Critique Man Of Steel

Publié le 23 juin 2013 par Mathieu @Mat7hp

Dire que Man of Steel était le film le plus attendu de l’année ne me parait pas exagérer. 1er film post trilogie TDK pour la Warner et DC Comics qui se devait de concurrencer la line up démentielle de Marvel, qui emporte la victoire haut la main dans la transposition ciné de son univers titanesque.

1er reboot de l’univers du fils de Krypton depuis le film de Donner de 1978 (Superman Returns s’intègre pour moi dans la chronologie des films de Donner), première collaboration entre 2 génies d’Hollywood que tout opposent Nolan/Snyder, la retrouvaille des scénaristes (Nolan/Goyer) de la trilogie TDK, sans parler du casting, de la promotion démentielle et tout le reste…

Donc oui, dire que c’était le film le plus attendu de l’année me parait même être un doux euphémisme.

Au cas où vous auriez vécu ces 75 dernières années dans une grotte dans le pôle Nord (mauvais exemple, vous auriez pu le croiser en plus), Superman, papa de tous les superhéros, créé par Jerry Siegel et Joe Shuster, c’est un extraterrestre venant de Krypton (dans une galaxie très très lointaine) et il est le seul survivant de sa race (enfin presque). Il vit sur la Terre caché, élevé par un couple de gentil fermier (américain car faut pas déconner non plus) qui vont lui inculquer les valeurs de bien et de mal et notre ami Clark Kent (son nom dans le civil) va se rendre compte très vite qu’il a des supers pouvoirs parce que les kryptonniens ils ont un peu plus la classe que nous et qu’en plus notre atmosphère est propice à décupler ses pouvoirs.

Bref je ne vous refais pas tout l’historique des méchants, de l’histoire de sa planète d’origine, des adaptations ciné plus ou moins (surtout plus) ratées, de la série animée de Bruce Timm qui est un véritable chef d’œuvre du genre mais l’histoire de Kal-El est assez longue et bien fournie, tout ça pour vous dire que s’attaquer au mythe Superman c’est très compliqué.

Alors qu’ai-je pensé du Superman 2013 et de la copie rendue par la sainte trinité superhéroïque de DC/Warner (aka Nolan/Snyder/Goyer) ?

Et bien je dirais pas trop mal, le film est extrêmement ambitieux (peut être trop?) et le résultat final est époustouflant. Néanmoins disons le tout de suite, je n’ai pas été autant convaincu par Man Of Steel que je l’ai été par la trilogie Batman, Spiderman ou encore certains X-Men.

Pour expliquer mon point de vue car il y a énormément de chose à dire sur ce film, je vais une fois n’est pas coutume divisé ma critique en 2 parties, une sans spoiler et une avec, donc quand je vous écrirais en gros que la 2ème partie commence, ceux qui n’ont pas encore vu le film me feront le plaisir de dégager vite fait !

Pour revenir au film, la trame de l’histoire est simple, expliquer qui est Superman, d’où il vient, comment il est devenu le symbole d’espoir du monde entier et comment il est capable de dégommer du méchant kryptonnien quand ils viennent pointer leurs têtes sur notre bonne vieille planète.

Autrement dit, l’histoire est un mix de Superman I (pour expliquer qui est Clark Kent et Superman), de Superman II (pour le méchant du film et la mythologie de Krypton) et de Batman Begins (pour montrer comment il devient un superhéros et pour l’univers plus sombre/réaliste).

L’histoire est intéressante, présentant Superman d’une manière assez originale par rapport à tout ce que j’ai pu voir précédemment. On retrouve le système de flashback qu’avait utilisé Nolan pour Begins mais ici, l’intrigue est beaucoup moins linéaire.

Le montage est ambitieux, osé et particulièrement réussi pour un blockbuster mainstream, la première heure du film est très intéressante au niveau de la narration et des ellipses pour montrer comment le personnage apprend petit à petit à découvrir qui il est, faisant fi de certains épisodes marquant de l’histoire originelle pour en créer de nouveau.

