool jouent les égalités. Les plats sont comme les gens; rustiques et solides. La bouffe Albanaise est une sorte de copie de la cuisine Italienne, d'autant que beaucoup de citoyens du pays ont émigrés de l'autre coté de l'Adriatique. Toutefois j'ai goûté au plat traditionnel, le "Tav dheu" qui est délicieux.

J'suis rentré chez moi pas mal touché par les toasts à la santé de l'Albanie et de Zog 1er, dernier roi des lieux. Faut savoir que pour un pays d'Europe il fait ici une chaleur africaine, sèche et dans les 40 à l'ombre, donc, sieste!

Le soir, un des serveurs de l'hôtel vient frapper à ma porte et m'invite pour un pot car il me trouve sympa. Sur un fond musical de tubes locaux, c'est entre la musique arabe et celle des Balkans, ça fait un bruit pas possible mais assez agréable. Mon nouvel ami voudrait émigrer en Amérique, je lui donne des tuyaux. Ce qui ressort de notre conversation c'est qu'énormément de jeunes veulent partir, faire fortune puis revenir au pays pour se marier. En apparences la vie est agréable mais en parlant avec lui, je me rends compte de deux choses: ce pays n'a rien à nous envier et est dans une merde noire. Et que ses habitants pensent encore au mirage de "l'ouest". Lorsqu'il me dit que Paris est une ville habitée par des riches, j'essaye de doucher un peu son enthousiasme... En pure perte, ah propaganda...

Durres n'est certainement pas la ville la plus belle, mais c'est un bon port pour rencontrer cette belle civilisation albanaise. Les gens sont fiers, sans être non plus au delà de digne. Les serveurs ne sont pas obséquieux, pourtant plein de sympathie et toujours prêt à donner un coup de main. C'est certainement le plan vacances idéales pour une famille française un peu juste question budget et curieuse d'us et coutumes au contact d'un peuple absolument charmant et accueillant. Pour ne rien gâcher, des hôtels à 20 euros la nuit, des restos à 6 euros... Par contre ici, faut baragouiner dans tous les idiomes; mélanges d'Italien, d'Allemand, d'Anglais et va savoir. La monnaie c'est le Lek. On dit " falerminderit " pour merci, et " mirédita " pour bonjour ; si vous dites ces mots, c'est presque la bise qu'on vous claque... En fait non, ne JAMAIS essayé d'embrasser une femme qui ne serait pas de votre famille, ici, c'est "je te serre la pogne."

Voilà, j'aime !

... A suivre. Sur les 4 photos en haut vous pouvez voir : la Mosquée de Durres, ses plages surpeuplées, un palais ayant appartenu au roi et mes nouveaux amis.

Georges Zeter/Juillet 2013


Retour à La Une de Logo Paperblog

Magazine