Un article de Challenges a bien faillit passer inaperçu pendant l’été (lien). Le chèque resto remplacé par une carte à puce. Pourquoi ? Deux brefs commentaires sur cette mesure (qui ne vaut pas la peine de ce billet d’ailleurs) :
1) Cela entraîne une diminution du pouvoir d’achat des bénéficiaires sans aucune contrepartie pour leur employeur. Si le commerçant n’a plus le droit de rendre la monnaie sur un ticket restaurant, celui qui y perd, c’est bien le salarié qui ne dépense pas tout. En effet, une part résiduelle de chaque ticket restaurant partira pour lui « en fumée » alors que lui comme son employeur auront payé une part respectivement salariale et patronale inchangée.
Cela n’engendre aucun gain de productivité (compétitivité) pour les entreprises, mais une perte de pouvoir d’achat pour les salariés bénéficiaires.
2) L’existence de ticket restaurant « papier » permettait un usage détourné : celui de l’aumône. Nombreux sont ceux qui mendient dans le métro, demandant parfois « une pièce ou un ticket restaurant ». Le ticket restaurant rassurent ceux qui veulent faire un don « utile » (ne pas donner de l’argent pour acheter des cigarettes, de la drogue, etc… même si cela relève sans doute de la fausse barbe). Mais surtout le ticket restaurant a l’avantage d’inviter à une certaine « inflation » des montants unitaires des dons. Donner un ticket resto de sept ou huit euro, cela se fait tout naturellement, là où le don « en espèces » serait sans doute une pièce…
Ceux qui ont faim et soif de justice regretteront peut-être certaines conséquences de cette mesure…