L’ouverture sur la fin de Krypton annonce déjà la couleur puisque visuellement, Snyder et ses équipes nous propose une vision de la planète complètement différente de ce que l’on avait pu voir précédemment.

Mais l’ouverture est pour moi symptomatique du problème du film, elle a 2 défauts qu’on retrouvera jusqu’au générique de fin:

Visuellement Snyder a complètement changé son fusil (ou plutôt sa caméra) d’épaule en voulant donner un aspect extrêmement réaliste à l’histoire. Pour cela, il abuse de la shaky cam (caméra à l’épaule qui tremble façon reportage), des fameux lens flare propre à JJ Abrams et des crash zoom (comme quand vous zoomez d’un coup avec une caméra, il y en a dans la bande annonce). J’ai rien à dire, de ce point de vue c’est réussi, beaucoup trop même.

Je veux voir un Superman, pas un truc filmé à la Jason Bourne (en mal fait en plus) qui rend l’action illisible et qui donne des plans disgracieux sur des SFX magnifiques. Quand on me dit que la course poursuite au début du film est bien filmée, j’ai envie de rigoler, absolument tout dans la mise en scène vient gâcher le super boulot de direction artistique.

Où est passé le Snyder qui fait des films à l’esthétique poussé à l’extrême, aux sublimes ralentis et aux mouvements de caméras surréalistes ?

Je ne voulais pas que Snyder fasse un 300 bis ou un Watchmen 2 et le parti pris de sa réalisation est extrêmement osé pour un film de superhéros (ce que je salue) mais le rendu devient très vite lourd. Faire un ou 2 crash zoom aurait largement suffi, en faire 15 en 2h c’est too much, de même pour les lens flare qui sont encore pires que dans Star Trek Into Darkness.

On est à 1000 lieues des Die Hard de McTiernan qui ont créés ces effets de mise en scène mais qui étaient extrêmement maitrisé et qui n’enlevait rien à la lisibilité de l’action.

Snyder veut trop en faire, nous en mettre plein la vue et cette volonté le dessert sur certaines scènes à l’image des Transformers ou des films de Roland Emmerich qui abolissent le mot "subtilité" dans les scènes d’action. C’est dommage venant de la part du réalisateur qui a probablement le plus innové d’un point de vue visuel ces dernières années.

Le 2ème défaut de l’intro (et du film en général) c’est qu’elle veut nous donner trop d’information d’un coup.

Man Of Steel, comme je l’ai dit plus haut c’est le mix de 3 films et cela se ressent. La volonté de rebooté la saga oblige les scénaristes à nous expliquer les éléments de la mythologie du héros et en même temps, ils essaient de développer de nombreuses intrigues pour expliquer la psyché du héros et les histoires des persos secondaires.

Le film  va tenter de mettre en place trop d’éléments en seulement 2h20 d’histoire (le film mériterait au moins 3h vu toutes les intrigues qu’il essaie d’instaurer). Ca va souvent trop vite et par conséquent ça survole des éléments importants, ça néglige de nombreux personnages secondaires et ça fait des raccourcis improbables.

Je pense que l’histoire aurait gagné à se resserrer sur certains points clés et introduire de nouveaux éléments dans les suites.

Avec ce premier acte sur la planète Krypton qui m’a fait énormément pensé à la fois à Thor (pour la société) et Avatar (pour l’environnement de la planète), et dans lequel on retrouve un Russel Crowe impérial mais un peu effacé par rapport au Jor-El de Marlon Brando et  qui possède des mauvais dialogues en tant qu’hologramme (dommage). Quant à Ayelet Zurer, elle campe une Lara Lor-Van complètement inexistante (dommage bis).

Comme je l’ai dit précédemment, le 2ème acte est le plus intéressant, c’est celui ou on sent le plus la patte de Nolan.

On suit le jeune Clark qui se cherche, qui reste caché aux yeux de la société et qui vagabonde un peu partout sans attache (vraiment la même veine que Batman Begins) mais dans un style assez Wolverine que j’ai trouvé extrêmement malin.

