L’héroïne éponyme de cet opéra a réellement existé. Elle a vécu en Italie au 13ème siècle et sans Dante qui en a fait un des personnages les plus émouvants de son Enfer dans La Divine comédie, tout le monde l’aurait oubliée depuis longtemps. Boccace reprend son histoire dans le Commento alla Divina Commedia en 1373 ; des siècles plus tard, en 1901, Gabriele D’Annunzio consacrera une pièce à la tragédie de Rimini. En 1914, sera créé au Teatro Regio de Turin l’opéra de Riccardo Zandonai, Francesca da Rimini, objet de cet article.
Cet opéra n’est pas le premier consacré à cette touchante héroïne, loin de là. On en recense plus de vingt, la plupart datant du 19ème siècle, donc antérieurs à celui de Zandonai. 1905 verra la création de la Francesca da Rimini de Rachmaninov. En ce qui concerne les symphonistes, deux seulement ont osé pénétrer avec Paolo et Francesca dans les cercles de l’Enfer : Liszt avec la Dante-symphonie et Tchaïkovski avec son poème symphonique Francesca da Rimini.
Riccardo Zandonai, né en 1883 et mort en 1944, appartient à cette génération de compositeurs d’œuvres lyriques qui ont réussi à se faire une place au soleil malgré l’ombre de Puccini. De nos jours, il est très peu connu mais ce fut pourtant l’auteur d’une dizaine d’opéras souvent représentés dans la première moitié du 20ème siècle. De lui, la postérité n’a retenu qu’un seul de ses ouvrages, Francesca da Rimini. Sa destinée ressemble un peu à celle d’un héros de conte de fées : fils d’un obscur cordonnier, il va parvenir, à force de travail et de talent, à se hisser au sommet. Encouragé par son père à développer ses dons musicaux, il sera l’élève de Mascagni (Cavalleria Rusticana) puis rencontrera Boito (Mefistofele) à Milan ainsi que les fameux éditeurs Giulio et Tito Ricordi. Ce sont eux qui, en lui proposant d’écrire un opéra, lui ouvriront la carrière de compositeur lyrique. Ayant épousé la cantatrice Tarquinia Tarquini en 1916, il connaîtra de nombreux succès jusqu’à sa mort en 1944.
Venons-en maintenant à notre héroïne : sans Dante, sa tragique histoire serait passée aux oubliettes. La véritable Francesca est morte aux alentours de 1285 et il ne subsiste aucune archive ou annale de son temps. « C’est de 1352 que date la première référence à son assassinat dans une chronique historique de Rimini, écrite en latin, Marcha de Marco Battagli. Or, lorsque Dante la met en scène dans son œuvre [1320], la figure tragique de Francesca est déjà très connue en Italie. La tradition orale a donc pu influencer l’auteur de la Divine Comédie. » (1)
Impossible de vous raconter en détails la véritable histoire de Francesca, elle est trop complexe : vous pouvez consulter pour cela l’excellent numéro de l’Avant-scène Opéra consacré à cette œuvre. En simplifiant beaucoup pour éviter les références historiques fastidieuses, disons que Francesca nait vers 1255 ou un peu plus tard puisqu’elle se marie en 1275. Elle épouse Giovanni Malatesta, podestat de Rimini. (Francesca est originaire de Ravenne.) Ce dernier boite fortement d’où son surnom, il Sciancato (le déhanché). Il a deux frères, Paolo et Malatestino, le premier étant toujours appelé « Paolo il bello » en raison d’une beauté qui parait avoir été exceptionnelle, et le second « Malatestino dell’occhio » parce qu’il était borgne.
