[A 4 ans elle a incontestablement des talents de dessinatrice. Mais le bébé a de grandes oreilles. Et apparemment, pas les miennes.]
A la naissance d’un enfant, très vite on se pose et on nous pose la question “Alors, il/elle ressemble à qui ?” et là commencent les comparaisons plus ou moins douteuses et les ressemblances foireuses… Les oreilles décollées ? Ca vient forcément de ton côté de la famille, chez moi on a des petites oreilles parfaites…
Petit à petit, après les ressemblances physiques, on cherche d’où vient tel ou tel trait de caractère.
- Il crie fort ? Ca lui vient de l’arrière-grand-tante qui était chanteuse d’opéra sans doute !
- Il ne fait que parler ? Comme sa mère, pardi !
- Il mange comme un ogre ? Son père tout craché.
- Elle a ton côté colérique quand même…
- J’espère qu’il aura pas pris ton côté littéraire et mon côté scientifique, sinon v’la le boulet…
Puis, dès qu’en grandissant un peu, il se met à présenter quelques aptitudes pour une activité, on imagine très vite son avenir de champion de football, d’échecs ou de futur Bocuse.
Et si on les laissait juste être eux-mêmes comme le dit cette très belle (mais très courte) chanson de JJG ?
Qu'elle aime aussi ses inquiétudes
C'est une qualité que j'ai
Sans fausse modestie aucune
Une que je voudrais qu'elle ait
Qu'elle me ressemble en solitude
Qu'elle apprenne peu à peu
Les autres seront son étude
Qu'elle soit seule pour qu'elle aime mieux
On voudrait bien qu'ils soient à notre image
On voudrait bien qu'ils soient un autre soi
Que ça continue même après la page
Mais qu'elle soit elle
Le mieux qu'elle pourra