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L’article qui sent la charogne

Publié le 02 août 2013 par Nelcie @celinelcie

Avant qu’une amie ne me prête ce livre, je n’avais jamais entendu parler de ces « chroniques des Féals », ni de son auteur, Mathieu Gaborit. Cet auteur français écrit des romans de Fantasy et de Science Fiction, mais a également collaboré à l’écriture de jeux de rôle.

L’article qui sent la charogne

Synopsis

Il est un endroit légendaire, au cœur de l’Empire de Grif’, dont on ne parle qu’à voix basse : la Tour Ecarlate. Un donjon de pierre rouge entouré de crainte et de mystère. Cette tour est la demeure des phéniciers. Ces mages, depuis la nuit des temps, gardent un terrible secret qui s’avérera vital dans la guerre qui s’annonce. Januel est l’un d’eux. Il a été choisi pour faire renaître le phénix de l’empereur, afin de sceller l’alliance des royaumes contre leur ennemi surgi du domaine des morts : la Charogne. Mais c’est un drame qui attend le jeune homme et qui le jette sur les routes, seul face à son destin…

Mon avis

Les chroniques des Féals est en réalité une trilogie. Mais ayant tout lu à la suite, je vais partager mon ressenti sur l’œuvre dans sa globalité.

Comme beaucoup de romans Fantasy, cette œuvre reprend le traditionnel thème du Bien contre le Mal. On assiste à l’évolution, la quête d’un jeune héros destiné à anéantir le mal. La construction de l’histoire reprend un fil conducteur bien connu : l’initiation, la quête, le dénouement final.

Le danger pour ce genre de roman est de ne pas tomber dans le déjà vu, déjà lu. Chose que Mathieu Gaborit réussit parfaitement. J’ai lu un certain nombres de romans fantasy de la même veine, et je n’ai pas du tout eu l’impression d’une relecture. Le thème est vieux comme le monde, mais l’histoire est originale.

L’histoire se met donc lentement en place. Certaines personnes n’aiment pas quand ça traîne en longueur, et j’avoue que moi non plus, les présentations de personnages et de lieux qui s’étalent sur un tiers du roman ça m’énerve. Sauf pour ce genre de récit, car je trouve que c’est tout à fait adapté et que c’est justement ce qui donne tout l’intérêt à l’histoire. Donc oui, j’ai apprécié le fait que l’action en tant que telle n’arrive pas immédiatement.

En revanche, le dénouement m’a quelque peu déçu. Je ne l’ai pas trouvé très abouti, presque bâclé. Sur les dernières pages, les actions se suivent, défilent à une vitesse hallucinante, comme si l’auteur voulait absolument faire tenir un maximum d’actions en un minimum de page.  J’ai trouvé cela vraiment dommage car en plus d’accélérer le rythme, je me suis sentie un peu perdue au milieu de révélations et retournements de situation de dernière minute.

J’ai beaucoup aimé l’idée de ces dix créatures légendaires incarnant et représentant chacune une région du M’Onde. S’il apparaît rapidement que ce sont les Hommes qui sont au centre de l’histoire, que ce sont eux qui vont faire basculer le M’Onde d’un côté ou de l’autre de la force, on comprend bien que les créatures sont intimement liées à eux, mais aussi à leurs faits et gestes, leurs façon de penser… Les créatures fantastiques restent toujours en arrière plan, visibles derrière chaque action.

D’ailleurs, le titre de l’œuvre nous l’explique en partie. En effet, il est question ici de la chronique des Féals. Or, féal signifie fidèle, loyal. En l’occurrence ici, il s’agit des hommes fidèles aux créatures de leur région respective. Ceci est ma propre interprétation, peut-être que je me trompe complètement….

J’ai facilement réussi à distinguer les différentes races qui peuplent ce M’Onde. Notamment grâce au fait que derrière ce monde fantastique se cachent de nombreuses références très facilement identifiables. La consonnance des noms, leur apparence physique, des rituels…. J’ai vite fait la comparaison avec les peuples berbères, japonais ou européens.

Cependant, si les peuples sont bien décrits, je n’en dirais pas autant niveau géographique. Au début du livre, il y a une carte permettant de visualiser ce M’Onde. Certes, cela m’a permi de savoir à quoi il ressemblait. Malheureusement, au niveau du récit je n’ai pas du tout été embarquée dans les déplacements des personnages.
Quand Tolkien nous mène du Mont Venteux à Fondcombe, je visualise mentalement le chemin parcouru par les personnages. De même lorsque David Eddings, dans la Belgariade nous emmènent du Val d’Aldur en Drasnie, je n’ai aucune peine à imaginer les lieux. Dans les Chroniques des Féals, je n’y arrive pas du tout. Je fais le lien entre une région et son peuple, mais impossible de cartographier le lieu. C’est dommage dans le sens où cela renseigne mal sur la taille de ce M’Onde, les distances, mais aussi sur la géographie physique (montagnes, fleuves….). De ce côté-là, cet univers est resté beaucoup trop flou pour moi.

J’ai beaucoup aimé le destin du héros, dans la mesure où justement il n’est pas le héros tout puissant qui va tout régler. Son évolution est très intéressante et originale. Le petit reproche que je pourrais faire concerne la façon dont il passe de l’innocence à l’offensive. Lorsqu’on fait connaissance avec lui, il a 17 ans. C’est donc pratiquement un adulte. Et pourtant son comportement m’a semblé plus proche d’un pré adolescent timoré que d’un homme de 17 ans. Je le trouvais beaucoup trop gamin pour un jeune de cet âge. D’autant plus que plus tard, des gamins de 12 ans vont se montrer bien plus adultes. Et pour le coup, sa maturité arrive un peu trop brutalement, ce qui donne l’impression que Januel (c’est comme ça qu’il s’appelle) devient brutalement arrogant et imbu de sa personne. Or, je suis persuadée que ce n’est absolument pas le cas.

Pour résumer, Les chroniques des Féals n’est certes pas le meilleur roman que j’ai lu dans le genre, mais il reste tout de même très bon et je le conseille sans hésitation.


Classé dans:Lecture Tagged: dragon, fantastique, fantasy, lecture, littérature, Mathieu Gaborit

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