Barack Obama à la Maison Blanche - Washington (AFP) - 11.09.2013 07:19
Le Président Obama a affirmé cette nuit, depuis la Maison Blanche, qu’il souhaitait donner une chance à la diplomatie en Syrie. Damas a de son côté assuré être prêt à renoncer à son arsenal chimique. Le vote du Congrès est -pour le moment- suspendu.Quand Barack Obama dit qu’il maintient la pression, c’est un discours de principe et de circonstance pour ceux qui savent lire entre les lignes. L’analyse de son discours, assez instructif mais loin d’être pédagogique, offre la part belle au gouvernement russe, sans vraiment reconnaître une défaite. Mais sur le cours des évènements, on sent bien que le Président américain est désarmé. Normal, il se devait de sauver la face au lieu de s’engager tel le bateau ivre France, qui aujourd’hui pleurniche. François Hollande n’a quasiment pas dormi de la nuit. Il attendait patiemment le discours du Président à 3h, heure locale. Après le désaveu américain, il convoquait aussitôt un conseil de défense -le troisième depuis le début de la crise syrienne- qui a eu lieu ce matin à l'Elysée, avec les Ministres Laurent Fabius (affaires étrangères) et Jean-Yves Le Drian (défense).
Quand Obama affirme, parlant du plan russe : "... cette initiative peut mettre un terme à la menace des armes chimiques sans recourir à la force, en particulier parce que la Russie est l’un des plus puissants alliés d’Assad...", la France se doit de revenir sur ses positions au lieu de s’enfoncer plus encore. Depuis cette nuit, la voie diplomatique est privilégiée, mettant en force -une fois de plus- la position russe. Les imbéciles devraient comprendre maintenant que la guerre ne sert à rien.
Alors que Barack Obama prend ses distances pour une frappe militaire en Syrie, la position "va-t’en guerre" française devient obsolète. Prendre ses rêves pour des réalités, alors qu’en réalité le gouvernement n’a pas les moyens de sa politique, c’est de l’amateurisme. Après des déclarations enflammées, des ultimatums stupides, des promesses non-tenues et des propositions martiales sur la crise syrienne, il est temps de prendre ses responsabilités, de passer à une politique saine et de faire disparaître dans l’air, comme le gaz, des projets occultes au nom d’autres intérêts que ceux du pays.
Le président américain, lui, garde en main la carte de la force mais, personne n’y croit vraiment. La proposition russe -jolie bouée de sauvetage- offre une chance aux Etats-Unis de se ressaisir, ce que la France n’est pas capable de comprendre. Sur l’attaque chimique, François Hollande a condamné bien trop vite en accusant -encore pour le principe-, le gouvernement syrien sans preuves réelles. La recommandation russe prouve au moins une chose : les Etats-Unis et leurs alliés n’avaient pas le moindre indice sur les accusations contre la Syrie. La France a joué, et perdu lamentablement.
Pour les spécialistes, le démantèlement des armes chimiques syriennes peut prendre des années. Alors demander que la Syrie le fasse tout de suite, c’est vraiment se prendre pour Dieu. Pauvre France.F/G