Ma “grande” fille de 4 ans, mon enfant du milieu, ma poupée qui a du grandir bien vite parce que sa petite sœur s’est pointée alors qu’elle n’avait que 15 mois. Elle a toujours été un peu difficile à gérer, j’en ai parlé ici-même il y a déjà presque 2 ans et là plus récemment, mais force est de constater que ça ne s’améliore pas. Au contraire, je me demande si l’arrivée prochaine du petit frère ne l’inquiète pas un peu, bien que ça n’explique pas tout…
Je la trouve de plus en plus agressive et jalouse, surtout envers sa petite sœur… J’avoue que quand je vois la plus petite arriver griffée jusqu’au sang sur la joue, j’ai du mal à garder mon calme. Je n’y arrive pas, d’ailleurs… et je crie. Fort. Et je la punis, parfois. Elle se met à pleurer, à grand renfort de hurlements, de petites phrases méchantes… Pendant un temps j’ai eu droit à “t’es plus ma maman” qui me brisait le cœur à chaque fois, en ce moment c’est “t’es pas gentille” ou “t’es moche” qui m’atteignent moins…
Sa dernière petite méchanceté ? Je lui montre le sac en tissu que je suis en train de coudre parce qu’elle en aura besoin pour la bibliothèque de l’école, elle me balance “il est moche et j’en veux pas !”, alors je lui ai dit que je le donnerais à sa petite sœur qui aura surement besoin d’en avoir un aussi… Sa réaction fut immédiate, finalement elle veut le sac, il est joli et lui plait… Je vois bien qu’après ses accès de colère elle culpabilise énormément, elle se lamente “je voulais pas ça” et réclame un câlin. Je refuse de rester fâchée, et encore plus de me coucher en colère ou de la laisser se coucher alors que je suis en colère contre elle. Certains diront que je cède. Peut-être, mais je sais que ses réactions sont symptomatiques de quelque chose, un mal-être ou un truc du genre. Je sais qu’elle a besoin de savoir que je tiens à elle malgré ses caprices et ses colères. Je sais qu’elle a besoin que je la rassure.
Pourquoi je le sais ? Comment ?
Parce que je crois que je suis un peu comme ça, dans une moindre mesure.
Parce qu’elle n’est comme ça qu’en ma présence, ou presque.
Parce que le reste du temps elle est pleine de vie.
Parce que c’est un clown.
Parce qu’elle a une sensibilité artistique incontestable et une émotivité à fleur de peau.
Parce que j’aimerais tellement l’aider à canaliser ses colères et ses frustrations.
Parce qu’elle est timide et craintive.
Parce qu’elle me fait tellement rire avec sa façon de déformer les expressions: Mademoiselle mange des brioches avec des “pépins” de chocolat et traite sa poupée têtue de “patte de mule”…
Parce qu’elle est restée mon bébé, ma puce, mon petit chat sauvage.
Parce que je suis sa mère et que je n’ai pas à me justifier.