Finir. Finir. Un verbe doté d'une puissance folle.

Publié le 05 décembre 2012 par Vaisken

Et les autres ne me comprennent pas


Le concours blanc numéro un a pris fin, aujourd'hui. Aujourd'hui. C'est fini. Autant le dire, je suis exténué. Il faut le vivre pour le croire. Réfléchir est une activité éreintante. Une semaine d'épreuve, c'est bien assez. Et quand je pensais que tout allait s'achever avec le concours blanc ! Mésentente totale ! Mais revenons plus en détails sur ce concours blanc.
Géographie : « La métropolisation : quels enjeux pour l'aménagement des territoires ? » On a commencé dans le lourd, l'épais, le vaste. J'ai totalement bloqué sur la notion de métropolisation qui en y réfléchissant n'est pas si compliquée à définir. Le problème essentiellement a été la question. J'ai essayé tant bien que mal de ne pas reformuler simplement le sujet - ce qui est moins compliqué avec les notions simples. En attendant, je suis plutôt satisfait. Je ne dis pas que c'est de qualité, bien entendu. Mais j'ai réussi à utiliser correctement des études de cas que j'ai menées moi-même. Et c'est une bonne chose je pense. J'ai fait 9 pages, chose assez incroyable en Géographie pour moi. Bon. La carte, c'est autre chose. J'ai complètement omis de faire figurer les voies de communication. Shame on me. La prof en avait déjà fait mention au premier DS. Après, je verrai. Ce dont j'ai été le plus fier a quand même été de remettre le Plan Local d'Urbanisation de ma ville natale, petite commune de campagne de 4.000 habitants, à peine.
Latin : Un extrait de Tacite. Cet auteur est préjudiciable à souhait. Parfois j'ai envie d'aller le voir et de lui demander si un jour, une minute seulement, il a pensé aux jeunes étudiants qui allaient le traduire. Parce que voyez vous, et consentez à mon désarroi, Tacite ne met pas tous les mots. On sait tous qu'un verbe non dit - souvent esse - peut ne pas être ci ou là. Mais bon, voilà. On sait tous que les sujets ne sont pas toujours exprimés et qu'il faut se débrouiller avec les COD pour tout reprendre. Mais quand il manque un quart des mots, cela devient un vrai défi. J'ai aimé le traduire. Paradoxal, oui je sais. Je n'aurai pas une note satisfaisante en soi, certes. En attendant, j'ai donné ce que j'avais. J'ai essayé de mettre en pratique ce que j'ai appris récemment en rattrapant à pas de tortue mon retard. Cela reste à voir. M'enfin, point mécontent.
Philosophie : « La réalité du mal ». Haut les coeurs, marins d'eau douce ! Notre CB devait porter sur le mal et effectivement, ainsi fut fait. Autant dire que le sujet m'a surpris. Je m'attendais tellement à quelque chose de tordue. Ici j'ai pu m'éclater, totalement. Cette année est vraiment une année de changement. J'ai pu déblatérer philosophie en me faisant plaisir - je perçois très bien vos sourires courroucés. Ma problématique s'est fondée sur un questionnement entre le mal relatif et le mal absolu. Effectivement, je suis parti dans l'idée que le sujet présuppose la réalité du mal. Je trouvais trop simple de se demander si le mal est réel, ou non. Donc j'ai questionné le degré de consistance ontologique de celui-ci. Je me suis tellement amusé que j'ai terminé une heure et demie à l'avance. J'ai vraiment eu un petit bug en voyant l'heure. Je n'ai pas compris. Puis comme j'avais fait 7 pages, je me suis senti satisfait - oui, au dernier DS je n'avais que trois pages et demie et pourtant j'ai eu 7... u_u. Je crois que c'est vraiment la matière que j'ai réussi, à voir, à suivre.
