AFFAIRE KERY JAMES. Rap: Eric Ciotti et Christian Estrosi sont-ils racistes ou ignorants ?

Publié le 09 septembre 2013 par Menye Alain

Le président du Conseil général des Alpes-Maritimes, Eric Ciotti et le député-maire de Nice, Christian Estrosi se sont indignés de la présence du rappeur Kery James, lors de la cérémonie d’ouverture des Jeux de la Francophonie, samedi 7 septembre, à Nice. Pour eux, un noir ne doit pas probabement représenter la France s’il chante. Peut-être simplement s’il remporte des médailles ? Pire, sans avoir écouté les paroles de la chanson «Banlieusards», ces élus jugent «scandaleuse» et «inappropriée», l’interprétation de ce titre.

On est là en plein délire. Si vous connaissez ces deux clowns, prière de leur faire parvenir ces paroles qui incitent les jeunes de banlieues à se battre, pas à casser. Je crois même que Kery James doit demander des excuses publiques à ces deux lascars. Et si alors, ils avaient suivi les paroles de son nouvel opus "constat amer", qu’allaient-il dire ? Ces gens sont, soit racistes, soit incompétents.

Hollande et Benguigui imposent une chanson scandaleuse et inappropriée sur la révolution des banlieues aux Jeux de la Francophonie

— Eric Ciotti (@ECiotti) September 7, 2013

Parole de Banlieusards:

On n’est pas condamne à l’échec, voilà l’chant des combattants

Banlieusard et fier de l’être, j’ai écrit l’hymne des battants

Ceux qui n’font pas toujours ce qu’on attend d’eux

Qui n’disent pas toujours c’que l’on veut entendre d’eux

Parce que la vie est un combat

pour ceux d’en haut comme pour ceux d’en bas Si tu n’acceptes pas ça c’est que t’es qu un lâche

Ecoute ce morceau, lève toi et marche

C’est 1 pour les miens, arabes et noirs pour la plupart

Et pour mes babtous (blanc), prolétaires et banlieusards

Le 2, ce sera pour ceux qui rêvent d’une France unifiée

Parce qu’à ce jour y’a deux France, qui peut le nier ?

Et moi je serai de la 2eme France, celle de l’insécurité

Des terroristes potentiels, des assistes

C’est c’qu’ils attendent de nous, mais j’ai d’autres projets qu’ils retiennent ça

Je ne suis pas une victime mais un soldat

Regarde moi, j’suis noir et fier de l’être

J’manie la langue de Molière, j’en maîtrise les lettres

Français parce que la France à colonise mes ancêtres

Mais mon esprit est libre et mon Afrique n’a aucune dette

Je suis parti de rien, les pieds entravés

Le système ne m’a rien donné, j’ai du le braver

Depuis la ligne de départ, ils ont piège ma course

Pendant que les keufs me coursaient, eux investissaient en bourse

J’étais sensé échoué, finir écroué

La peau trouée

et si j’en parle la gorge nouée

C’est que j’ai nagé dans des eaux profondes sans bouée

J’ai le ghetto tatoué, dans la peau, j’suis Rebel comme ekoué

Mais l’espoir ne m’a jamais quitté

En attendant des jours meilleurs, j’ai résisté

Et je continue encore

Je suis le capitaine dans le bateau de mes efforts

J’n'attend rien du système, je suis indépendant

J’aspire à être un gagnant donné perdant

Parce qu’on vient de la banlieue, c’est vrai, qu’on a grandi, non

Les yeux dans les bleus mais des bleus dans les yeux

Pourquoi nous dans les ghettos, eux à L’ENA

Nous derrière les barreaux, eux au sénat

Ils défendent leurs intérêts, éludent nos problèmes

Mais une question reste en suspens, qu’a-t-on fait pour nous même ?

Qu’a-t-on fait pour protéger les nôtres

des mêmes erreurs que les nôtres ?