Quelles sont les raisons exactes qui poussèrent Francesca et Paolo à nouer une liaison ? Nul ne le sait. Peut-être à cause de la difformité de son mari, ou bien de sa difficulté à s’adapter à sa nouvelle famille réputée pour ses instincts violents, Francesca a-t-elle voulu chercher le réconfort dans les bras de Paolo. Leur liaison est une certitude, mais on en ignore la durée. Quant au double meurtre, nul ne sait où et quand il s’est produit : on pense que c’est entre 1283 et 1286 puisque « avant février 1283, Paolo était retenu à Florence de par ses fonctions officielles [capitaine du peuple de Florence]. Après 1286, Gianciotto était remarié puisqu’on trouve trace en 1288 d’un fils qu’il avait eu avec sa seconde épouse, Zambrasina. » (1)
En s’emparant de cette histoire, Dante ne va pas donner plus de détails concernant les faits. S’il décrit la naissance de l’amour entre Paolo et Francesca, il s’attarde davantage sur le sens de cette passion. C’est plus tard qu’on étoffera son récit, Boccace notamment.
Francesca apparait dans le chant V de l’Enfer. Le chant I est consacré à la rencontre entre Dante et Virgile, ce dernier lui proposant d’être son guide dans les royaumes d’Outre-Tombe. Ainsi, il va lui faire visiter l’Enfer et le Purgatoire, avant de céder la place à Béatrice pour le Paradis. C’est dans ce chant qu’on trouve l’inscription placée sur la porte de l’Enfer et dont le dernier vers est très célèbre : « vous qui entrez, perdez toute espérance ». Après avoir franchi l’Achéron sur la barque de Charon, Dante parvient au premier cercle de l’enfer dans le chant IV : ce sont les limbes, où se tiennent les hommes vertueux mais nés avant le Christ ; n’ayant pas été baptisés, ils ne peuvent accéder à la béatitude éternelle. Le deuxième cercle est gardé par Minos, le juge des âmes damnées : c’est lui qui leur assigne leur place dans les neuf cercles de l’enfer. Car pour Dante, il y a des degrés dans les vices humains et une progression de châtiments qui correspond à l’horreur des crimes commis. Le péché de la chair est considéré comme bien moins grave que l’avarice, la fraude ou la traîtrise. C’est pourquoi Francesca et Paolo se trouvent dans ce deuxième cercle qui concerne les « les pêcheurs charnels, qui soumettent la raison aux appétits » et dont la punition est d’être emportés par un violent ouragan infernal qui les moleste, au milieu des cris, des pleurs, des gémissements, et cela dans une complète obscurité. Dante parvient à les interroger, et c’est Francesca seule qui parlera, Paolo restant toujours silencieux. Francesca reste très imprécise en ce qui concerne son existence. « Ce qui importe à ses yeux, c’est le pouvoir souverain de l’amour qui a marqué son destin par-delà la mort. » (1) (2) Le récit de Francesca porte aussi sur le moment et la façon dont cette liaison s’est nouée : la littérature joue un rôle fondamental dans cette reconnaissance mutuelle. Les deux jeunes gens lisent l’histoire de Lancelot et cette lecture les trouble tellement qu’elle va cristalliser leur attirance réciproque. « Francesca précise qu’après la lecture du passage où le chevalier baise les lèvres de sa dame, Paolo, « tout tremblant », lui embrasse la bouche à son tour. » (1) En une formule saisissante de concision, Dante écrit « Galehaut fut le livre et qui l’a écrit » : dans la légende arthurienne, Galehaut joue le rôle d’entremetteur entre Lancelot et la reine Guenièvre ; ici, Francesca établit un parallèle entre le livre qu’elle lisait et le personnage de Galehaut. Comme l’entremetteur fut à l’origine de l’amour entre Lancelot et Guenièvre, le livre permet à Paolo et Francesca de se révéler leur amour. La fin du récit de Francesca offre également une magnifique ellipse : « ce jour-là, nous ne lûmes pas plus avant » : que s’est-il passé ? Au lecteur de l’imaginer.