Français : « Dans Politique de la littérature, publié en 2007, Jacques Rancière écrit : « C'est en cela que consiste la démocratie de l'écriture : son mutisme bavard révoque la distinction entre les hommes de la parole en acte et les hommes de la voix souffrante et bruyante, entre ceux qui agissent et ceux qui ne font que vivre. La démocratie de l'écriture est le régime de la lettre en liberté que chacun peut reprendre à son compte, soit pour s'approprier la vie des héros ou des héroïnes de roman, soit pour se faire écrivain soi-même, soit encore pour s'introduire dans la discussion sur les affaires communes. » (p.21-22) En vous appuyant en priorité sur les oeuvres du programme, mais sans vous limiter à elles, vous commenterez et discuterez ce propos. »Je trouve ce sujet affreusement affreux. La prof nous a dit avant le concours blanc être contente de son sujet, eh bien je ne vois pas pourquoi. Je crois bien avoir fait un léger - tout rikiki... - hors sujet. 'fin, tout le problème était de définir les termes de 'démocratie de l'écriture', 'mutisme bavard' et 'la lettre en liberté', ce qui pourrait faire l'objet de 6H de DS en soi. J'ai fait, j'ai écrit, je ne suis pas mécontent de ce que j'ai écrit. Faut-il encore que cela ait un rapport avec le sujet, en réalité. On est pour la plupart d'accord sur la difficulté du sujet. Les Lyon à côté ont eu un sujet bateau sur la distinction entre la l'art pour l'art et l'art politique. Bref. J'ai quand même réussi à placer quelques citations de Marivaux et de Kourouma. Donc bon, affaire à suivre mais je suis sceptique.
Histoire : « L'armée et la société en France (1851-1914) » La nuit du Français à l'Anglais, j'ai dormi 5 heures tellement le stress était affreux. Le mardi matin a donc été pourvu un réveil difficile. M'enfin. Le sujet classique, pas sexy du tout comme pourrait dire ma prof. Je m'attendais à un sujet dans ce style. Bon après, faire quelque chose dessus avec tout le stress que je me suis mis - rien que d'en reparler je m'angoisse -, c'est autre chose. J'ai quand même réussi à faire quelque chose de potable. En tout cas, je suis plus satisfait que ce que j'ai pu faire auparavant. J'ai vu ma prof d'Histoire avant le concours blanc, une demie heure pour qu'on parle méthodologie et tout ça. Je lui expliquais que je travaillais mal. Je vous explique aussi comment je travaillais. L'Histoire j'aime ça. Ceux qui me lisent régulièrement - voir depuis l'année dernière - peuvent le dire. J'aimais tellement bien que je lisais des livres à tire larigot, je les fichais puis je transmettais aux autres de la classe. Sauf que je n'apprenais pas ces fiches. Je me suis rendu compte à quel point c'est idiot après avoir eu mon 5. Et comme je passais plus de temps à lire et à ficher, eh bien voilà quoi, je ne connaissais pas bien mon cours. J'ai donc changé ma méthode, approuvée par ma prof d'histoire. Apprendre le cours en détail et compléter de temps en temps par des connaissances annexes. Donc là, je me suis mis la pression. J'espère avoir une meilleure note pour bien percevoir l'étendue du changement de méthode ou non. Si cela a porté ses fruits ou pas en fait. J'ai questionné le sujet en me demandant par quel processus la France comme nation armée a réussi l'exploit de se doter d'une armée nationale et ainsi de parvenir à une entrée en guerre réussie - si l'on peut dire cela ainsi - en août 1914. Tout cela reste à voir. Mes 9 pages suffiront-elles ou pas ? That is the question.
Anglais : Aujourd'hui même. Un extrait de The French Lieutenant's Woman par John Fowles. C'est ce qui s'appelle rater une épreuve. J'ai eu un extrait de ce texte en mai dernier pour ma colle de troisième trimestre. Et les deux extraits n'ont aucun rapport. J'ai été bien embêté. Le passage à traduire a été incompréhensible pour moi. J'ai mis deux heures et demie à traduire le texte pour me récolter un 4 ou au mieux, un 6. Et le commentaire... Le texte en lui-même était très bien. Mais après, j'ai vraiment bloqué sur le commentaire. Je n'ai pas trouvé beaucoup de choses à dire. J'ai quand même produit quelques 6 pages en ne sachant pas quoi dire. Beaucoup de paraphrase je crois, un peu de commentaire par-ci par-là. Oh, irony ! Oh, workhouses ! Oh, Victorian Era ! Oh, parentheses ! Qui plus est je n'ai pas compris le dernier paragraphe qui, je pense, est d'une importance capitale parce qu'il met en relief tout le texte et toute l'ironie du personnage. Je ne l'ai pas pris en compte dans mon commentaire pour essayer de ne pas trop écrire de cochonneries même si cela en est rempli. Je finis donc sur une note - de musique - terne mais bon.
