C'est la fête dans ma tête.
Je trouve le temps d'écrire, je trouve le temps de penser, en ce moment je vais bien. Je sens que j'ai mûri. Je me rends compte à quel point j'ai raté des choses, des occasions et du temps pour moi. Je m'en accorde plus. Après une discussion avec mon colocataire sur la culture, j'ai pris conscience de mon état d'esprit. Trop le nez dans la prépa m'a fait perdre conscience de moi-même. Je ne prenais plus de plaisir à lire et me perdais dans des lectures pour la prépa. Désormais je lis pour moi. C'est surprenant de constater à quel point une discussion peut tout changer et surtout faire réfléchir. Je me suis perdu dans Les Liaisons dangereuses au sens propre du terme. J'ai l'impression d'incarner les personnages à tour de rôle. Je m'indigne devant tel ou tel fait, je pleure avec Cécile de Volanges, je me gausse des manoeuvres libertines du Vicomte de Valmont. Je m'extasie. Il faut dire que depuis Lolita qui avait traîné en longueur, je n'avais pu renouer avec la lecture. Je prends plaisir. Je les lis le matin avant d'aller en cours, le soir en rentrant, après les DS. Tout le temps en somme. En quelques jours j'ai réussi à lire une cent cinquantaine de pages. Je m'impressionne moi-même. L'ouvrage d'histoire est plus... historique mais tout autant intéressant. J'ai acheté d'ailleurs un ouvrage de Audoin-Rouzeau sur la guerre des enfants pendant la première GM, je l'ai caché derrière d'autres livres pour ne pas le voir tous les jours même si je suis conscient qu'il est là, qu'il me nargue et n'attend qu'une chose : que je le lise.
Côté prépa, cette semaine a été éreintante sur le plan intellectuel. Lundi, j'ai visionné A Streetcar named Desire, pièce de Williams sur laquelle je rends un commentaire d'Anglais demain. J'ai fait mon exposé sur Don Juan qui a été très bien reçu apparemment même si nous n'avons pas pu tout dire. J'ai eu 6 à un précédent commentaire d'Anglais que j'ai reçu mardi... déçu oui mais je savais que j'avais fait un contresens. Peut-être progresserais-je un jour. 8.5 à la version rendue jeudi, mea culpa, je me suis pris 3x12 points faute pour omission. J'ai oublié de traduire une phrase. Grosso modo j'aurais pu avoir 3 points de plus. A corriger donc rapidement. Vendredi j'ai traduit en Latin, le prof m'a dit devant toute la classe : « Vous vous en êtes bien sorti pour démêler ce passage compliqué. » Bon. Wahou. Le prof de Latin qui me fait des compliments. Que se passe-t-il ? Jeudi prochain j'ai ma colle de Latin... u_u Je ne sais pas si je vous l'ai dit mais j'ai passé ma colle de Philosophie sur « Certitude et Vérité » la semaine dernière. La prof m'a dit que c'était plutôt bien même s'il y avait eu des oublis qui handicapaient le raisonnement. Je suis satisfait, peu importe la note que j'ai. Et hier, j'ai eu la joie de plancher pendant 5h30 sur « Peut-on parler de vérités métaphysiques ? ». Sujet complexe j'ai trouvé mais tellement intéressant. C'est la première fois que j'écris autant en Philosophie - j'ai écrit neuf pages quoi - et que je m'amuse surtout autant. J'ai, pour une fois, eu l'impression de dire des choses intelligentes et non plus creuses. Je suis même parvenu à aborder Spinoza sans le citer, juste au travers de la notion de « conatus ». J'ai pas mal développé Kant sur lequel je me suis cassé les dents pendant plusieurs jours pour le comprendre. Désormais je l'ai plus ou moins intégré. La prof devrait nous rendre nos copies à la fin de semaine pour qu'on puisse les étudier pour le concours blanc qui est dans trois semaines. J'attends beaucoup.
