Télévie jour J

Publié le 29 avril 2008 par Anaïs Valente
Avertissement : ce billet, particulièrement long, pourrait nuire au suivi de vos dossiers ou à votre journée de travail.  Je décline toute responsabilité à ce sujet.
Samedi 26 avril.
17h.  Après une journée pleine de soleil, nous voilà parties, à quatre, pour une soirée qui s’annonce joyeuse et généreuse.  Que demander de plus ?
17h30.  A peine arrivées, les ennuis commencent : des centaines de spectateurs se pressent comme des citrons devant les portes d’entrée, barrant l’accès aux bénévoles que nous sommes.  Nous tentons un passage par l’entrée VIP, sans succès (quelle idée, comme si nous étions des VIP, m’enfin).  Ensuite, je prends la tête du quatuor, pleine d’espoir, pensant que la foule va se fendre, telle la mer devant Moïse, pour nous laisser passer.  Et bien que nenni.  C’est limite s’ils ne nous barrent pas le passage, malgré les convocations que nous brandissons en guise de laissez-passer.  Je me fais même engueuler par un quidam, qui estime que je le dérange, et qui refuse de bouger d’un millimètre, gonflant son bide déjà rebondi.  Impression qu’un lynchage va suivre.  Pourtant, nous n’allons pas au même endroit, eux et nous.  Heureusement, une seule dame parmi la foule me dit « imposez-vous, c’est un scandale qu’on ne vous laisse pas passer ».  Bonjour l’accueil !  Et, surtout, bonjour la mentalité des spectateurs, qui viennent assister à un spectacle sur la générosité sans savoir ce que ce mot signifie.  Je pousse, je tire, je râle, je vocifère, et je parviens à entrer, suivie par mes trois amies.  Ça commence bien...
17h45.  Comme prévu, nous nous retrouvons installées dans le placard à balais de l’étage, avec la promesse de redescendre prochainement.  Les téléphones ne sonnent pas encore.  Nous en profitons pour nous réjouir du miracle qui s’est produit dans ce placard : une télévision a fait son apparition.  Nous assistons donc au début de l’émission en stéréo, à la TV et via le son qui nous parvient directement de la scène.  Mon téléphone ne fonctionnant pas, appel est fait aux cerbères de Belgatuuuut, qui semblent aussi heureux d’être là que Marie-Antoinette une seconde avant qu’elle perde la tête.  
18h15.   Les téléphones étant toujours muets, nous partons en repérage sandwiches-coussins.  Des coussins au logo Télévie sont en effet, comme l’an dernier, offerts aux spectateurs.  Mais pas aux bénévoles, sauf le surplus.  Et j’adore les souvenirs.  L’opération séduction est dès lors lancée, afin d’obtenir quatre coussins dès la fermeture des portes d’accès.  Sourires, discussions, re-sourires, re-discussions...  histoire de marquer l’esprit du garde-coussins.  Je prends ensuite de quoi boire et manger, dont cette fameuse boisson Spa découverte en 2007, à l’étrange odeur de transpiration (« de pisse de chat », me dira une de mes amies).  Malgré les tickets qui nous ont été distribués, personne ne nous surveille, contrairement à l’an dernier où la gestapo régnait.  Pour la petite histoire, tant le vendredi que le samedi, les Soroptimistes nous supplieront d’emporter des sandwiches à la maison.  Ce que je fis.  Mal m’en a pris.  Mon estomac ne m’a pas dit merci.  A l’heure où j’écris ces lignes, je me tords de douleur sur mon canapé...  Enfin soit.
18h45.  Nous sommes invitées à descendre remplacer quatre pauvres malheureuses qui devront regagner le placard-pigeonnier-fournaise.  Pas ravies, les malheureuses, d’autant qu’elles ont été maquillées en vue d’une intervention en direct de Miss Belgique.  Nous patientions donc en allant nous rappeler au bon souvenir de mister garde-coussins, qui nous offre, trois minutes avant l’échéance fixée par RTL, un coussin à chacune.  Victoire.  Merci monsieur garde-coussins, nous ne vous oublierons jamais.  Dans l'intervalle, une journaliste recherche des "stars".  Etant donné qu'elle n'en trouve pas, elle se rabat sur moi… (cf billet d'hier).
 
19h00.  Nous nous installons enfin à la première rangée, après avoir photographié Miss Belgique et avoir demandé quelques autographes.
Les téléphones crépitent déjà et l’émotion est palpable dans les remerciements des donateurs.  
 
