Max | Démolition & Reconstruction

Publié le 01 septembre 2013 par Aragon

Il faut savoir un jour tout démolir pour reconstruire. Pas évident, ça fait mal aux entournures, aux jointures, aux encoignures. C'est pas le seigneur des drones étasunien qui m'obsède en ce moment qu'a frappé chez moi, ça ressemble à une baraque de chef moudjahidin porté sur la liste rouge de Kill Bill-Barak of the White House, non non, rassurez-vous c'est moi, c'est mon pote Eric et moi. C'est nous les responsables.

Eric c'est une machine à démolir, parfois à reconstruire aussi. Il a été viking dans une autre vie, c'est sûr. L'a le marteau de Thor en main quand il bosse l'avant de Bayonne. Phase démolition donc. On démolit. Tonnes de gravats. Je découvre des trésors sous les peaux d'oignon de ma baraque qu'a cinq siècles. Exemple : Sous le plâtre d'une poutre, du papier peint des origines du papier peint, sous un triple plâtre de la peinture à la chaux moyenâgeuse. Incroyable une vieille baraque, des surprises aussi : une poutre maîtresse qui tient par miracle et par le plâtre : rongée jusqu'au trognon et une maison douillette en son coeur : nid de loirs, de rats ?

Tout doit être démoli pour être reconstruit ensuite. C'est à ce prix. Fortune en psychanalyse et en artisans du bâtiment & matériaux, etc. Tant pis, tout à un prix ! C'est à ce prix. Jusqu'à hier je n'y croyais pas, je pensais que je ne pouvais pas, que c'était au-dessus de mes forces. Mais toutes les maisons de l'enfance doivent être réduites en gravats. La vie a un prix, oui. Tas de gravats, coups de masse, barre à mine, pied de biche, perforateur, excavateur : nécessaire, obligatoire, impératif, jouissif. On commence à vivre après, à ce prix.

Après le marteau-piqueur, la reconstruction et enfin le nettoyage  : Mozart ou ce qu'on veut. Le plus important étant de construire sa vie, à tout prix, quoique cela coûte en gravats, en ampoules aux mains, en brûlures du coeur. Démolition. Reconstruction...