Ce matin vers 8 heures je prenais mon petit dej à la terrasse de l’hôtel Ravnjak dans la belle citée de Mojkovac sise en plein centre du Monténégro… Yes ! Tout un programme. Et ben, vous m’croirez pas ; vlaty pas mon zami qu’une famille Monténégrine déboule. Vont être 5. La mémé, fume clopes sur clopes et vitupère dans son portable des onomatopées Serbos/Croatiques. Madame, maman, jolie restant de blonde de 40 et plusse, s’assied, elle restera là, comme ça tout le temps, coite. Monsieur, se tripote l’entre jambe, et dès le matin se boit je crois une bière… Puis, va voir la bagnole garée, pour vérifier les niveaux, le klaxon ou peut être les visses platinées ? Pis, deux ados déboulent têtes dans le cul ou l’inverse. Garçon, 14 ans, fille 16 ans. Et ainsi deux cloclones en parfaite harmonie, 1) sans dire un bonjour, un regard se vautrent dans leur siège, 2) le Smartphone sous le nez, 3) et que je clicclicclic et que je clacclac. On dirait des hamsters tournant ou des écureuils qui grignotent… Peut être des zombies qui bougent des lèvres tels les lapins. Ca durera les 30 minutes où j’ai ingurgité mes deux œufs accompagnés de kajmak prljo et d’un double expresso Tout ça pour dire que pas une seule parole ou même une parabole ne furent échangées entre ces 5 personnes de 3 générations. Rien. « Avant » y’avait un ange qui passait et il battait des ailes ce con, ou aussi les Condor Passa de flute de pans entiers; ben zaujourd’hui, y’a un escadron d’angelots de chez Apple et parfois de chez Samsung qui sourds, muets et eunuques à donf déménagent le non dit ou le ouïs-je ? Et que ça pianote Horrible et queue.
Ca fout la trouille ces conneries. Depuis 3 semaines je traine mes guêtres dans les Balkans entre Durres, Gjirokastër, Tirana, Podgorica et maintenant le bled de Kusturica Višegrad. Et ben à chaque coup j’ai vu ce genre de scène. Surtout de jeunes gonzesses. Le nez, que dis-je le roc, la péninsule ensevelis dans le Smartphone jusqu’à en ignorer qu’il faut respirer pour vivre. Sont là que je m’installe toute les deux, pis, sans un mot, c’est parti la partie de flippées. Ca doit être sérieux leur converses car, comme prof je n’est jamais eu ce genre de concentration durant mes cours d’English. Si je m’amusais à leur montrer mes fesses rebondies, je suis certain que ça ne retiendrait même pas une seule de leur inspiration/expiration, vous pouvez fumer ! Quant à moi j’en ai le souffle coupé de tant de capacité d’isolement, de force de solitude en ce fracas environnant. Diantre, Smartphone -t- ai-je ?
J’ai voulu comprendre. En allant sur des forums et des faux rhum. Bon, d’accord pas facile d’être ado, zont raison les « petits » couillons. Souvent on ne sait pas vraiment si on est chèvre ou bouc à ce stage là, si on doit dire ou pas dire, conduire à droite ou à gauche, boire ou méconduire ou… Font chier ces adultes qui voudraient que nous soyons comme ça, comme si, la ré do.
« Moi aussi je préfère rester seule car devant les gens je passe pour un vrai cas. Je n'ai rien à dire voilà le problème donc je suis nerveuse et ça se voit sur mon visage. Et souvent lors des conversations dans un groupe, je rêvasse pendant que les autres parlent car ça ne m'intéresse pas ou alors parce-que les autres m'ignorent (vu que je ne sais pas quoi dire et même si je trouve un truc un dire, je n'ose pas forcément le dire...) Moi aussi je passe beaucoup de temps avec mon Smartphone. Mais que faire d'autre?? »
Instructif non ? Ce que dit cette péronnelle sur Doctissimo.
Faut que je me retourne en moi-même et… Je me souviens lorsque j’avais 16 ans une envie plus que vitale me poussait à aller draguer les filles. Elles étaient assises en rond, désirables, autour de la piste de danse et nous, les marlous ben on tournait et retournait le bâton de chaise entre nos, bref…Putain, c’était les travaux hercule et des 7 nains accoquinés aux 3 petits gorets. Donc, nos jeunes ben sont comme nous, n’ont pas changés, doivent passer par là, mais zont de la technologie pour la contenance en pianotant sur les touches, l’écran ; ha ! Les crans ! En mon temps, on se rongeait les ongles, on fumait 10 cloppes avant de se lever pour aller inviter une fille à danser ; pis quand le « slow » arrivait, fallait mettre les mains là, les pieds là, la bouche là… Fallait être super coordonné comme nos loustics actuels avec leurs si habilles menottes. ; naviguer, contacter, et copier/coller.
ET VOILA, MERDE ! Je viens de comprendre qu’en fait, le monde est le même, mais sans être le même tout en étant semblable.
Fait chier, j’suis vraiment un vioque !
Georges Zeter/Aout 2013