Non, non pas de reforme puisque tous les éléments qui composent une vraie reforme sont quasiment évacués : le gouvernement ne touche pas à l’âge légal de départ (62 ans), la durée de cotisation et le rapprochement des régimes du public, des régimes spéciaux avec le régime général du privé non plus, même si cela avait été préconisé par le
rapport Moreau remis au mois de juin dernier. Penser à une vraie reforme de structure profonde qui préparerait l’avenir de la France à l’exemple de la retraite par point de nos voisins scandinaves, n’est absolument pas à l’ordre du jour, même chose pour l’assurance retraite (fonds de pensions), cette forme de capitalisation qui s’ajoute à la retraite par répartition.Non, pas de réforme des retraites mais une sorte de collectif budgétaire. Le gouvernement va essayer de régler le problème du déséquilibre démographique provoqué par le papy boom (moins d'actifs pour financer les pensions de retraités de plus en plus nombreux) et l'allongement de l'espérance de vie (temps de retraite des Français) par des outils fiscaux.Clairement, la France accusera forcément une hausse de la contribution sociale généralisée (CSG) en plus de celle de la cotisation vieillesse. Les avantages ou "privilèges" dont bénéficient actuellement les retraités devrait être remis en cause : la CSG à taux réduits, l’abattement pour frais professionnels qui n’a plus vraiment de sens aujourd’hui et l’abaissement des 10% (majoration pour les retraités ayant élevé une famille nombreuse). Bref, il s’agit là d’une vaste entourloupe, quand le gouvernement dit que les pensions ne seront pas reniées, puisqu’à l’évidence les retraités devront -aussi- "payer".Et le patronat ? Il semblerait prêt à accepter une hausse des cotisations vieillesse. Oui, bel étonnement, lundi, au moment où le Ministre-magicien Ayrault sortait sa boîte miraculeuse, proposant une baisse du coût du travail en échange de la hausse des cotisations vieillesse. L’idée : proposer au patronat de réduire les cotisations que les entreprises paient sur la famille, en échange d’une hausse des dites cotisations vieillesse. Le gouvernement s’engage donc à jouer une sorte de bonneteau* fiscal classique en augmentant les cotisations vieillesse contre une baisse des cotisations familiales, et la hausse de la CSG indubitablement appliqué comblera les écarts de la baisse des cotisations familiales…
Jean Claude Mailly, secrétaire général de Confédération générale du travail - Force ouvrière, reçu hier matin par le premier ministre déclarait sur BFMTV "… si on va dans une logique de réduction de coût du travail, on transfert tout sur les salariés. J’ai cru comprendre qu’il y avait actuellement un problème de pouvoir d’achat, donc ça ne peut pas marcher (…) maintenant qu’on a un raisonnement de fond sur comment sont financées les allocations familiales, est-ce qu’il y a une part qui doit aller sur l’impôt, quel type d’impôt, est ce qu’en contre partie on peut augmenter tel autre type de cotisations ? Ça se discute… et l’histoire est là pour l’illustrer."F.O s’est senti rassuré par la mise en place du compte-pénibilité à partir du 1er janvier 2015 et financé par les entreprises. Le premier ministre a rendu ses arbitrages hier soir. Le projet de loi va être transmis au Conseil d’état et aux Caisses nationales de retraites. Il sera présenté aux Ministres durant le Conseil ce matin.F.G.