Henry Cavill fait le boulot, il donne à son personnage plus de profondeur que toutes les autres interprétations que j’ai pu voir jusqu’à maintenant. Superman est plus humain que jamais, avec des conflits moraux, des doutes, des incertitudes et même des peurs, tout en ayant du charme et un charisme indéniable. Il a réussi à me faire oublier Christopher Reeve pendant le film, ce qui relève de l’exploit donc un très bon point pour le film. Les 2 jeunes qui le jouent aussi gamin sont très bon également.

Néanmoins, je reprocherais à l’intrigue et au personnage un sacré manque d’humour qui est quasiment inexistant du film. Superman a toujours été un personnage plutôt drôle. En donner une interprétation réaliste et sombre est une très bonne idée mais même dans Batman il y avait de l’humour noir ou de l’humour pince sans rire à certains endroits qui venaient légèrement alléger le propos. Il y a peut-être 1 ou 2 punchlines dans tout dans le film et j’ai trouvé ça un petit peu dommage, sans demander un film Marvel, que le film se prenne autant au sérieux.

Cette partie introduit aussi les parents terriens de Clark qui lui inculqueront les valeurs sur lesquelles sera basée son action de héros. Comme pour ses parents kryptonniens, on retrouve un Kevin Costner qui campe un Jonathan Kent trop peu présent à l’écran mais parfait dans ce rôle de gentil fermier dépassé par les événements qui va former moralement notre héros (en plus le personnage ressemble tellement à l’idée que l’on se fait de Kevin Costner) et l’on retrouve Diane Lane jouant une Martha Kent aussi inexistante que son homologue extraterrestre qui est juste là pour faire des câlins à son fils.

Je trouve cela très triste que les personnages des mères soient sacrifiés à ce point dans le film alors que Martha est quand même censée jouer un rôle important pour le héros.

D’ailleurs, à part Jonanthan Kent et le personnage de Lois Lane campé par la brillante Amy Adams, tous les personnages secondaires n’ont qu’une seule fonction bien précise servant à faire évoluer l’intrigue ou alors pire, ne servent strictement à rien.

Pour Lois Lane, le personnage est super bien joué, elle est beaucoup plus réaliste, nettement moins stupide et prétentieuse que les Lois Lane précédentes et l’on ressent plus son côté journaliste qu’auparavant. Néanmoins, si on trouve un côté tête brûlé appréciable et sa romance toute en pudeur et retenue avec Superman, on ne sait quasiment rien d’elle et sa personnalité est presque inexistante.

Enfin, le 3ème acte du film, l’arrivée du Général Zod et de ses sbires pas très contents qui vont prendre Metropolis pour jouer au bowling avec les buildings. Ici, exit la partie réaliste façon documentaire, on entre dans la phase jeu vidéo coproduit par Michael Bay et Roland Emmerich.

Autant le dire tout de suite, le 3ème acte qui doit durer 50min c’est de la baston qui ferait passer n’importe quel film Marvel pour de la franche rigolade et de la destruction comme on en avait plus vu depuis 2012.

Car une fois l’arrivé de Zod sur Terre, le film que certains pouvaient peut être trouvé lent au début décolle pour ne plus jamais atterrir.

Parlons des méchants, très biens instaurés dans l’histoire, Michael Shannon nous livre une performance enflammée comme à son habitude dans ce rôle de Zod, beaucoup plus subtil que celui de Superman II (mais qui est extrêmement critiquable quand même, j’y reviendrais par la suite).

Alors les combats sont hallucinants, les effets spéciaux remarquables mais encore une fois c’est de trop. Trop d’action tue l’action ! J’ai trouvé les combats par moment répétitifs, avec de nombreuses scènes similaires. Le déluge d’action et de destruction fini par lasser, surtout qu’il y a 1/4h complètement dépourvu d’émotion ou d’humour juste pour faire le show pyrotechnique.

Je dis ça alors que je suis plutôt fan de ce genre de film donc je trouve qu’il y a un véritable manque de dosage entre l’action et les intrigues. J’espère que ce défaut est inhérent au fait que cela soit un film d’exposition du personnage et que ces erreurs seront corrigées dans Man Of Steel 2.