Dante ne sera pas directement à l’origine de l’opéra puisque c’est la pièce de D’Annunzio qui en sera le support. Le livret est écrit par Tito Ricordi. Représentée pour la première fois le 9 décembre 1901, la pièce a été un véritable événement. L’auteur l’avait composée pour Eleonora Duse, une des plus grandes actrices italiennes de l’époque. Cette pièce n’est pas sans qualités mais elle requiert une abondance de décors, d’extraordinaires costumes, de très nombreux rôles, et elle dure plus de six heures, danses comprises. A cela, il faut ajouter des dialogues surabondants et moult références historiques. Ce foisonnement indigeste dessert notablement l’œuvre. Mais D’Annunzio voulait réaliser un ensemble théâtral, pictural, musical qui rivaliserait avec l’opéra.
Tito Ricordi a bien du travail à faire pour l’adapter en livret d’opéra. Impossible naturellement de conserver la durée de la pièce. Il faut couper, élaguer. Ricordi ne va garder de cette vasque fresque que le drame central de Paolo et Francesca, en supprimant toutes les digressions politiques et historiques qui permettaient de créer un décor et de donner une base à l’intrigue. Le texte va donc être amputé de cette dimension esthétique ; pour qu’elle ne soit cependant pas absente de l’ouvrage, Ricordi, à la demande de Zandonai, va conserver scrupuleusement les multiples didascalies très détaillées qui décrivent minutieusement le décor et sa symbolique et permettent ainsi à l’action d’être vraisemblable. Le résultat est très probant car l’ensemble est parfaitement cohérent.
« Tout comme le dramaturge dans son œuvre théâtrale, Zandonai s’efforce, dans son opéra, de représenter une époque, de traduire sa violence et de reproduire son art de cour selon une dramaturgie faussement médiévale. […] L’idéal théâtral proposé par D’Annunzio et repris par Zandonai dans son opéra permet à ce dernier d’atteindre une dimension nouvelle. Dans le texte, les éléments décoratifs, décrits dans les didascalies, servent les divers mouvements de scène des personnages, sollicitent l’action et participent désormais à l’émergence du drame jusqu’à le diriger totalement en fin d’opéra, selon une structure complexe en écho entre actions passées et futures et jeu de contrastes entre les scènes. » (3)
Autre innovation importante apportée au livret : les jeux de lumière. Ils permettent de mesurer l’écoulement du temps, mettent en valeur les décors et contribuent à l’atmosphère et à l’évocation du drame. Ainsi l’acte I est-il baigné par une lumière douce, favorable à l’intimité alors que les actes II et IV sont traversés par une lumière violente, crue, soulignant les violences physiques et verbales des personnages.
Dans quelle catégorie peut-on placer cet opéra ? Post-romantisme ? Vérisme ? Impossible de trancher. Vériste à certains moments, belcantistes dans d’autres… « Le lyrisme exacerbé, les airs de bravoure, les unissons redondants voix-instruments sont ici gommés. Comme la conversation puccinienne, émaillée d’arie expansives. Certes, les excès de dramatisme et les vociférations véristes demeurent çà et là (au II essentiellement, plein de bruit et de fureur). Galvanisés par une ardeur straussienne qui en renouvelle la parure musicale. Mais dans ce qu’elle a de meilleur, la partition cultive un chant fluide, d’une sinueuse continuité d’une poésie insinuante et sophistiquée. » (4)
Le rôle de Francesca exige une soprano capable d’une grande expansion lyrique. C’est un rôle qui peut vite devenir épuisant, car Francesca est en scène dans chacun des quatre actes ; aborder Francesca suppose donc une technique infaillible, une voix ample mais capable d’abandon et de chuchotements, et une grande résistance physique. Pas à la portée de tout le monde… Celui de Paolo est tout aussi complexe : les ténors hurleurs voudront bien s’abstenir car Paolo est un ténor lyrique qui doit pouvoir passer du registre héroïque au registre élégiaque en deux mesures. « Aucun des interprètes de Francesca da Rimini, du premier rôle au plus petit des comprimari, n’est appelé à forcer sa voix : ici réside la science de l’orchestration de Zandonai, véritable maître dans l’art de composer avec autant de virtuosité pour les instruments que pour la voix. » (5)
Dès sa création, l’opéra obtient un triomphe qui s’avère durable. Milan, Naples, Rome et toutes les grandes villes de la péninsule italienne le monteront à leur tour. Puis ce sera Buenos Aires, New York, San Francisco et en France, Paris en 1975, Nancy en 1988, Zürich le reprendra en 2007. J’attends impatiemment son retour dans ma bonne ville de Lyon…
(1) – Louis Bilodeau, in l’Avant-scène Opéra n° 259.