Un clown distribue des ballons longs transformés en tas de choses, fleurs, cœurs... concentrée sur mes appels, je ne le vois pas.
Très rapidement, Georges Dewulf et Florence Reuteur prennent les places de deux de mes comparses, ce qui me vaut le plaisir d’apprendre qu’ils sont mariés (je ne regarde jamais le journal) et de discuter avec eux, surtout avec Georges, hyper sympa, hyper mignon, hyper rigolo, hyper marié.  Florence est d’une beauté et d’une simplicité dont certaines devraient s’inspirer.  Un vrai moment de bonheur, cette heure en leur compagnie.  On s’amuse, on rit.  Je demande à une amie de photographier « le plus beau couple »... et voilà qu’elle nous photographie, lui et moi.  Rires.  Y’a comme une confusion ...
Au téléphone, une petite dame me signale que ces vingt ans du Télévie sont aussi les vingt ans du décès de sa soeur, d’un cancer.  Chair de poule.  Petite papote avec elle.  
19h30.  Hakima Darhmouch (vous savez, celle que j’avais erronément casée avec Arthur) fait une apparition, de même que Laurette Onkelinx, qui restera un temps fou avec nous, stratégie politique ou réel souci d’aider ?  Je l’immortalise en compagnie d’un humoriste dont le nom ne me revient pas, au sourire carnassier.  Viendront également d’autres politiques, Grégory Willock et son épouse et Anne Quevrin, Philippe Soreil, et d’autres que j’oublie...
Au téléphone, une dame veut absolument se rendre utile... j’ignore que lui conseiller.
20h00.  Je récupère mon amie près de moi, et m’offre pas mal de fous rires en réalisant qu’elle n’entend rien avec son téléphone archaïque prêté par Belgatuuuut.  L’entendre sans cesse répéter « comment ?  vous pouvez répéter ?  je n’ai pas compris », me trouble dans mes propres conversations.  Pour changer, ce n’est pas moi la dure d’oreille.
Au téléphone, une râleuse m’invite à aller trouver les animateurs présentant l’émission en direct (c’est cela ouiiiiii) afin de leur dire qu’elle est mécontente de la façon dont ils remercient les bénévoles.  Je reste calme et lui propose d’écrire à RTL pour communiquer ses doléances.
20h30.  Agathe Lecaron s’installe pour un direct, derrière moi.  Je papote avec elle de son livre et de la chronique que j’avais écrite pour Madmoizelle, dont elle se souvient.  Je m’offre une minute « gloire » en parlant du mien.  C’est cool de se la péter un peu.
Au téléphone, rien à signaler.
21h, j’arrache un autographe à Luc Gilson.  Aaaaaaaaaargh, je craque, keskil est beauuuuuuuuuuuuuuuu.  C’est chouette le Télévie, vraiment chouette.  Tellement chouette.  Sauf qu’il nous nargue avec une coupe de champagne.  Pas chouette.
21h30.  François Pirette fait un passage éclair.  Sympa.  Je ne trouve pas le temps de l’approcher, boulot oblige.
Au téléphone, c’est la folie.  Le soleil est parti, les gens regagnent leur salon et donnent.  
22h00.  Un beau men in black s’approche de moi et me demande, que dis-je, exige de récupérer mon coussin pour des invités VIP.  Ça va pas la tête ?  Je refuse.  Il insiste.  Je refuse.  Il insiste lourdement.  Je refuse catégoriquement, il m’insulte et se venge en tirant d’un coup sec le coussin suivant de dessous le postérieur de ma voisine.  J’ai gardé le mien, mais la lutte fut acharnée.  Non mais, moi, donner MON coussin pour les fesses d’un VIP ?  Je serai la seule à avoir résisté.
Au téléphone, une fillette, Laurine, veut me donner 2 euros.  Le don minimum étant de 3 eur, elle augmente son don et me communique le numéro son propre compte.  Merci petite chérie, tu es un chou.
22h30.  Julie Taton fait une apparition.  Je l’immortalise et en profite pour lui conter cette fois où elle et moi avons nagé dans la piscine d’amis communs.  Elle s’étonne et nous échangeons quelques mots.  Sympa, Julie Taton, une vraie namuroise (chauvine, moi ?).
Au téléphone, chez une autre bénévole, un olibrius s’égosille sur la honte du Télévie, et qu’on ne sait pas où va l’argent ma bonne Dame.  Garde tes sous et va faire dodo pépé.
23h00.  Une personnalité de RTL, un vieux beau dirons-nous, pour préserver son anonymat, accepte de se faire prendre en photo avec une de mes amies, qui est fan de lui... Il lui précise d’emblée être fan d’elle également et, se collant à elle, lui propose d’aller échanger leur fanatisme dans un petit coin sombre...  Aaaaah, les vieux beaux chauds pas chauves, c’est dangereux.
Au téléphone, il travaille de nuit et a décidé d’offrir sa prime supplémentaire au Télévie.  Cool.  Je le remercie et lui souhaite bonne nuit.
23h30.  La petite dernière des speakerines, Fanny, nous rejoints.  Elle est belle comme un coeur, gracieuse comme une danseuse.  Bien plus jolie que sur mon écran, je trouve.  Tout près de moi, une bénévole a oublié le sens du bénévolat : elle maintient son téléphone décroché en permanence, avide de photos et d’autographes.  Révoltant.
Au téléphone, chez une autre bénévole, c’est la folie furieuse.  Un don de 100.000 eur vient de tomber !
0h10.  Epuisées, nous terminons la soirée dans les gradins du spectacle, admirant au passage Stanislas, Maurane et Adamo en duo avec Tina Arena.  Contrairement à l’an dernier, à part François Pirette, aucune « star » ne sera venue nous saluer.  Dommage.
Ensuite, au dodo. 2h.
Verdict ?  Record battu !  8.117.840 eur.  A l’année prochaine.  Pas à Namur, ma ville ayant eu la désobligeance de louer Namur Expo et non de l’offrir.  La mesquinerie n’a décidément pas de limites...
Et une petite mosaïque de photos...