Le film exploite parfaitement plusieurs idées, comme le fait que Kal-El est effectivement le premier extraterrestre que rencontrent les hommes, ce qui inclut des conséquences jusqu’à alors inexistantes. Nolan nous refait aussi le coup du héros qui fait peur puisqu’il agit au-dessus des lois et qui est par conséquent pourchassé par les autorités. De plus l’humanisation du personnage arrive à rendre Superman beaucoup moins lisse par rapport aux versions précédentes. Son conflit entre son origine et son éducation pose les questions du "Qui je suis ?" et "Quelle est ma place dans cet univers ?" sont vraiment intéressantes et plutôt bien traitées.

Dans un souci de modernisation, pas de pseudo triangle amoureux Lois/Clark/Superman, pas de Clark Kent qui se change dans les cabines téléphoniques, pas de slip rouge, pas de personnages complètement caricaturaux et des costumes modernisés apportent une vraie fraicheur à un mythe revisité des centaines de fois.

Surtout, n’allez pas voir le film en 3D, la conversion est catastrophique (rarement vu aussi mauvais depuis le Choc des Titans)!

Enfin, la BO du maitre Hans Zimmer parvient à faire oublier le thème légendaire composé par John Williams pendant la projection du film même si Williams gagne le combat de la meilleure musique. Chose qui m’a surpris, la musique de Zimmer qui est très bonne (il avait rien composé de mieux depuis Inception) est extrêmement mal utilisée dans le film. Elle est à son image, trop lourde et répétitive avec son unique thème pour notre héros qui revient sans cesse à des moments improbables. Ce qui est encore une fois décevant quand on sait l’importance qu’accorde Snyder à la musique dans ses films.

Pour conclure cette partie de ma critique sans spoiler, Man of Steel est un film qui veut définitivement se ranger dans la catégorie "bigger is better" voulant donner un uppercut sanglant aux films de Marvel. En osant trop et en voulant trop en faire, il rate en partie le coche et s’il s’agit bel et bien du film de superhéros le plus explosif qu’on est pu voir, des soucis de scénario et de mise en scène m’empêche de crier au génie par rapport à d’autres films de superhéros.

Mais il remplit parfaitement sa tâche d’introduire Superman dans l’ère du temps (ce qui était une gageure). Il réussit à inclure d’excellentes idées dans l’histoire et les thèmes fouillés, de nombreux clins d’œil/références à la mythologie et possède des images très fortes pour les fans.  Je n’oublie pas en plus qu’il ne s’agit que du premier film d’une future trilogie (ce qui signifie chez les superhéros que ça ne sera probablement pas le meilleur film).

On pourrait donc dire que la Warner et DC ont réussis leurs paris haut la main mais qu’à force de vouloir à tout prix trop en faire pour enterrer la concurrence, le film n’en fait malheureusement pas assez (si je vous assure c’est logique). En tout cas, courez le voir en salle vous faire votre propre avis sur la question !

Voilà pour cette partie sans spoiler maintenant commence la partie ou je vous dévoile absolument tout le film donc partez mécréants qui ne l’ont pas encore vu ! (SPOILER ALERT)

Bon passons aux choses sérieuses qu’est ce qui m’a vraiment plu et déplu dans l’histoire de MoS.

Quand je parlais de clins d’œil tout à l’heure, le camion LexCorp que se prend Superman sur la tête, l’épisode du sauvetage du bus, le coup du vaisseau coincé dans la glace au pôle Nord (magnifique hommage réaliste à la maison de glace), comment le costume est introduit, comment Lois Lane rencontre puis découvre Superman la raison du boulot de Clark Kent au Daily Planet… tout cela sont des idées purement géniales d’adaptation.

Tout comme le fait de nous faire le coup de l’oncle Ben dans Spiderman avec Jonathan Kent, une idée dont on se demande pourquoi elle n’a pas a été exploité avant vu les enjeux dramatiques qu’elle pose.

Le fait qu’il soit enfin considéré comme un extraterrestre est probablement la meilleure idée du script.

L’explication du S est juste génialissime, ça donne une toute nouvelle perspective à ce symbole, le rendant encore plus fort.

