Cauchemar Blanc, Moebius 1975
Cette histoire serait née d'une indignation. En 1975, le ministère de l'intérieur français interdit la diffusion d'un court-métrage dénonçant les agressions racistes. La même année sortait au cinéma Dupont-Lajoie d'Yves Boisset, qui traite également de ce racisme ordinaire. Le cinéaste dut batailler contre la censure mais aussi contre des incidents orchestrés lors du tournage et de l'exploitation en salle par des mouvements d'extrême-droite. Face à ce climat tendu, Moebius décide de raconter, sur le mode loufoque, une de ces ratonnades. Mais si le début du récit est drôle, sa conclusion laisse un goût amer. Le cauchemar est blanc mais l'humour est noir.En 1991, 4 ans avant La Haine, Matthieu Kassovitz l'adapte sous forme d'un court-métrage avec Yvan Attal et Jean-Pierre Darroussin. Et 22 ans lus tard, en 2013, force est de constater que le propos reste toujours aussi brûlant.