Des pannonceaux pas très sympatiques

Un chantier c'est affronter le froid, le vent et la pluie , c'est rester accroupi, dans une position inconfortable, essayant en vain d'atteindre un capteur qui est maintenant inaccessible à cause de tous les tuyaux qui ont poussé depuis son installation, c'est se ramasser sur la tronche des trombes d'eau déversées par une bâche soudainement dégonflée par le vent, c'est avoir soudainement un marteau piqueur juste à coté de soi, une grue au dessus de la tête avec une enorme charge dessus, un echafaudage que l'on monte ou démonte juste sur le chemin de retour, une personne qui passe avec une barre de fer et manque vous éborgner, c'est les feuilles du classeur qui s'envolent, c'est la disqueuse qui envoie ses etincelles, le soudeur qui nous illumine les yeux, la boue qui s'accumule au sol et les flaques d'eau à éviter, c'est aussi les fumées qui sortent d'une buse au raz du sol avec une odeur pestinentielle, c'est tous les dangers que l'on ne voit pas sinon qu'ils sont matérialisés par des pannonceaux pas très sympatiques comme celui du port du masque à gaz annoncant un environnement pouvant être toxique. Mais la grosse différence entre un chantier ici en France et sur les sites à l'étranger, c'est qu'ici, les gens sont beaucoup moins solidaires et ne font pas trop d'effort pour être ensemble. Travailler à l'étranger permet un rapprochement entre les personnes qui n'existe pas ici. Quand on est loin de chez soi, on cherche plus facilement à parler aux autres. Ici, c'est chacun pour soi et à midi, personne ne vous propose de venir manger avec lui à moins que l'on soit de la même boite ou du même service. Savoir d'ou vient le voisin, partager ses expériences, tout ca n'existe pas ici, car la plupart des gens mènent une vie ordinaire et il n'y a pas grand chose à raconter. C'est une des raisons pour laquelle (en dehors des considérations financières) je n'aime pas travailler en France.