(2) – Voir après les vidéos l’extrait du chant V de l’Enfer.
(3) – Emmanuelle Bousquet in L’Avant-scène Opéra n° 259.
(4) – Jean Cabourg in L’Avant-scène Opéra n° 259.
(5) – Sandro Cometta in L’Avant-scène Opéra n° 259.
ARGUMENT : L’action se situe au 13ème siècle, à Ravenne dans le château des Polenta, puis à Rimini dans le château des Malatesta.
ACTE I – Ravenne, palais des Polenta. Un ménestrel chante pour les suivantes de Francesca le récit de Tristan et Iseult. Il est chassé par Ostasio, le frère de Francesca, homme fruste et violent. Une conversation s’engage avec le notaire : il s’agit du mariage de Francesca pour raison d’état avec l’un des trois fils de Malatesta de Verrucchio. Le prétendant s’appelle Giovanni, mais il est difforme, il boite, et c’est un être cruel. Comme Francesca refusera certainement de l’épouser, un plan a été mis au point : on lui présentera Paolo, frère plus jeune que lui et le plus beau, venu à Ravenne afin d’escorter la future épouse jusqu’à Rimini. Ostasio ne se trompe pas. Francesca aperçoit Paolo par la fenêtre et en tombe immédiatement amoureuse. Sa jeune sœur, Samaritana, prise d’un affreux pressentiment, la supplie de refuser cette union, mais en vain. Francesca et Paolo se retrouvent dans le jardin du palais, et une passion réciproque s’empare des deux jeunes gens, symbolisée par le don que fait Francesca à Paolo d’une rose vermillon.
ACTE II – Rimini, palais des Malatesta. Francesca est désormais mariée à Giovanni. C’est l’aube, et Rimini est en guerre. Les Guelfes vont affronter les Gibelins. En haut de la tour de guet, Francesca attend le début de la bataille. Paolo entre et tous deux se retrouvent. La bataille commence. Tous deux se battent avec courage et cherchent désespérément à mourir en s’exposant pendant le combat au sommet de la tour. Les Malatesta sont victorieux grâce à Paolo. Giovanni félicite son frère et lui apprend qu’il a été élu capitaine de la ville et des habitants de Florence. Parait Malatestino, le plus jeune frère. Il est grièvement blessé à l’œil. Mais il insiste courageusement pour continuer à se battre.
ACTE III – La chambre de Francesca. C’est le printemps. Francesca lit l’histoire de Lancelot et Guenièvre à ses dames de compagnie. Les dames dansent et chantent jusqu’au moment où Francesca, ayant reçu un message, les renvoie. Paolo est de retour et elle l’accueille simplement. Ils lisent ensemble l’histoire que Francesca avait racontée à ses femmes. Quand, dans le récit, Guenièvre et Lancelot s’embrassent, les lèvres de Paolo et Francesca se rejoignent également.
