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Syrie: mentir, encore mentir, toujours mentir ou la souris qui court avec l’éléphant et dit …

Publié le 23 septembre 2013 par Menye Alain

TRIBUNE LIBRE D’ABDEL BAKAYOKO

S’il y a une constante dans la stratégie des ennemis de la paix qui avancent masqués en démocrates et défenseurs de la paix, c’est bien le mensonge. La seule variable est  le thème sur lequel porte ce mensonge. Pour sédimenter les contre-vérités dans l’opinion publique,  les menteurs misent sur la tactique du matraquage et de l’insinuation.

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Le matraquage

Depuis le début du conflit en Syrie, les medias  meanstreams, pour reprendre l’expression consacrée, nous déversent les mêmes balivernes. Radios, presse écrite, télévisions, tout y passe. De tous les coins du monde et dans toutes les langues, une pluie incessante de mensonges est déversée sur l’opinion publique pour la prédisposer à accepter  la politique de l’agression contre la Syrie.

De la même façon,  les opinions publiques se voient désigner des ennemis. L’URSS était l’ogre contre lequel il fallait mobiliser  et dépenser des milliards de milliards de dollars. Après l’effondrement de cette superpuissance, l’Afghanistan est devenu l’ennemi. Après la chute des talibans, c’est l’Irak qui est devenu la menace. Saddam Hussein renversé,  c’est l’Iran qui est  aujourd’hui désigné comme danger pour la paix mondiale voire pour l’existence des humains sur terre. Il n’est pas besoin d’être un expert pour décoder que la guerre menée contre la Syrie n’est que le début de la guerre contre l’Iran.  Qui sera le prochain ennemi ? Qu’aucun pays autre qu’occidental ne fasse d’illusion  y compris ceux qui se croient alliés inconditionnels de l’Occident. Tout dépendra des intérêts  de l’oligarchie financière.  Nous les  citoyens ne  sommes que des « désigneurs » des « décideurs » qui malheureusement ne nous écoutent pas souvent quand notre avenir est en jeu. Beaucoup de nos concitoyens soutiennent  de bonne foi des  positions arrogantes et belliqueuses  tout simplement parce qu’ils sont victimes de ce  matraquage médiatique. La seconde tactique, l’insinuation est encore plus pernicieuse.

L’insinuation

Le dernier  exemple est celui du Secrétaire général des nations-unies Ban Ki–moon. Il ne faut jamais  perdre de vue qu’il prend fait et cause pour « l’idéologie »  à laquelle il appartient. En d’autres termes il est contre Assad. Seule sa fonction lui empêche de le clamer ouvertement. Monsieur Moon de dire : « les preuves d’utilisation d’armes chimiques en Syrie sont accablantes et que la communauté internationale doit sévir ». Comme les inspecteurs de l’ONU ne désignent pas le responsable de l’utilisation de l’arme chimique, le Secrétaire ne désigne non plus personne, mais s’empresse d’ajouter dans l’interview qu’il a accordée  à une chaîne de télévision « Monsieur Bachar Al-Assad est responsable de nombreux crimes contre l’Humanité ». Il désigne donc de façon sournoise le régime syrien. En effet dans cette affaire,  comme dirait Zola, on  ne cherche  pas  le coupable mais un coupableEt celui-ci, dans la volonté de trouver un alibi pour agresser,  est tout désigné et condamné avant  même  enquête et procès.

C’est le même Ban Ki-moon qui avait salué les résultats définitifs  manifestement  truqués  du premier tour de l’élection présidentielle  de 2011 en Haïti qui avaient écartés l’actuel président Michel Martelly.  N’eussent été la mobilisation du peuple haïtien et le soutien des vrais démocrates du monde entier, le mensonge l’aurait emporté sur la vérité

Des bellicistes indécrottables  n’hésitent pas à insulter le Secrétaire d’Etat américain qu’ils qualifient de « gaffeurs » pour avoir  lancé la balle que Poutine a saisi au rebond pour  proposer la solution politique adoptée à Genève et que le sénateur  va-t-en-guerre McCain trouve  désastreux. Ceux qui sont déçus de ne pas entendre la funeste musique des missiles et voir  les mortels  « feux d’artifice » sur les chaînes de télévisions  se recentrent sur les mensonges. La chanson en vogue est que cet accord ne règlera rien. Ils avancent que cela n’arrêtera pas Assad qui « bombardent son peuple,  120.000 morts c’est trop ». Les terroristes sont totalement dédouanés. Tous les morts ou presque sont des civils, y compris les rebelles armés jusqu’aux dents.  L’armée syrienne, armée par Moscou,  a tué tout ce monde ou presque, les militaires de l’armée régulière compris.

Nous devons tous  garder à l’esprit le rôle joué par  Hans Blix  chef des inspecteurs en Irak en 2002 -2003. Il a tout fait  pour préparer le terrain à Bush. Malgré le fait que les inspecteurs étaient autorisés à chercher des Armes de destruction massive (ADM) jusque dans les palais présidentiels que certains d’entre eux saccageaient délibérément de façon hargneuse, Blix répondait invariablement à l’occasion de chaque interview « Si  vous me demandez s’ils (les dirigeants de l’Irak de Saddam  Hussein) coopèrent activement, je répondrais « non» ! », façon détournée pour dire que Saddam cachait des  ADM.  Ceux qui cherchent à déposer une proposition de résolution au Conseil de sécurité  placée sous le régime de l’article 7 rêvent du même scenario, c’est-à-dire des équipes d’inspecteurs –espions prêts à baliser le terrain d’une agression contre la Syrie.

Déjà, ils font une lecture plus que subjective du rapport  sur l’utilisation des armes chimiques. Dire que les munitions utilisées portent des écritures avec l’alphabet cyrillique (russe donc), que le dosage est sophistiqué  etc.,  est assez léger comme preuve. C’est comme si les rebelles disposaient de mousquets du XVIIe siècle et que seul leur  détermination a permis d’abattre des chasseurs-bombardiers  ultra-modernes,  de prendre le contrôle d’une bonne partie du pays. Les armes soviétiques des ex-pays de l’Europe de l’Est inondent  le marché parallèle des armes  et les rebelles ne manquent pas de soutiens ultra riches  ou techniquement avancés.Mentir, encore mentir, toujours mentir pour convaincre telle est le crédo des Fabius, Hollande, et toutes celles et tous ceux qui cherchent à nous formater pour nous télécharger  selon leur desiderata..

Fidèle à sa réputation,  le gouvernement  français,  se multiplie par quatre pour montrer qu’il joue un grand rôle dans le ballet  militaro-diplomatique en cours. Dans cette affaire, il est la souris qui court avec l’éléphant et dit « regardez la poussière que nous soulevons ».

Mentir, encore mentir, toujours mentir pour convaincre telle est le crédo des Fabius, Hollande, et toutes celles et tous ceux qui cherchent à nous formater pour nous télécharger  selon leur desiderata…

Abdel BAKAYOKO

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