Technologies et pouvoir

Publié le 02 mai 2008 par Untel
Leur point de départ est le fait que la technologie est censée nous donner un pouvoir démesuré, comparé à celui auquel pouvait prétendre nos ancêtres. En quoi ces nouveaux pouvoirs peuvent-ils modifier l’homme, révéler de nouvelles potentialités, qu’est-ce qui restera malgré tout ce qu’on lui fera subir. Ces nouvelles technologie décuplent peut-être les pouvoirs de l’individu, c’est du moins ce que prétend la pub qui veut nous la vendre, mais aussi et peut-être surtout multiplient ceux des types qui détiennent le pouvoir politique. Ne vaudrait-il pas mieux, plutôt qu’enfermer les criminels dans des prisons, les reprogrammer pour qu’ils puissent travailler et apporter leur écot au patronat, bref que leur existence ait un sens ? Le genre littéraire en question traite de l’essence, qu’est-ce qui reste, lorsque tout a changé, qu’on est dans le futur, dans un monde indéterminé, qu’il ne reste plus que des bouts de corps, enveloppés dans leurs gadgets ou leurs substances chimiques ? Ou qu’est-ce qui se passerait si les pouvoirs politiques avaient vraiment le pouvoir de réaliser leurs fantasmes, avaient le pouvoir de couper les têtes qui dépassent, si possible le plus tôt possible, avant qu’elles aient créé des perturbations, ce soient opposées à l’autorité du maître ? L’auteur joue aussi sur les peurs, en soulignant les dangers qui nous guettent si on suit telle tendance, si on satisfait tel désir, souvent les désirs de contrôle, de volonté de suppression des dangers, du malheur, du mal. Les tentations totalitaires des régimes, même démocratiques. L’exagération est le parti pris, comme une caricature, finalement on se place en position de combat, on agresse en soulignant les défauts, on présente un miroir qui renvoie une image grimaçante à celui qui a pourtant toutes les bonnes intentions du monde et même plus. Le questionnement, dans ce contexte, n’est presque jamais seulement métaphysique, ne porte pas seulement sur l’identité ou l’essence, mais les récits impliquent l’action de l’homme, et son inconscience malgré sa volonté, malgré sa science et ses certitudes, et surtout ses bonnes intentions, sa bonne conscience. Mais c’est vrai qu’il ne s’agit « que » de fiction, et non de philosophie, et qu’on est dépendant du point de vue de l’auteur, de ses propres présuppositions et croyances, et on pourrait percevoir son œuvre comme la volonté de présenter de façon agréable, séduisante, une position qui n’a rien d’évident, ou même de rationnel, qui n’est au fond qu’une lubie, surtout que l'auteur est maître en son royaume de fiction. Est-ce que finalement il peut éviter d’adopter des positions caricaturales en forçant ainsi le trait ? Justement ce n’est pas la question, puisqu’il s’agit de marquer, plutôt que convaincre. Mouais.