Ces dernières années, nous avons assisté à une redistribution des cartes dans le monde arabe, notamment en Afrique du Nord et au Proche-Orient. Dans trois pays frontaliers, la Tunisie, la Libye et l’Egypte, des régimes stables ont été remplacés par des régimes islamistes et baignent, depuis, dans une instabilité permanente. Cette instabilité bloque d’une part la reprise économique, et plonge d’autre part les populations dans une impasse politique. Les gouvernements ouvertement musulmans qui ont donné suite à des régimes laïcs se sont concrétisés par des échecs. Les populations de ces trois pays ont perdu à la fois leurs espoirs dans un renouveau économique et politique. D’autres pays musulmans ont été touchés par des tentatives de déstabilisation : le Maroc, la Turquie et bien évidemment… la Syrie.D’autres étonnamment calme comme l’Algérie -dernier domino- ne pourrait-il pas tomber en même temps que la France ? Plonger l’Algérie dans le chaos, comme ses voisins, est assez facile finalement. Une guerre de succession au décès de Bouteflika suffirait. Mais comme l’Algérie est historiquement très liée à la France, si les deux pays s’effondraient en même temps, la probabilité d’un afflux énorme de réfugiés viendrait aggraver considérablement les problèmes de l’hexagone. Une poudrière désormais bien installé.
Au Proche-Orient, la stratégie d’encerclement de l’Iran est presque terminée. Le 11 septembre 2001 avait permis de placer sous domination américaine l’Afghanistan et l’Irak, et de tenir à distance le Pakistan. La Turquie et la Jordanie sont déjà sous la coupe américaine. Le domino suivant qui devait tomber, c’était… la Syrie. Car derrière la Syrie, l’objectif final est bel et bien l’Iran.Si Bachar-El-Assad était tombé plus tôt, tant mieux. La Syrie aurait rejoint l’Egypte et la Tunisie au sein du club des pays déstabilisés, ruinés et ingouvernables. Une aubaine pour Israël : "diviser, c’est régner". Réfléchissons un instant : actuellement, la Syrie, même avec son Président, se trouve dans le chaos. Alors pourquoi l’attaquer ? ... pour en finir rapidement avec l’Iran, en déclenchant une sorte de guerre lourde. Mais comme la Syrie résiste, l’OTAN va devoir "traiter" ces deux pays en même temps, puisque attaquer la Syrie, c’est attaquer l’Iran :- parce que les deux pays sont alliés.- parce qu’au travers de la Syrie, c’est l’Iran qui est visée.- parce que, même si l’Iran n’intervient pas dans le conflit, on accomplira nous-même, une agression contre nos propres forces en désignant l’Iran comme coupable. Exactement la même stratégie opérée en Syrie avec l’affaire des gaz chimiques.
Le régime d’Assad serait bien le dernier à utiliser de telles armes, ne serait-ce parce qu’il se sait regarder du monde entier et que les occidentaux n’attendent que ça pour intervenir. De son côté l’OTAN avait besoin d’un prétexte pour agir : créer, former et armer les rebelles uniquement dans ce but. En Iran, le prétexte à une riposte déclencherait officiellement les hostilités.
Mais derrière l’Iran et la Syrie, il y a leurs deux puissants alliés, la Russie et la Chine qui n’attaqueront finalement la Syrie qu’au dernier moment... un moment qui approche.L’enjeu ? L’énergie, le pétrole et le gaz ? Le contrôle monétaire pour maintenir le roi-dollar ? Tout cela n’est qu’illusion. Non, non le véritable enjeu est eschatologique, il consiste à réaliser un plan conçu de main de maître : un affrontement Israël / alliés (dont U.S et Union Européenne) contre les Etats musulmans / alliés (dont Russie et Chine), qui devrait mener à l’éradication des musulmans et de l’Etat moderne d’Israël. Oui, bizarrement Israël serait déjà condamné et ils le savent.F.G.