Fini les vacances. Retour au taf, en Californie. Toujours au soleil et au bord de l’eau, mais pas pareil. Ici ils n’ont pas arrêté de bosser, même avec 34°. Alors faut « rattraper le retard » (j’en entend qui rigolent) et supporter l’interrogatoire des collègues curieux de savoir ce qui peut bien occuper les Français plus de deux semaines d’affilé sans travailler… Et il y a tant de choses !
S’asseoir à la terrasse d’un café en Arles et lire un journal sur du papier. Arpenter les remparts de Carcassonne et compter les siècles qui défilent sous les semelles. Déguster un foie gras poêlé à Saint Cyr Lapopie et trouver le nom joli. Rouler sur les plages de Beauduc en Camargue et faire des contrepèteries. Frayer sa route vers un restaurant populaire de Sainte Marie de la Mer entre effluves d’eau de Cologne et de friture, et réaliser le chemin parcouru. Contempler la nuit avec son ami de toujours et se dire plus de conneries qu’il n’y a d’étoiles. Réaliser qu’il est trois heures du matin et qu’on a encore des conneries à se raconter. Rouler à 130 km/h sur l’autoroute (80 mph!), et trouver ça lent. Passer les vitesses en appuyant sur l’embrayage et trouver ça sportif. Sillonner la campagne du Perche par les départementales et réaliser qu’ils ont la 3G. Faire du feu avec du bois et du papier journal. S’intéresser au nouvelles de l’Éveil Normand. Faire une balançoire pour les enfants avec une corde sous un pommier. Dormir dans une modeste pièce de ferme centenaire et réaliser que c’est un luxe. Laver la vaisselle. Ralentir sur le périph Porte de Saint Cloud pour regarder la Tour Eiffel. Traverser le pays par l’Autoroute A4 et se demander à quoi sert la Lorraine. Admirer Strasbourg du sommet de sa cathédrale et réaliser que ma ville est un village. Acheter de la Danette vanille et des Gervita. Se balader sur les crêtes vosgiennes de son enfance avec de vieux parents et réaliser que rien n’est éternel. Acheter un livre d’occasion sur un marché aux puces. Réaliser que ses enfants n’ont jamais lu Astérix… Il y a tant de choses à faire en France, en vacances. Mais les américains, ils peuvent pas comprendre.
Réaliser qu’on est pas pareil, et qu’on les aime quand même.