Sauter malgré le vertige.

Publié le 09 août 2013 par Elodie Legale @elodielegale

Sauter malgré le vertige.

Je n’aurais jamais cru être capable. Moi, sauter d’un plongeoir. Vu d’en bas ça ne parait jamais ouf, mais une fois qu’on a monté les escaliers, on se rend compte que quand on a le vertige, 5 mètres, c’est haut… c’est très haut. Alors j’étais là. Aussi mouillée qu’une poule, dans mon maillot de bain à regarder le fond de la piscine. « En fait, je peux pas! » J’ai bien failli faire demi-tour une dizaine de fois mais une minuscule partie de moi voulait faire ce saut. Je voulais foutre mon poing dans la gueule à ma peur. Les maîtres nageurs me regardaient comme s’ils étaient devant Secret Story ou Koh-Lanta, ça avait l’air passionnant de savoir si la fille rondelette allait écouter ses alliés de la maison des secrets et oser sauter, ou si elle allait faire perdre  l’équipe rouge…

Bref, avec tous ces yeux braqués sur moi, j’ai presque entendu le son d’une musique américaine, comme si un Général faisait un ultime discours à ses soldats avant de se suicider pour sauver le Monde, et, l’instant d’après, j’ai sauté. Si j’avais effectivement été dans un film américain, mon saut aurait été gracieux, droit, les bras le long du corps, les yeux fermés (et au ralenti). Au lieu de ça, j’ai sauté comme un crapaud, les jambes pliées et écartées en hurlant à la mort comme si on égorgeait un cochon. Et puis il y a eu l’impact, sous l’eau, l’instant qui s’arrête, puis à nouveau la surface.

Alors voilà, c’est peut-être un détail pour vous, mais pour moi ça veut dire beaucoup. Pour moi, ce saut symbolisait non seulement l’envie d’aller de l’avant, mais surtout avoir trouvé le courage de le faire.

J’ai mis trois plombes, c’était moche à voir, mais bordel, j’ai sauté !