Magazine Journal intime

[babelio, masse critique] les évaporés, roman de thomas b. reverdy

Publié le 21 août 2013 par Tilly

Flammarion, août 2013, 303 pages, 19 euros
lu pour l'opération Masse Critique de Babelio lien (on reçoit un livre, on lit le livre, on donne son avis sur le livre)

A San Francisco, Richard B est recontacté par son ancien amour, Yukiko. Celle-ci sollicite le détective privé pour l'aider à retrouver son père. Tous deux partent au Japon... Ce roman suit quatre personnages en parallèle : Richard B, Yukiko, son père Kaze, et Akaïnu, un enfant des rues dont la famille a disparu dans un tsunami. -- Les évaporés se lit à la fois comme un roman policier, une quête existentielle et un roman d'amour. D'une façon sensible et poétique, il nous parle du Japon contemporain, de Fukushima et des yakuzas, mais aussi du mystère que l'on est les uns pour les autres, du chagrin amoureux et de notre désir, parfois, de prendre la fuite. -- Thomas B. Reverdy est l'auteur de quatre romans aux éditions du Sueil : La Montée des eaux (2003), Le Ciel pour mémoire (2005), Les Derniers Feux (2008), et L'Envers du monde (2010).
Un écrivain français, un roman japonais

Thomas B. Reverdy, l'heureux homme, a passé plusieurs mois en résidence d'écrivain à Kyoto(1) en 2012. Son roman japonais est un témoignage magnifique sur la force de rites et de traditions qui nous étonnent par leur pérennité et par leurs empreintes restées vives, jusque dans la vie moderne au Japon.

Au Japon de nos jours, des milliers d'hommes ou femmes disparaissent chaque année, de leur plein gré. Seuls ou en famille, ils espèrent échapper ainsi à l'endettement, au déshonneur, ou à la ruine. Ils quittent tout, y compris leur identité et leurs racines. Cette forme de suicide social est une tradition féodale qui se perpétue, surtout depuis la crise économique du milieu des années 90, et plus encore avec les catastrophes naturelles (séisme et tsunami) et nucléaire de 2011. Il existe même des officines clandestines pour aider les candidats à la disparition volontaire. Au Japon, l'évaporation est une pratique commerciale clandestine, à l'enseigne de sociétés de débarras en tous genres, spécialisées dans les déménagements furtifs.

C'est ce phénomène social(2) qui sert de contexte au très beau roman de Thomas B. Reverdy, Les évaporés, un roman japonais.


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