CHIMIQUE – NUCLEAIRE. Syrie & Israël: qu’en est-il depuis 2006 et la grogne des pays arabes ?

Publié le 13 septembre 2013 par Menye Alain

Haro sur les indignations sélectives ! Une paix globale au Proche et Moyen-Orient ne peut se faire que si tout le monde s’engage dans la même direction. En revanche, si les gendarmes du monde ferment leurs yeux sur certains pays, pour sûr, les choses se compliqueront sérieusement. Le parti pris des Etats-Unis et de la Ligue arabe qui ne veulent que blâmer la Syrie est d’un ridicule abyssale, surtout de la part de la Ligue arabe qui joue les amnésiques avec son combat de pacotille contre le nucléaire israélien entamé en 2006 et dont personne ne connaît la suite. De l’esbroufe pour faire croire qu’elle s’occupait du cas palestinien. D’ailleurs, elle, la Ligue arabe, n’a jamais condamné l’utilisation du phosphore blanc contre des civils par Israël à Gaza, lors de l’opération "plomb durci", entre 2008 et 2009. Ambiance.

Interviewé hier par la chaîne russe "Russia 24", le président syrien Bachar al-Assad a affirmé que l’acception de la Syrie de placer ses armes chimiques sous contrôle international est due à l’initiative russe, et non aux menaces en trompe l’oeil des Etats-Unis. La question est de savoir si la Syrie réclamera qu’Israël passe à son tour à la Convention sur l’interdiction des armes chimiques. Le président al-Assad a fait savoir que la Syrie, à l’époque où elle a avancé le projet sur l’interdiction des armes de destruction massive au Moyen-Orient, les Etats-Unis avaient fait avorté son adoption pour assurer à Israël de disposer de telles armes. "Tant que nous pensons de la stabilité au Moyen-Orient, il est nécessaire que tous les pays s’engagent à ces Conventions, en particulier Israël qui dispose des armes nucléaires, chimiques et bactériennes et de tous les types d’armes de destruction massive", a précisé le président al-Assad. Et il a raison.

Souvenez-vous, les États arabes avaient décidé de faire voter par l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) une résolution mettant en cause les activités nucléaires israéliennes. Nous étions en 2006. Puis, il y a eu les bombardements au Liban, suivis de la pression croissante sur l’Iran au sujet de son programme nucléaire civil. Ceci avait donné un nouveau souffle à l’initiative arabe contre Israël. Amlors que, contrairement à Téhéran, Israël n’est pas signataire du traité de non-prolifération nucléaire, il y a de quoi se poser des questions sur sa demande de voir interdire le nucléaire civil iranien. C’est même une façon de se moquer du monde, pour peu qu’on soit logique. On se souvient du sketch du premier ministre israélien à l’ONU et son tableau sur la ligne rouge.  Alors, de voir la Ligue arabe s’acharner sur la Syrie, c’est vraiment pathétique.

Et pourtant, les experts s’accordent sur une capacité atomique d’Israël de plus de 200 bombes et cela même si le pays n’a jamais reconnu officiellement posséder l’arme nucléaire. Alors d’entendre Barack Obama nous dire que le chimique syrien est un danger pour les Etats-Unis et le monde, c’est l’hôpital qui se fout de la charité. Quant à la Ligue arabe qui est vent debout contre la Syrie, ses membres, tout particulièrement ceux du Golfe persique, ce ne sont de vrais moutons.