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La grand-mère de Jade de Frédérique Deghelt

Publié le 25 août 2012 par Rambalh @Rambalh
Reprendrais-je enfin mon rythme lecture ? C’est tout à fait possible puisque je retrouve un peu de temps pour lire en cette fin d’été. Ma correspondante A&M; adorée, Pierre de Jade, m’a offert le roman de Frédérique Deghelt, La grand-mère de Jade et franchement, elle a eu raison ! Ce roman paru en 2009 est composé de 283 pages.
La grand-mère de Jade de Frédérique Deghelt

Quatrième de Couverture
Quand Jade, une jeune femme moderne, " enlève " sa grand-mère pour lui éviter la maison de retraite et fait habiter à Paris celle qui n'a jamais quitté la campagne, beaucoup de choses en sont bouleversées. A commencer par l'image que Jade avait de sa Mamoune, si bonne, si discrète... Une histoire d'amour entre deux femmes, deux générations, au dénouement troublant...
Mon avis
Jade, une journaliste trentenaire fraichement célibataire prend sa voiture pour venir trouver sa grand-mère, Mamoune, et la prendre avec elle afin de lui éviter la maison de retraite. Mamoune ayant toujours vécu dans ses montagnes savoyarde se retrouve alors à vivre dans l’appartement parisien de sa petite fille du haut de ses quatre-vingt ans. Au fil des pages, on suit l’évolution de cette cohabitation mais surtout, de l’apprentissage de l’autre. Peu à peu, Jade et Mamoune se rendent compte qu’elles ne se connaissaient pas vraiment avant cette aventure.
Au début, j’ai été quelque peu sceptique à cause de la couverture du livre : on y voit une jeune fille à l’allure un peu morbide. Rien dans cette couverture ne laisse supposer ce qu’il se trouve au cœur des pages de ce livre et je ne sais toujours pas pourquoi cette illustration a été choisie. Elle ne m’attire pas, bien au contraire mais heureusement, Pierre de Jade a su me convaincre de la qualité du roman.
J’ai très vite accroché à l’histoire contée par Frédérique Deghelt. J’ai toujours aimé les romans traitant de ces petites choses du quotidien, des relations entre différentes générations et je n’ai pu qu’être conquise. L’histoire de ces deux femmes est touchante de par sa simplicité apparente et sa complexité réelle. Jade et Mamoune aurait très bien pu être deux personnages apprenant simplement à vivre à deux, à faire des concessions sur a cuisine, l’organisation mais où aurait-été l’intérêt ? L’auteur a su nous montrer que vivre avec les gens ne signifiait pas les connaître : pour savoir qui ils sont, il faut, comme Jade et Mamoune, s’apprendre, s’écouter, se comprendre. C’est donc l’histoire de deux générations qui s’apprivoisent, se comparent et utilisent le meilleur de leurs époques pour vivre au mieux.
Jade est une jeune femme qui a passé trente ans de sa vie sans réellement se connaître, avec une sensation pesante de vide en elle. Elle quitte son copain après cinq ans de vie commune parce qu’elle ne se voit pas finir sa vie avec lui et uniquement ça. Son boulot de journaliste lui plait mais là aussi, les choses ne vont pas. Lorsqu’elle apprend que ses tantes ont décidé de mettre sa grand-mère en maison de retraite, elle suit sa première idée et vient l’enlever. Elle ne regrette pas son geste et c’est grâce à la présence de Mamoune à ses côtés qu’elle va se découvrir enfin.
Mamoune, elle, est le personnage le plus intéressant de cette histoire. Elle est en apparence une grand-mère de la montagne comme les autres, veuve et attachée à ses souvenirs. Seulement, elle détient un secret qu’elle n’a partagé qu’avec un ami des années plus tôt : c’est une lectrice secrète. De son temps, lire était réservé aux riches et aux érudits, elle s’est donc toujours cachée pour lire, même de son mari, de ses enfants. Elle dévoile son secret à Jade en lui expliquant qu’elle est une lectrice et qu’elle peut l’aider à corriger le roman qu’elle cherche à faire publier. Au fil des pages, je suis restée admirative devant cette femme qui possédait une culture littéraire énorme mais surtout une réflexion juste et utile. Cette grand-mère m’a sûrement beaucoup touchée parce qu’elle m’a beaucoup fait penser à la mienne, toujours prête à aider, à aimer ses enfants mais aussi ceux des autres et qui avait toujours de quoi surprendre sa famille. Mamoune a l’impression de vivre une nouvelle jeunesse en arrivant à Paris et on la vit avec elle, avec passion.
L’auteur a choisi une mise en page plutôt étrange, déroutante même au début de la lecture. Un chapitre possède une narration à la troisième personne et un chapitre possède une narration en « je » avec les pensées de Mamoune. Mais ce qui m’a le plus perdue au début, c’est l’absence de distinction entre le récit et les paroles des personnages, leurs pensées. C’est simplement grâce au changement de temps – du passé au présent – que j’ai pu distinguer les deux et, au début de ma lecture, j’avais l’impression d’être plus attentive à ces changements qu’au texte lui-même. Puis d’un coup, sans que je m’en rende compte, c’est devenu naturel pour mes yeux et ma petite tête : j’ai su apprécier pleinement ce style et c’est là que Frédérique Deghelt à été forte. L’écriture est belle, surtout les passages concernant les pensées de Mamoune : on sent toute la vivacité d’esprit de cette femme, une vivacité qui ne l’a pas abandonnée contrairement à sa vivacité physique. On suit toutes les interrogations concernant son âge, celui de sa petite-fille dans un langage agréable à lire.
La fin du roman est juste superbe. C’est pile ce que j’aime dans un livre et même si c’était l’une de mes hypothèses sur une fin possible, j’ai tout de même eu une belle surprise, une surprise des plus touchantes. La grand-mère de Jade est un coup de cœur, une vraie perle et je comprends mieux pourquoi ma petite Pierre de Jade m’a dit que ce roman était un de ses favoris. Je la remercie vraiment pour cette découverte parce que sans elle, je n’aurais sûrement jamais lu ce livre.
Merci ma belle, tu vois, on est vraiment pareils toutes les deux ♥

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