Dans l'ensemble, je suis satisfait de ce concours blanc. J'ai l'impression et le sentiment d'avoir donné beaucoup de moi. Je me suis complètement éclaté en Géo, en Philo, et en Histoire. Je me suis surpris à me forcer à traduire les lignes latines alors qu'en général je me satisfait de peu. Et le Français, même si je subodore une incompréhension du sujet, j'ai pris du plaisir quand même. Je redoutais énormément ce concours blanc dans la mesure où les deux de l'année dernière ont été assez chaotique. Dire qu'avoir des résultats corrects pour mes efforts ne m'intéressent pas serait mentir. Mais quand même. J'ai pris du plaisir, et je crois que là est l'essentiel. Là est, peut-être même la clef.
Malheureusement la nature reprend ses droits. La nature de la prépa est vicieuse est sadique. La semaine prochaine s'annonce chargée. Mon exposé sur Ahmadou Kourouma mardi ou jeudi. Colle d'Anglais mercredi. Fiche de synthèse sur l'année 1918 : une société en deuil, pour mercredi en Histoire. Et la colle d'Histoire jeudi. Enfin bref. Que de choses à faire. Mais je suis bien parti. La fiche de synthèse d'Histoire est bien entamée - j'ai trouvé un livre dessus : La victoire endeuillée par Bruno Cabanes. Je l'ai déjà entamé. Et puis l'exposé en Français, nous sommes deux. J'ai une partie déjà de bien avancée. (un argument sur trois m'enfin) Une sous-partie qui me fait déjà deux pages manuscrites non rédigées. L'exposé doit durer une heure environ. Yeap Yeap. Donc bon, j'ai de quoi m'occuper. Je profite encore de ce mercredi de fin de concours blanc pour aller me regarder un film bidon. Cela fait depuis le 22 novembre que je ne suis plus avec mon copain. Je le vis plutôt bien, apparemment lui aussi. Une amie m'a offert un calendrier de l'Avent Barbie princesses. Les chocolats ne sont pas spécialement bons mais c'est une excuse pour manger du chocolat. Il faut se donner bonne conscience de temps en temps.
Je suis allé pendant le concours blanc voir Après mai. Film très perturbant mais très intéressant sur l'évolution de jeunes dans les année 1970. Puis j'ai vu Les invisibles qui m'a fait tirer une larme. Et puis hier je me suis fait La liste de Schindler qui m'a presque fait vomir - heureusement que les toilettes sont à côté de ma chambre. Figurez-vous que je n'ai pas pu trouver le sommeil avant 1h30. Donc là j'ai la peau toute tendue. Je suis fatigué mais je ne veux pas m'endormir. Quand je me réveillerai, il sera jeudi. Sinon, niveau lecture. J'ai enfin lu du Camus. J'ai envie réussi à lire du Camus. Je me suis donc lu L'étranger et Lettres à un ami allemand. Le premier est très très perturbant. En tout cas, il fait bien réfléchir sur la vie. Le second, engagé et à remettre dans son contexte. J'ai également acheté deux livres pour la rentrée littéraire. Que deux parce qu'autrement je n'ai pas le temps de tous les lire et j'en ai déjà pas mal qui m'attendent. Donc, le choix s'est porté sur Exercices de survie de Jorge Semprun. Un très beau livre mais qui ne peut être compris sans une once de connaissance sur le régime fasciste espagnol. Très compliqué également dans la narration puisque Jorge Semprun fait continuellement des allées et venues sur sa vie. L'autre est L'herbe des nuits de Patrick Modiano sur le conseil de la prof de Français qui l'apprécie beaucoup. Premier livre le concernant et je ne suis pas déçu. Un très beau livre où, en apparence il ne se passe rien, mais qui laisse quand même rêveur et rêver. Sinon je lis actuellement Lolita de Nabokov qui, même s'il est à vomir au début, est très intéressant et le style d'écriture est très beau. En plus, le livre vient d'une brocante. Le livre a donc une couverture en carton tout violet avec une femme à moitié nue dessinée dessus. Enfin bref, moi et mes éditions que j'aime. 
Sur ces belles paroles. Bon courage à tous et surtout à ceux qui n'ont pas fini le CB. De la même façon, courage aux fakhârds qui sont, pour certains, dans une période de partiel. Voili voilou. Je suis content. :3