J’ai aussi adoré que le Clark enfant soit rejeté des autres, considéré comme différent, qu’ils fassent peur aux autres enfants qui le provoquent et qu’il puisse ressentir de la colère et un désir de vengeance contre les autres (ce qui pose le conflit de savoir s’il va être accepté ou pas ?).

L’importance entre le soleil rouge de Krypton et le soleil jaune de la Terre ainsi que l’atmosphère est aussi passionnante, expliquant parfaitement la différence de pouvoir entre Superman et les méchants, permettant de justifier qu’il puisse les battre seul contre 10.

Le parallèle entre Jor-El et Zod est aussi intéressant, posant la question du déterminisme dans la société kryptonienne (donnant lieu à un magnifique discours de Russel Crowe) et le parallèle entre le destin de Superman et de son père biologique par rapport à la mission de Zod est super bien trouvé.

Enfin, le fait que Superman tue Zod à main nue (crime de lèse-majesté par rapport aux comics, puisque Superman ne doit jamais tuer qui que ce soit) est une bonne idée, scène symboliquement très forte montrant que Kal-El prête allégeance à l’humanité mais le montrant aussi comme un égal de Zod, prêt à tuer son ennemi (Jor-El) pour sauver son peuple.

Le parcours initiatique du héros est excellent, posant parfaitement les bases du personnage pour la suite et la fin avec l’arrivée de Clark Kent au Daily Planet est juste énorme pour les fans du héros.

Voilà le film est vraiment bourré d’excellentes idées de scénario… Si seulement il y avait eu que ça, car Man Of Steel, c’est aussi un monument d’incohérence et de facilités scénaristiques (que d’habitude je ne vois jamais dans un film) affligeant par rapport à la qualité d’écriture de Nolan et Goyer.

Commençons par la symbolique religieuse, alors oui l’équation Superman = Jésus est facile et a été utilisé dans les comics. Effectivement c’est un messie intouchable aux pouvoirs divins venu sauver l’humanité. La symbolique est forte et ce n’est pas étonnant de la voir réutiliser ici.

Mais les scénaristes étaient-ils obligés de nous rappeler sans arrêt que Clark Kent est né d’une manière impossible dans son monde, qu’il a 33 ans (âge du Christ à la fin), qu’il est l’orphelin de 2 pères, qu’"il sera un dieu pour l’humanité", de le voir voler dans l’espace dans la position du Christ sur la croix au moment où il décide de sauver les humains, qu’il se sacrifie au sein de la machine à terraformer avant de ressusciter et de l’exploser d’un coup de tatane ?

Et comme si ce n’était pas assez lourd pour bien nous faire comprendre, on va en rajouter une couche avec une scène dans une église d’une débilité incroyable. Après que Zod demande aux Hommes de lui offrir Kal-El sur un plateau, ce dernier en plein doute existentiel va à l’église, révèle au prêtre qu’il est le messie (c’est beau) et lui explique ses doutes. On parle d’un extraterrestre qui a découvert ses origines auparavant (qui sait donc que la Bible n’est pas vraiment ce qu’il y a de plus exact) mais qui va se confesser à l’église pour ensuite se faire entendre dire qu’il doit faire un acte de foi… POURQUOI ? On ne pouvait pas aussi faire venir le Pape pour qu’il bénisse Superman dans sa mission christique pour être sûr que l’on comprenne bien ?

C’est même plus ridicule, c’est juste débile, ça prône une vision créationniste du monde par le biais d’un héros ne venant pas de notre planète. Je vous laisse réfléchir là-dessus.

Ensuite j’ai un gros problème avec le méchant de l’histoire qui subit le syndrome du  "j’explique tellement pourquoi je suis méchant qu’en fait je suis pas du tout méchant".

Remettons les choses en perspective, Zod est un soldat qui obéit à son pays et qui a pour unique mission de le défendre à tout prix. Il a été créé dans ce but précis, si la question du déterminisme est intéressante entre Kal-El et Zod, je rappelle que Zod n’a pas le choix, il est programmé pour sauver son peuple. Si Jor-El effectue une action pour le bien de tous, il n’empêche qu’il commet une trahison envers son peuple en volant le codex (dont on ne saura strictement rien du tout).

