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Les Messages subliminaux...
Publié le 03 septembre 2013 par StephanebigeardVoici un article découvert sur un blog scientifique étonnant :
http://www.rue89.com/infusion-de-sciences...Par Damien Jayat.
Le thème traité concerne "les Messages subliminaux"
Bravo pour cette superbe vulgarisation scientifique, enrichissante, et pleine d'humour !!!
Exposition internationale Funkaustellung, à Berlin, en août 2008 (Fabrizio Bensch/Reuters).
"La science en est maintenant sûre, les messages subliminaux, ça marche !.
Notre cerveau peut voir ce qui échappe à nos yeux, et digérer ces données inconscientes aussi facilement qu’une panse de bœuf dépiaute une brassée de foin.
Une étude récente approfondit les mécanismes du phénomène.
Comprendre sans comprendre pourquoi on a compris
Seule une partie des informations qui arrivent au cerveau sont dites « conscientes », c’est-à-dire que le propriétaire de l’organe suscité se rend compte de ce qui lui arrive.
Le gardien de but qui se déploie vers la balle pour l’empêcher d’entrer en cage a conscience qu’il est en train d’éviter à son équipe de prendre un but.
Mais lorsqu’il entame son mouvement, il ne se rend pas compte que son cerveau coordonne des millions de messages nerveux pour diriger ses mouvements au quart de poil.
Ces mouvements, notre ami gardien les a perfectionnés au cours de longues années d’apprentissage.
Comment ? En bossant dur.
En se faisant tirer dessus des milliers de fois, et dans toutes les positions.
Il a sûrement eu conscience, au fil des années, de ses progrès.
Mais il n’a jamais su comment ces progrès se sont accumulés.
Il n’a aucune idée des réglages que son cerveau a enregistrés pour lui donner sa technique inégalée, faisant de lui le héros de tout un peuple.
Certains mécanismes d’apprentissage sont donc totalement inconscients, la science est formelle sur ce point.
On retient, on comprend, parfois sans garder souvenir de ce qui s’est passé.
Dans ces cas-là, le cerveau utilise des processus de mémorisation que personne n’est capable de raconter, et nos plus grands spécialistes en restent toujours babas.
Ce qui ne les empêche pas de plonger dans les méandres de nos âmes, avec, sur le dos, cette grande question :
comment le cerveau apprend-il ?
Le cerveau apprend avec des messages subliminaux
Le bilan d’une de ces plongées en eaux troubles a été publié, fin août (2008), dans la revue Neuron.
Issue d’une collaboration franco-britannique, la découverte est importante et semble irrévocable :
les mécanismes d’apprentissage peuvent être influencés par des informations subliminales.
Le cerveau est donc capable d’apprendre à partir de données qui échappent totalement à la conscience.
Pour le découvrir, les chercheurs ont soumis des volontaires humains à une expérience psychologique savamment ficelée et qui, rassurez-vous, ne leur a pas fait mal.
Ils furent assis devant un écran sur lequel on projeta les images suivantes :
d’abord un « masque », entrelacs de lignes abstraites ne représentant rien et servant à mieux cacher l’image suivante :
« l’indice », ici : un motif choisi dans la police de caractères Agathodaimon, auquel les chercheurs ont attribué une valeur : certains indices faisaient gagner une livre sterling (ce sont les Anglais qui ont choisi la valeur), d’autres faisaient perdre une livre, d’autres enfin n’avaient aucun effet.
Cet indice, notez bien, est le message subliminal de l’expérience :
il fut projeté pendant trente-trois ou cinquante millisecondes, un temps trop court pour que le sujet ait conscience de le voir.
Après l’indice, l’écran montrait un nouveau masque pour brouiller encore le message.
Enfin, après trois secondes de pause, on proposa au cobaye un choix.
Il n’a rien vu de l’image qu’on lui a montrée, on l’a prévenu qu’il y en avait une mais qu’elle était bien planquée, et maintenant il doit décider sans réfléchir, en suivant son intuition, de prendre un risque ou pas.
