Max | Quadriptyque

Publié le 04 septembre 2013 par Aragon

C'est une arène-cathédrale. L'arène est vaste telle que je la vois, elle est religieusement pleine d'un vide lumineux...

Religare, oui, mais à quoi ? Elle s'étend comme les filaments gigantesquement fins et douloureux de Cyanea capillata, car ça fait mal, enfin, ça me fait mal le ressenti de cette vision.

C'est une arène-mère vastement dévastée qui va accoucher de multi-consciences individuellement essentielles qui ensèmeront les spectateurs médusés, c'est aussi, parallèlement, la conscience analytique de cet escargot cosmique (sur la droite du tableau, prêt à en sortir) qui a donné ses cornes - librement - à Apis le grand pourfendeur-bandant...

Escargot cosmique ensemencé - lui - par la Grande Oreille cérébralement divine et par Apis ce grand pourfendeur-bandant, masturbateur-beuglant dans l'arène sociale.

Le gastéropode précis va partir pour des champs de salades célestes, il y tracera une route baveuse, néanmoins précise, jettera à l'aveuglette ses oeufs dans les sillons des inter-sidéraux espaces galactiquement vides, naîtront alors les étoiles et tous les rêves des hommes ...

Revenus au centre de l'arène-mère : C'est bouleversant car sous la glace figée remplaçant le sable de cette arène, en son plein centre, je vois un torero-patineur uniquement vêtu d'un slip-vêtement de lumière, il patine, patine, patine et fait des doubles axel, des boucles piquées... Il nous regarde, il me regarde, trace des cercles fins en l'air avec ses banderilles qu'il ne lâche pas, repart en faisant crisser la glace.

Il y a tellement encore dans ce tableau multiplement mouvant, inspirateur, pas donneur de leçon pour un sou, mais dénonciateur de toutes nos inaptitudes à vivre vraiment, nos lamentables incapacités de sang et de glace...


Fasciné par ce quadriptyque que possèdent des amis à Amou... Aimanté, impossible de bouger durant un long moment. Je pense à ces rouages infinis, intimes et fugitifs qui s'animent, s'agitent, se mettent à tourner, efficacement, je ressens d'un coup ce que j'avais ressenti sur le tableau de Tinguely l'autre jour, même impression.

Délectation mortelle : la Vie.