C’est agréable parce qu’on se sent en vie, capable d’affronter l’Everest, même si, rien qu’à penser aux Rocheuses ou au Mont-Blanc, j'ai le vertige.
Je viens de faire une chose que je n’avais jamais fait avant : j’ai réservé un mois dans un camping des États-Unis, pas pour la semaine prochaine, pour dans sept mois ! J’ai déjà réservé des billets d’avion, même un voyage de vingt-deux jours en Tunisie ou un autre de vingt-neuf jours en Espagne, un bon quatre ou cinq mois à l’avance, mais « chez nous », en Amérique, en véhicule, jamais. J’aimais bien trop l’idée de partir quand je veux, arrêter quand il me plaît selon la température, l’endroit, la fatigue, ne pas avoir d’obligation. Sensation de liberté. L’an dernier, j’avais bien réservé deux semaines, mais pas tant à l’avance. Il faut vraiment tenir à un endroit. C’est à Jekyll Island, en Georgie. Pas la première fois qu’on y va, bien sûr. Assez pour aimer, assez pour savoir qu’on ne s’y ennuiera pas. Il reste encore tant à voir ou à revoir. À vivre.
Ce que j’aime le plus dans le fait d’avoir réservé, c’est que je peux me dire : je peux partir au moins six semaines. Sans obligation, sans rendez-vous au Québec. Et si j’en ai d’ici là, je les renverrai aux calendes grecques. Parce que les deux dernières années, nous en avions des rendez-vous. Et avant, des obligations. Cette fois, c’est comme si on avait toute la vie. Peut-être pas, mais un tel projet, si petit semble-t-il, c’est emballant. On s’y voit, on anticipe.
En attendant cette fin d’hiver, je vivrai quand même l’automne qui vient, étirant l’été en allant faire du vélo au parc de Plaisance, à Granby aussi peut-être. Et en octobre, aller voir un peu au sud, voir si j’y suis. Pas à Jekyll Island que je me réserve pour après la raquette sur mon terrain.
Enivrant quand toutes les routes sont permises. C’est de choisir le plus difficile.
En cette veille de la fin de semaine du Travail, une petite pensée quand même pour les Créateurs de la Petite-Nation qui tiendront leur 17e tournée des ateliers, mais ni Louise Falstrault ni moi n’en serons, on pourra sortir, partir, ne pas attendre, ne pas stresser. Bonne chance aux artistes. Une petite pensée aussi pour notre confrère blogueur, Pierre H. Charron, qui se remet d’une opération difficile.