ACTE IV – Premier tableau – Une pièce d’armes du château des Malatesta. Malatestino, désespérément amoureux de Francesca, est prêt à empoisonner Giovanni mais Francesca le repousse, indignée par sa cruauté et sa perfidie. Malatestino insiste et devant le refus de Francesca de lui céder, menace d’aller révéler à Giovanni l’amour qu’elle porte à Paolo. Les cris d’un prisonnier s’élèvent du donjon ; Francesca ne peut plus les supporter. Malatestino prend une arme et sort. Giovanni arrive et s’inquiète de Francesca. Elle lui avoue sa peur de Malatestino et sort précipitamment en entendant revenir le jeune homme. Giovanni reste seul jusqu’à la rentrée de Malatestino, tenant un sac ensanglanté dans laquelle se trouve la tête du prisonnier. Giovanni le questionne ; il pressent que son frère est amoureux de Francesca. Pour se défendre, Malatestino dénonce l’adultère de sa belle-sœur. Giovanni demande des preuves et Malatestina lui dit qu’il lui suffit d’attendre la tombée de la nuit.
2ème tableau : La chambre de Francesca. C’est la nuit. Allongée dans son lit, la jeune femme dort mais son sommeil est agité. Un cauchemar la réveille. Ses suivantes essaient de l’apaiser, en vain. Après leur départ, Paolo entre dans la chambre. Elle se jette dans ses bras. Alors que les deux amants sont réunis, Giovanni frappe violemment à la porte et somme Francesca de lui ouvrir. Paolo tente de s’échapper par une trappe dans le plancher mais son vêtement reste accroché à l’une des ferrures et le retient. Giovanni fait irruption dans la chambre et empoignant son frère par les cheveux, l’oblige à remonter. Paolo tire son poignard et Giovanni son épée ; Francesca se jette entre les deux et c’est elle qui reçoit le coup mortel destiné à son amant. De rage, Giovanni frappe Paolo à son tour et le tue. Puis, dans un terrible effort, il brise son épée sanglante sur son genou.
VIDEOS :
1 – Acte I – Rencontre de Francesca et Paolo : Renata Scotto, Placido Domingo.
2 – Acte III – Duos Francesca-Paolo : Svetla Vassileva, Roberto Alagna
3 – Final Acte III – Scotto, Domingo
EXTRAIT DU CHANT V DE l’ENFER DE DANTE : LA RENCONTRE AVEC FRANCESCA ET PAOLO.
[…]
« La terre où je naquis est située sur le rivage où descend le Pô pour trouver la paix avec ses affluents.
Amour, qui enflamme si vite un noble cœur, s’empara de celui-ci pour le beau corps qu’on m’a ravi, d’une manière dont je reste encore blessée.
Amour, qui à aimer contraint qui est aimé, me fit prendre de lui un plaisir si fort que, comme tu le vois, il ne m’abandonne pas encore.
Amour nous a conduit tous deux à la même mort : le cercle de Caïn attend qui nous arracha la vie. » Ces paroles par eux nous furent adressées.
[…]
Puis je me tournai vers eux et leur parlai ; je commençai : « Francesca, tes souffrances me font pleurer de tristesse et de pitié.
Mais dis-moi : au temps des doux soupirs, à quoi et comment amour vous permit-il de connaître vos désirs incertains ? »
Elle me répondit : « Il n’est pas de plus grande douleur que de se souvenir des jours heureux dans la misère ; et cela ton docteur le sait.
Mais si tu as une telle envie de connaître l’origine première de notre amour, je ferai comme celui qui pleure et qui parle.
Nous lisions un jour, pour nous divertir, la geste de Lancelot et comment amour s’empara de lui ; nous étions seuls et sans aucune défiance.
A plusieurs reprises, cette lecture fit nos yeux se chercher et pâlir nos visages ; mais seul un passage triompha de nous.
Quand nous lûmes que le sourire tant désiré fut baisé par un tel amant, celui-ci, qui de moi ne sera jamais séparé,
La bouche me baisa tout tremblant. Galehaut fut le livre et qui l’a écrit. Ce jour-là, nous ne lûmes pas plus avant. »
Pendant que l’un des deux esprits parlait ainsi, l’autre pleurait si fort que, de pitié, je défaillis comme si j’allais mourir ;
Et je tombai comme tombe un cadavre.