Regarde c’que deviennent nos petits frères

D’abord c’est l’échec scolaire, l’exclusion donc la colère

La violence et les civières, la prison ou le cimetière

On n’est pas condamnés à l’échec

Pour nous c’est dur, mais ça ne doit pas devenir un prétexte

Par honneur pour ce qu’ont accompli nos parents

On n’peut pas baisser les bras

Malgré les déceptions et les dépressions

Suite à la pression, que chacun d’entre nous ressent

Malgré la répression et les oppressions

Les discriminations, puis les arrestations

Malgré les provocations, les incarcérations

Le manque de compréhension, les peurs et les pulsions

Leur désir, de nous maintenir la tête sous l’eau

Transcende ma motivation

Nourrit mon ambition

Il est temps que la 2ème France s’éveille

J’ai envie d’être plus direct, il est temps qu’on fasse de l’oseille (argent)

C’que la France ne nous donne pas on va lui prendre

J’veux pas brûler des voitures, mais en construire, puis en vendre

Si on est livré à nous même, le combat faut qu’on le livre nous même

Il ne suffit pas de chanter, « regarde comme il nous malmène »

Il faut que tu apprennes, que tu comprennes et que t’entreprennes

Avant de crier « c’est pas la peine ! Quoi qu’il advienne, le système nous freine ! »

A toi de voir ! T’es un lâche ou un soldat ?

Brandis l’épée du courage, entreprends et bats toi !

banlieusard et fier de l’être

On n’est pas condamné à l’échec diplômés, éclairés ou paumés

En 4×4 en tromé (metro), gentils ou chantmé (mechant)

La banlieue a trop chômé, je sais c’que la France promet

Mais que c’est un crime contre notre avenir que la France commet

C’est pour les discriminés, souvent incriminées

Les innocents, qu’ils traînent comme de vrais criminels

On a l’image des prédateurs, mais on est que des proies

Capables mais coupables et exclus de l’emploie

Si j’rugis comme un lion c’est qu’j'compte pas m’laisser faire

J’suis pas un mendiant, j’suis venu prendre c’qu’ils m’ont promis hier

Même s’il me faut 2 fois plus de courage, 2 fois plus de rage

Car y’a 2 fois plus d’obstacles et 2 fois moins d’avantage

Et alors ?! Ma victoire aura 2 fois plus de goût

Avant d’pouvoir la savourer, j’prendrai 2 fois plus de coups

Les pièges sont nombreux, il faut qu’j'sois 2 fois plus attentif

2 fois plus qualifié et 2 fois plus motivé

Si t’aimes pleurer sur ton sort, reste pas à côté d’moi

J’te l répète, je n’suis pas une victime et un soldat

Banlieusard et fier de l’être

On n’est pas condamné à l’échec !

On est condamné à réussir
A franchir les barrières, construire des carrières
Regarde c’qu’ont accompli nos parents
C’qu’ils ont subi pour qu’on accède à l’éducation
Ou serai t-on sans leurs sacrifices ?
Comme Mahmoud pour Thays…..
Bien sur que me travail a du mérite
O combien j’admire nos pères
Manutentionnaire mais fiers
Si on gâche tout est le respect ?
Si on échoué ou est le progrès ?
Chaque fils d’immigré é est en mission
Chaque fils de pauvres doit avoir de l’ambition
Tu peux pas laisser, s’évaporer tes rêves en fumée
Dans un hall enfumé
A fumer des substances qui brisent ta volonté
Anesthésient tes désir et noient tes capacités
On vaut mieux que ça !
Rien n’arrête pas un banlieusard qui se bat
On est jeunes, forts et nos sœurs sont belles
Immense est le talent qu’elles portent en elle
Ce texte je vous le devais
Même si j’l'écris le cœur serré
Et si tu pleures, pleure des larmes de détermination
Car ceci n’est pas une plainte, c’est une révolution !
Vois tu des faibles ici ?
Je ne vois que des hommes qui portent le glaive ici
Banlieusards et fiers de l’être
On est pas condamnes a l’échec !

Kery James – Constat Amer