Editions : Grasset • 459p • 2013 • 21,90€ (Partenariat) • ES – Alex & Nelly Lhermillier
- Ma note sur Livraddict : 17/20
- Où le trouver : lalibrairie.com
Un passé qui la poursuit, un futur à construire et un cahier pour écrire toute une vie ! "Je m’appelle Maya Vidal : de sexe féminin, célibataire, j’ai dix-neuf ans, pas d’amoureux faute d’occasions et non par excès d’exigence, un passeport américain ; née à Berkeley, en Californie, je suis momentanément réfugiée dans une île du sud du monde. On m’a donné le prénom de Maya parce que ma Nini a une prédilection pour l’Inde et que mes parents n’ont pas trouvé autre chose, bien qu’ils aient eu neuf mois pour y réfléchir. En hindi, maya signifie sortilège, illusion, rêve. Rien à voir avec mon caractère. Attila m’irait mieux, parce que là où je pose le pied, l’herbe ne repousse plus."
J’aime l’objet livre en lui-même, la prise en main, le toucher du papier et la couverture bien sûr ! Dès les premières pages, le lecteur est pris dans l’histoire alors qu’il ne sait même pas qui est le personnage principal. Ceci s’explique par l’emploi du "je" et de l’humour. J’ai eu un coup de coeur pour la plume de l’auteure en moins de 10 pages ! Ceci se confirme tout au long du livre : il est très bien écrit.
Néanmoins, quelques longueurs sont peut-être à souligner. Pourquoi il peut en avoir ? Car Maya est à Chiloé à cause de son passé, mais le lecteur sait exactement la raison qu’à la fin du livre, donc tout du long il suit Maya dans son évolution à Chiloé et en apprend petit à petit sur son passé. C’est croissant, peu rapide et progressif. J’ai failli m’enliser dans ces longueurs surtout au début, quand elle est à Chiloé et que, comme elle, on ne connaît aucun personnage et pas du tout le Chili. Les descriptions et les détails du début me sont un peu passés au dessus…
Je détestais manquer de cette foutue volonté de me sauver
Ce n’est pas une lecture rapide car il y a beaucoup de mots, d’idées, de faits. Il faut prendre son temps, bien suivre ce que Maya écrit dans son cahier sinon le lecteur ne se rend pas compte de l’importance des choses décrites. Egalement, les sujets traités ne sont pas simples. Les anecdotes sont profondes et sensibles : drogue, sexe, viol, abandon, racisme, errance, manque de confiance et d’amour…
Au fil de la lecture, j’ai fondu devant la complicité de Maya avec Blanca et Manuel mais également les gens du pays. J’ai commencé à apprécier Chiloé (partie qui me motivait moins que son passé), leur manière de vivre, leur esprit de famille et leurs ricochets (haha)
C’est une lecture qui nous fait réfléchir sur comment on peut en arriver à toucher le fond, sur comment la situation peur continuer à dégringoler, mais qu’on peut s’en sortir ! Une lecture très touchante et profonde. Peut-être que ça aurait été sympa de jouer avec le cahier au niveau de la mise en page, mais ce n’était pas indispensable. Je remercie Livraddict et les éditions Grasset pour cette découverte !
A éviter si : vous êtes allergiques aux descriptions et aux romans davantage réalistes