S’il choisit le risque, il reçoit la valeur associée à l’indice : il peut alors gagner, perdre une livre ou bien rien du tout.
S’il ne prend pas le risque, il ne reçoit rien.
Une fois qu’il a choisi, on lui montre son gain ou sa perte éventuels.
Il est donc immédiatement au courant du résultat de son choix.
On passe alors à la séquence suivante, même expérience avec un autre indice, et on recommence cent vingt fois de suite.
Ce qui est génial dans cette histoire, c’est que le sujet doit faire un choix alors qu’il est censé ne pas avoir vu l’indice, et encore moins connaître sa valeur !
Tout se passe donc comme si la réponse était donnée au hasard.
Oui… Comme si…
Car le résultat de l’étude est formel : en accumulant les expériences, les joueurs répondent plus en plus comme s’ils avaient vu l’indice et en avaient identifié la valeur.
Ils ont donc été capables de retenir inconsciemment la valeur d’une image subliminale, et de modifier leurs choix (je risque ou pas ?) en fonction de cet apprentissage.
Conclusion : leurs yeux n’ont pas été aveugles, le cerveau a bien reçu le message.
Il a détecté l’image de l’indice, n’a pas eu le temps de passer un coup de fil à la conscience pour l’informer, mais a noté quand même l’info dans un coin de sa mémoire.
Il a aussi été capable d’analyser le résultat du jeu : tiens, là j’ai pris le risque et j’ai perdu, cela veut dire que cet indice a comme valeur « moins une livre».
Je le retiens pour la fois suivante…
Comble de la démonstration, à la fin de l’expérience on a montré l’ensemble des indices aux cobayes et on leur a demandé s’ils en reconnaissaient certains.
Personne n’a reconnu la moindre image.
Les indices n’ont donc jamais été perçus consciemment.
On leur a aussi demandé de juger chaque indice en termes de « j’aime » ou « j’aime pas ».
Ô extase absolue : les indices qui faisaient gagner une livre ont eu plus de bonnes appréciations que les indices perdants.
Vous faut-il d’autres preuves, après ça ?
La technique des « essais et erreurs »
Cette étude est riche d’informations à plusieurs titres.
D’abord, elle confirme si besoin était que notre cerveau fonctionne sans nous.
Les pessimistes diront qu’il est manipulable, les optimistes y verront une merveilleuse indépendance qui le rend encore plus puissant.
Car les phénomènes inconscients sont au moins aussi nombreux et influents que les phénomènes conscients.
Et heureusement : l’homme n’est pas assez intelligent pour que ça lui serve à tout faire.
Elle valide aussi un modèle d’apprentissage qui, selon les neurologues et psychologues, fonctionne par « essais et erreurs » : à force de tenter des expériences et de réussir ou pas, le cerveau identifie les paramètres importants et améliore sa prise de décision lors de l’expérience suivante.
Sachez qu’un tel modèle peut être décrit en termes mathématiques, qu’il a été testé lors de l’expérience franco-britannique, et que ça marche : tout se passe comme si le cerveau corrigeait ses données internes après chaque résultat pour mieux se décider la fois suivante.
Ce modèle peut s’appliquer à notre gardien de but de tout à l’heure : à force de se jeter sur le ballon en modifiant les paramètres de sa trajectoire, le joueur identifie peu à peu celle qui sied le mieux à chaque situation de tir.
Enfin, pas le joueur : son cerveau.
Et sans que le joueur le sache.
L’étude publiée dans Neuron pousse même la perfection jusqu’à identifier une zone du cerveau fortement impliquée dans le processus : il s’agirait de la région ventrale du striatum.
Pardonnez-moi de ne pas vous expliquer où elle se trouve, pour ça il faudrait que j’écrive un autre article !
Par Damien Jayat : http://www.rue89.com/infusion-de-sciences...
Etonnant non ?!
Cette fameuse étude à été menée par Mathias Pessiglione et son équipe de chercheurs, Inserm - Hôpital Pitié-Salpêtrière.
Allez au plaisir de vous lire...consciemment ! mais peut-être que ...