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Je suis un extrémiste

Publié le 17 septembre 2013 par Despasperdus

L'interview ou plutôt le monologue de Monsieur Copé au JT de TF1 de lundi dernier m'a informé que je suis un extrémiste. J'avoue que sur le coup, ça m'a surpris, moi qui me croyais humaniste...

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En effet, d'après Monsieur Copé, le Front de gauche et le FN sont des forces politiques extrêmes :

« Il est hors de question d'appeler à voter pour le FN ou le PS, qui est proche du Front de gauche de Jean-Luc Mélenchon, qui n'a rien à envier à Madame Le Pen. »

Et, je réponds ceci :

« Vous avez raison Monsieur Copé, Guy Mocquet était un extrémiste, c'est pourquoi les nazis le fusillèrent ! »

J'exagère ? C'est normal, je suis un extrémiste...

Il faut dire que, jusques-là, je ne savais pas que revendiquer la justice sociale, la démocratie, et en particulier la Sixième République, la laïcité, la retraite à 60 ans à taux plein, la fraternité entre les peuples, l'antiracisme, la redistribution des richesses, le droit au travail et aux loisirs, les 32 heures par semaine, le droit à l'accès gratuit aux soins, à l'éducation gratuite, la transition énergétique avec la création d'un véritable service public des transports commun et du ferroutage, l'interdiction aux poids lourds de traverser le pays par la route, la mise en place d'un plan public pour la rénovation aux normes écologiques de l'habitat, la lutte sans merci contre la délinquance fiscale, la mise au pas des marchés financiers, l'audit de la dette publique, ou l'égalité des droits et des sexes, ainsi que l'éradication du mal logement et de la pauvreté dans notre pays si riche, soit les revendications du Front de gauche, étaient autant d'éléments attestant de mon extrémisme.

A aucun moment le "journaliste" n'a contesté cet amalgame de Copé entre le FDG et le FN qui est aussi saugrenu que celui entre les héritiers de Jaurès et de la Résistance, et une force politique dont certains fondateurs furent condamnés pour des faits de Collaboration avec le régime de Vichy et l'occupant nazi.

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Sur sa lancée, le président de l'UMP, député-Maire de Meaux, président de la communauté d'agglomération du pays de Meaux, ancien ministre sous Chirac et ancien avocat d'affaires à temps partiel pour 20 000 € par mois, et dernièrement conférencier au Congo grassement rémunéré [1] - qui estime que le SMIC coûte trop cher et constitue une atteinte à la liberté d'entreprendre - a repris une vieille revendication du Front national. Il a affirmé qu'il baisserait les impôts en supprimant l'aide médicale d’État (AME), soit la suppression de la couverture maladie universelle pour les étrangers.

En l'occurrence, si cette revendication de ne plus soigner des êtres humains malades, en raison de leur nationalité et de leur situation irrégulière, était appliquée, elle serait non seulement indigne d'un état de droit, mais surtout susceptible de mettre ainsi en danger l'ensemble de la population en cas d'épidémie ou de pandémie. Et in fine, porteuse de gabegie budgétaire.

Mais, il faut croire que le "journaliste" présentateur du JT de TF1 - qui est resté muet - considère aussi que cette vieille revendication de l'extrême droite, légitimée devant lui par le chef de la droite classique, n'est pas extrémiste. Décidément, les mots prennent un sens très relatif dans la bouche de certains hommes politiques et de journalistes...

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Note

[1] Le Plus - Jean-François Copé et sa conférence à 30.000 euros au Congo : une faute éthique ?


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