Il est venu ce matin, il s'est installé devant moi, a éteint son portable, croisé les jambes et... rien. Il n'a rien dit - en tout cas rien qui soit signifiant ou intéressant - rien.
C'est pour ça qu'il consulte remarque, il consulte parce qu'il ne parle pas.
Intimement persuadé, sans toujours en avoir conscience, que parler c'est perdre son temps et que l'action en dit plus que les mots.
Parler c'est perdre son temps ?
Alors il fait. Beaucoup de choses. Plein. Dans tous les sens.
En silence.
Il entame cette thérapie certainement un peu comme il conduit, sans jamais demander son chemin, il fonce, il recule, il fait demi-tour, jusqu'à ce qu'il se retrouve dans une impasse, ait un accident ou soit perdu.
Et même là assis sur ce canapé, il évite encore de demander de l'aide.
Il compte sur moi pour que je vienne le chercher,
lui ne demande jamais son chemin !
Il est pourtant bel et bien perdu au fin de la Patagonie orientale, coincé quelque part entre les Andes et l'Altlantique....
et soudain il explose de colère !
Il ne sait pas faire autrement et c'est la raison pour laquelle il est là aujourd'hui.