« Love : exciting and new. Come aboard, we’re expecting youuuuuuuuuu. »
Déjà qu’on subit la Crise et ses innombrables dégâts corollaires, on nous a récemment appris que le légendaire Pacific Princess était en train de rejoindre la Turquie.
Loin de moi l’envie de dénigrer cette très belle destination, mais il s’avère que le bateau de « La croisière s’amuse » fait son dernier voyage.
C’était donc ce paquebot incarnant une époque insouciante, les voyages, la fête, les cocktails, les amourettes iodées, le grand air, Gopher, Isaac, Julie et le Commandant Stubing…, avec ce merveilleux générique qui vous poursuivait toute la journée dans la tête comme un air de vacances.
La croisière ne s’amuse plus du tout. On avait déjà récemment eu un tragique fait divers avec le Costa Concordia, en guise de préambule.
Dans ce cas, le fier navire va achever son parcours dans un lieu où la ferraille sera démantelée, le bois, le plastique et toute la carlingue sera bientôt à revendre chez un marchand de métaux. Sur eBay ?
Ceux qui détruiront le Pacific Princess ne sauront pas à quel point il a fait du bien à des millions de téléspectateurs, croisiéristes par procuration, rêvant aux îles et à la course des vagues.
On ne s’amuse plus de toute manière, aujourd’hui, les séries se nomment Braquo, Borgia ou Les Experts, et tout cela est d’un sérieux déprimant, exactement comme notre époque. Les séries télé comme reflet lucide d’une période de notre civilisation, voilà un sujet pour les… experts. Encore eux.
Rendez nous nos années 70 / 80, avant les subprimes, le SIDA, les guerres et l’appauvrissement constant des populations déjà pauvres, ainsi, fait nouveau, que celui des classes moyennes.
Rendez nous l’envie de nous divertir joyeusement, les paillettes, la musique…, sans se soucier des lendemains qui déchantent, du moral en berne ou des mirages lointains de la prospérité.
La Croisière ne s’amuse plus. Nous non plus.
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