Magazine Journal intime

Fête Du Travail : Sans Arme Ni Haine Ni Violence.

Publié le 01 mai 2008 par Mélina Loupia
Fête Du Travail : Sans Arme Ni Haine Ni Violence.Chaque année, partout en France, et en dépit des moqueries de nos voisins européens, le 1er mai est la fête du travail. Pas de tout le travail, y en a qui bossent, qui soufflent, qui peinent, mais presque. Donc en théorie, en ce jour béni des dieux syndicalistes, seuls nos pouces opposables s'activent à se tourner autour. Pas tous. Les miens, en l'occurrence, accompagnés de ceux de quelques autres de mes concitoyens, vont bronziner sévère cet après-midi. Oui, c'est aussi ça le service public. Aider les autres à se reposer. Par conséquent, après avoir fait le ménage derrière ma porte la semaine dernière, et m'ayant fait très peur sur un probable trouble obsessionnel compulsif, je me dois d'aller le faire devant. Ma porte. Et même celle des autres. Même si le concept semble intéressant, il ne s'agit pas là d'une repensée de l'aménagement du mobilier urbain en paysage rural, mais bel et bien d'une farce. Mais inutile de crier à la vengeance, au vandalisme ou autre forme de procès. Ce que nous avons toutes et tous constaté ce matin dès l'aube ne nous a que très peu surpris, voire même déçus. Car il s'agit bien de tradition madame. Qui remonte à la nuit des temps, l'an Pèbre et autre vieillard. La légende, raconte à quelque détail près que jadis, dans la nuit du 1er mai, l'amoureux épris de sa belle avait l'autorisation de ses futurs beaux-parents de venir chanter la sérénade à sa mie, armé d'un bouquet de fleurs que la mère de la promise avait autorisé le futur-gendre à cueillir dans ses jardinières. Au fil du temps, des jeux vidéos, de Mélla libération sexuelle et de la désacralisation du mariage, la sérénade a morflé. Désormais, chaque 1er mai, dans nos campagnes reculées, la jeunesse rurale attend la nuit noire et s'organise en gangs nocturnes afin de déplacer tout ce qui le permet, et de le rassembler au coeur du village. Sans arme, ni haine, ni violence. C'est ce qu'il s'est donc produit chez nous cette nuit. C'est scandaleux. Ces jeunes sont des bons à rien, des plaies de la société. Oui, ce qu'ils ont fait est indigne de leur génération. De mon temps, madame, quand j'avais quinze ans, c'est toute la place qui était bouchée. De mon temps, madame, on suspendait les jardinières aux candélabres. De mon temps, madame, on échangeait les panneaux des noms de village. De mon temps, madame, on retrouvait les mobylettes sur les stères de bois. De mon temps, madame, les gens ouvraient des volets qui étaient ceux des voisins. De mon temps, madame, on déplaçait même des voitures. De mon temps, qu'est-ce qu'on rigolait, madame, lorsque vous jouiez le jeu au lieu de prévenir la gendarmerie et de rentrer vos jolies jardinières. De mon temps, madame, on savait s'amuser. Aujourd'hui, madame, je le sais, ce temps là est révolu. Et les jeunes d'aujourd'hui, madame, ils sont bien déçus, désabusés. Allez madame, vous pouvez ressortir vos jardinières, avec le temps qu'il fait, ce serait bien dommage que vos fleurs n'éclosent pas, vous en seriez aigrie. Ps : Tu faites chier la jeunesse d'aujourd'hui, à cause de vous, j'ai dû me trimballer mon sac poubelle jusque sur la place, merde :)

Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Mélina Loupia 93 partages Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Ses derniers articles