Zod est une victime des dérives du système kryptonien et par conséquent, je n’arrive pas à le trouver méchant. C’est bien là tout le problème, ses motivations sont logiques, rationnelles, crédibles et par conséquent le général Zod n’est pas un "vrai" méchant pour moi. A partir du moment où je comprends les motivations qui sont louables d’un méchant et que je les trouve logiques, comment voulez-vous que je le désapprouve ? Alors certes il veut tuer Superman et l’humanité mais à sa place on ferait pareil.

Il ne veut pas tuer les humains pour le simple plaisir de les tuer, c’est car il n’a pas le choix, il doit le faire car c’est sa mission (c’est très shakespearien Krypton).

D’ailleurs le fait que le codex soit intégré aux cellules de Superman juste pour amener la réplique: "Mais peut-on récupérer le codex sur son cadavre ? Oui on peut ! Ok on va le tuer !" c’est juste tellement cliché que ça m’a fait sourire dans la salle.

Je passerais aussi sur le fait que la terraformation on aurait pu trouver mieux comme plan des bad guys tellement c’est devenu cliché en SF.

Dans les différents problèmes du scénario, je regrette que le Daily Planet soit complètement inexistant, l’absence du personnage de Jimmy et le fait que Lois Lane soit encore plus forte que Superman (oui elle a un pouvoir de téléportation pendant tout le film assez impressionnant).

On m’expliquera aussi pourquoi Lois Lane gagne un voyage dans l’espace gratis avec nos amis les kryptoniens sur demande du général Zod mais dont on ne saura jamais pourquoi il l’a fait venir… Enfin si, c’est elle qui va réussir à sauver Superman dans le vaisseau en dégommant du kryptonien, c’est connu, c’est une chose très facile à faire pour une journaliste.

J’ai aussi adoré (ironie quand tu nous tiens) le fait que Clark Kent découvre le costume de Superman, sorte du vaisseau et qu’il passe de simple sauveur de passage à superhéros intergalactique après avoir enfilé une cape et fait 3 sauts dans la montagne. Il y a un raccourci extrêmement saisissant à ce moment de l’histoire.

Enfin, à peu près toutes les scènes avec l’armée sont ridicules. L’ambition du film était de prendre en considération que tous les kryptoniens sont des aliens et que les humains vont constater qu’ils sont nettement plus forts qu’eux puisqu’ils les menacent de destruction.

Alors pourquoi le vaisseau de Faora est attendu par 5 tanks, un régiment et 3 hélicos ? Merde les gars vous êtes capable de nous faire croire qu’une ville peut être détruites par 2 gugusses et vous n’êtes pas foutu de nous montrer que la moitié de l’armée américaine attend de pied ferme l’envahisseur en cas d’attaque ? Pareil pour l’attaque de Smallville, envoyer un commando et 3 avions contre des gars qui réduisent une ville en cendre ça vous parait suffisant ? Je ne parlerais même pas de Metropolis ou l’on envoie à peine une vingtaines de chasseur alors que Zod utilise une machine pour détruire la Terre. On en pense ce que l’on veut mais Transformers a au moins ça pour lui de montrer que l’armée ne se laisse pas faire et envoie le paquet contre les méchants.

Puis honnêtement envoyer des gars qui sont incapables de comprendre que Superman après les avoir sauvé 2/3 fois et proposé de se rendre à Zod pour tous les sauver continuent de le mitrailler car il est une menace potentielle, d’accord au début mais au bout de 5min NON! Surtout qu’ils découvrent comme par magie qu’il est gentil juste au moment où les méchants se cassent.

Voilà, pour ma réelle conclusion, le film est rempli de bonnes intentions et d’excellentes idées mais les nombreux défauts  d’écriture et de mise en scène viennent par moment gâcher le spectacle hallucinatoire du film. Allez, Zack, tu vas réaliser Man of Steel 2, j’ai complètement confiance en toi pour corriger ses défauts !