Ce que je trouve intéressant de voir c'est que mes efforts paient. Pendant des mois j'étais démoralisé - comme vous avez pu le constater - parce que je ne progressais pas et que je travaillais beaucoup. Désormais je relativise et tente de comprendre le pourquoi du comment. Je pense que cela fait beaucoup. Et je me suis surtout relaxé en me disant que je ne joue pas ma vie à chaque DS. Bon, pour ce qui est de l'Histoire, je ne parviens pas à me relaxer; cela est une autre histoire, si je puis dire. Cette semaine, cette dernière semaine est extrêmement chargée encore même si j'ai su m'organiser, plus ou moins. Demain je rends le DM d'Anglais sur Williams et, si je peux, le DM de Lettres sur Pierre Bayard - on a jusqu'à jeudi pour le rendre -, mardi je fini à 20h30, journée de 11h, pour une conférence d'Histoire. Mercredi je n'ai rien de rien, ouais. Jeudi j'ai ma colle de Latin. Et vendredi je rends une version de Latin que j'aimerais commencer demain soir si possible. J'ai également un commentaire facultatif d'Anglais que j'avais demandé à la prof que j'aimerais rendre. Ce sera pour ce soir suivant le déroulement du Français cet aprem. Mais ça devrait le faire. J'ai hâte de me poser un petit peu. Et pour Eva, voici donc ce que je vais rendre en Français.
« Les personnages n'habitent a priori pas dans notre monde, mais ils y occupent indiscutablement une certaine place, qu'il n'est pas si aisé de cerner. » Pierre Bayard, L'Affaire du chien des Baskerville, Paris, Editions de Minuit 2008, p.100
Ma captatio vient, bien évidemment, des Liaisons dangereuses. « Enfin je le sais par coeur ce beau héros de roman ! il n'a plus de secret pour moi. » Etude du héros de roman pour poser le débat sur le personnage. Ou autrement j'ai une autre citation qui concerne plus les moeurs donc qui est un peu plus dérivée. Par la suite mes axes s'organisent avec une première partie sur la figure agissante des personnages dans notre monde. Puis sur la hiérarchie obligatoire des personnages dans « notre monde ». Et enfin je terme sur la tétrarchie auteur-narrateur-personnage-lecteur en montrant combien nous avons un rôle à jouer pour insérer les personnages dans notre monde. (le terme de jouer est important).Quant au développement, il s'organise surtout autour de ces idées : La définition du terme d'habiter qui signifie vivre, demeurer mais aussi transformer et s'identifier à. Le caractère évolutif du personnage avec notre temps. (cf. passage du courant psychologique russe avec l'apparition de la psychologie) et le contrepoint du personnage comme acteur sur notre monde et là, passage par la volonté de réforme du langage menée par Rabelais dans Gargantua. Le pluriel du sujet qui indique de tous les personnages ne sont pas égaux face à l'occupation de notre monde me permet de questionner le pouvoir de caractères de la poésie. Ensuite opposition de la description dix-neuvième et le dénuement apparent du Nouveau Roman. Mais également une citation de La Critique de l'Ecole des Femmes pour introduire Molière et DJ. Enfin il s'agit de questionner les interactions avec le narrateur qui semble contrôler ces personnages, et donc là, on envoie des Soleils ainsi que les oeuvres à la première et deuxième personne. Il faut que l'on reçoit les personnages, il faut que l'on soit en état de recevoir et là j'insère le théâtre encore avec le rôle du personnage de théâtre qui est fait pour être joué ! Et enfin je termine avec le gouffre entre Aristote et le roman expérimental à la Fowles. Ce dernier écrivant dans son bouquin que ce sont les personnages qui sont les maîtres du jeu.Pour l'ouverture, il s'agit de citer Fowles qui affirme que les personnages sont réels et qu'ils le sont tout autant que nous. (:
Voili voilou. Les oeuvres sont abordées, je tire la substance de celles-ci et je me fais plaisir. Je m'en vais donc rédiger pour faire quelque chose de propre et soigné avec ABBA en fond bien entendu. Et j'espère que vous appréciez, vous aussi, le retour du soleil dans nos vies même si c'est rageant de bosser quand il fait si beau. (: Bien à vous, votre serviteur.