Les Californiens partagent avec les Français un amour indéfectible pour la nourriture. Je m’empresse de préciser que la plupart de la « nourriture » que l’on partage ici sur une nappe blanche peinerait à mériter une place sur la couverture en tweed que les français emportent en pique-nique. Mais la passion pour ce qui se mange est bien là, et la quête du meilleur également. Si la cuisine élevée au rang d’art culinaire est une spécialité bien française, la Californie ne manque pas de gourmets, ni de restaurants pour les servir.
J’ai compté pas moins de 48 restaurants autour de chez nous. Le week-end dernier, 37 d’entre-eux participaient au « Food Festival » du quartier. Le principe est original : pour une modeste participation de huit dollars à l’entrée, on se balade de stand en stand pour goûter aux spécialités de chaque restaurant. On peut donner une note à chacun, et participer ainsi à l’élection du meilleur restaurant du quartier qui bénéficiera de la publicité du Festival.
La foule des « foodies » était au rendez-vous. Gastronomes en manque de gastronomie, ils viennent en nombre avec l’espoir de découvrir la nouveauté, l’orginalité, la perle rare qui saura leur surprendre les papilles. L’occasion est belle de dénicher une bonne adresse pour un prochain gueuleton.
L’ennui c’est que la quantité ne fait pas la qualité. On a eu beau tout risquer, en misant uniquement sur les stands les plus éloignés des rois du burger ou des ailes de poulets, cette année encore, on n’aura pas remporté le jack pot. Les indiens, japonais, thai et vietnamiens rafleront nos suffrages sans trop d’effort (forcément, ce sont vraiment les seuls qui « cuisinent »). Mais sans enthousiasme.
Je ne garde que l’adresse du nouveau Mustard Café. Encore un nouveau concept de sandwicherie. Mais leurs « SoCal Italian » (peperoncinis, avocat, tomate, oignon rouge, romaine et huile d’olive sur une ciabatta croustillante) et salades égayeront mon lunch break pour quelques semaines !
Trente sept restaurants, et pas un français. Pauvre Foodies. Le grand art, c’est pas encore pour cette année. Cuistots de nos régions, embarquez-vous !