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Martin Milan T6: Il s'appelait Jérôme

Publié le 03 août 2013 par 7bd @7BD
Martin Milan T6: Il s'appelait Jérôme Titre: Martin Milan T6: Il s'appelait Jérôme Editeur : Lombard Auteurs : Christian Godard Année : 1982 Résumé : Martin Milan est pilote d'avion taxi, transporteur de matériel et personnes en tous genres. Cet homme placide en apparence, sensible en réalité, vit ainsi de curieuses aventures. Jérôme est le meilleur ami de Martin. Depuis l'enfance, ils font tout ensemble, mais Jérôme a la poisse, comme on dit... Martin raconte aussi sa rencontre avec un chien fidèle, avec une femme étrange sur une île déserte, avec un visiteur hostile et invisible et avec Miss Radada, la terreur du tarmac !
Mon avis:  « Il s'appelait Jérôme » est un recueil de cinq courtes aventures de Martin Milan. J'ai été beaucoup marqué par la première, qui donne son nom au volume. Cette drôle d'amitié sans concession entre Martin et Jérôme. Cette amitié qui se heurte au mur de la malchance. La tendresse que met Godard, à travers la bouche de Martin, à raconter ce qu'on ne peut raconter est touchante et vraie. Détails, petites actions, décisions rapides, dessinent le caractère des deux personnages. Une histoire dont la fin a marqué ma mémoire pendant des années, au point qu'aujourd'hui, pour parler d'une BD inoubliable, je ressors ce Tome 6 des aventures de Martin Milan, en souvenir de Jérôme.
Les quatre autres histoires sont aussi étranges, mais de factures classiques pour celui qui est déjà amateur de nouvelles fantastiques. En effet, avec ce tome, on touche au domaine du surnaturel faisant soudain irruption dans le normal. Godard passe le cap et nous emmène dans un monde où il n'y a pas de réponse. Ou plutôt, dans un monde où chacun a sa réponse. Le dernier message de Jérôme, le regard du chien, la mallette de l'inconnue, le visiteur invisible. Autant de thèmes déjà exploités dans la littérature fantastique que l'auteur reprend à sa sauce. Autant d'histoires intrigantes qui laissent parfois sans voix à la lecture de la chute. Inutile d'en dire plus pour ne pas rompre la trame légère du mystère qui flotte donc sur ses cinq BD. Seul Miss Radada se sépare des autres, car ce récit reste ancré dans un réel humoristique. Il clôt l'album, comme si cette incartade dans le fantastique devait se conclure sur un retour au réel. Du coup, si Miss Radada est impayable, elle n'en reste pas moins en deçà des précédentes nouvelles. Les cinq histoires datent de périodes différentes, et on peut y voir l'évolution du style de Godard, autant dans la narration que dans le dessin. Si Jérôme, Miss Radada et le chien semble plus anciens, lLe visiteur et la femme contrastent par leur trait plus mur, plus réaliste, plus précis. Elles contrastent aussi par le cadrage éclaté, complètement différent dans les deux histoires, mais toujours au service de la narration. Les trois autres nouvelles sont plus classiques dans leur style et dans leur cadrage. J'aime beaucoup les dessins de Godard, et j'apprécie énormément cette évolution graphique. Mais quelque soit sa manière de dessiner, je me replonge toujours avec plaisir dans l'univers de Martin Milan, les premiers comme les plus récents. En tout cas, toujours, au fond de mes souvenirs, flotte l'ombre de Jérôme. Cet ami inébranlable et fidèle, avec ses défauts et ses qualités. Jérôme qui n'a jamais quitté ma mémoire depuis des années et à qui j'ai l'occasion de rendre hommage aujourd'hui. Peut-être certains d'entre vous se diront, en refermant cette BD, « Moi aussi, j'ai un Jérôme dans mon entourage ». Ou peut-être pas. Je ne sais ce qui est préférable, mais si un Jérôme est présent dans votre vie, alors ne faites pas la même erreur que Martin...
David

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