En mode travaux !

Je vous l'annonçais fièrement la semaine dernière, nous sommes les heureux futurs propriétaires d'un splendide appartement... à rénover de fond en comble.Beau projet ou inconscience totale, nous avons prévu de refaire tout le système électrique, la cuisine, les 2 salles de bain (oui, c'est un palace), installer une verrière d'intérieur (mon kif perso), poser du parquet partout (soit 94 m²) et enfin, repeindre tous les murs et plafonds.
Heureusement, nous avons l'aide de beau-papa, menuisier de métier, à la retraite, et qui a déjà bloqué son agenda pour les mois de novembre et décembre.Sans lui, nous ne nous serions pas lancés, nous sommes d’éternels optimistes, mais pas des malades non plus.
Je suis à la fois excitée et angoissée par ce projet.
Excitée car l'achat de cet appartement est fait de belles rencontres.Celle de moi et mon amoureux, à l'origine. Cette joli vie que nous nous sommes dessinée et qui vient se matérialiser un peu plus.Celle avec les anciens propriétaires. La première vision qu'ils ont eu de moi est celle d'une dingo, leur faisant de grands signes depuis la pelouse. Ayant une sainte horreur des agents immobiliers, j'avais décidé que nous nous passerions d'eux. Or, cet appartement n'étant qu'en agence, il nous fallait trouver un moyen d'entrer en contact directement avec les propriétaires. Tels les experts Miami, nous avons étudié les photos sous tous les angles afin de retrouver le quartier, la rue, puis, nous avons espionné partout, jusqu'à reconnaître une lampe et une plante verte dans la loggia. Ensuite, l'appartement étant au premier étage et ne connaissant pas le nom, il nous a fallu trouver un moyen d'attirer leur attention. N'ayant jamais peur du ridicule, je leur ai fait la danse de "coucou, c'est nous qui voulons acheter votre appartement". Ils ont adoré.Quelques semaines plus tard, nous étions invité à l'apéro pour préparer le compromis et sommes repartis 4 heures après complètement torchés fin prêts pour cet achat.Cette rencontre est une vraie expérience émotionnelle car il y a un feeling extraordinaire entre ces personnes et nous. Je suis plus que ravie de les avoir choisis. Ils nous transmettent cet appartement, emprunt d'histoire, qui sera la concrétisation de la notre et je ne pouvais imaginer mieux.
Excitée car ce projet, nous le vivons à deux. Nous sommes autant impliqués l'un que l'autre, chacun ayant son domaine de prédilection.Voici mon domaine : la verrière d'intérieur !Je m'occupe aussi de tout ce qui est administratif (appelez moi super secrétaire), des couleurs (Monsieur est daltonien), du stand peinture. Tout ce qui ne demande pas trop de force physique...M. à l'Ouest est chef des mesures, des plans, du coaching de notre ouvrier (son papa), et préposé aux trucs de bourrin.Nous partageons, échangeons, construisons ensemble. Cela peut paraître évident, pour moi ça ne l'était pas, je n'ai jamais vécu cela. Dans mon passé, avant lui, j'ai souvent porté les choses seule alors là, je savoure.
Excitée car j'adore "l'ambiance travaux", quand les copains passent donner un coup de pinceau, boire une bière, donner des idées etc. Cet été, nous étions partis à la capitale, donner un petit coup de main à ma belle-soeur et son chéri. Je suis rentrée lessivée mais ravie. J'en avais d'ailleurs tiré un article hilarant (si, si), intitulé : 10 bonnes raisons de répondre OUI à la question : « Tu serais dispo pour quelques travaux ? »
Angoissée car après un mois de Septembre chargé, nous abordons une période de travaux intense. Il va falloir réussir à poser des jours de congés par ci par là, continuer à assurer au travail. J'ai aussi pas mal de trucs sur le feu côté boulot et moi qui aime faire les choses bien et à fond, j'ai du mal à me projeter sur ces 2 plans.
Angoissée car nous allons encore déménager. Pour Fripounette et moi, cela fera 3 fois en 3 ans. J'ai peur de la perturber. Même si jusque là elle s'est très bien adaptée et que, cette fois, son cercle familial ne va pas changer, j'appréhende. J'ai peur d'exagérer, de lui en demander trop, pour mon confort d'adulte. Moi qui pensait bien gérer ma culpabilité, je n'en suis plus trop sûre.
Angoissée car se lancer dans les grands travaux pour deux mois, voire plus, ce n'est pas rien. Nous allons être stressés, fatigués, découragés parfois. En rénovation, il y a toujours des mauvaises surprises. Nous en avons déjà discuté tous les deux et allons faire attention à nous préserver, à ne pas laisser monter les tensions. Etant tous les deux assez perfectionnistes, il va falloir en pas se mettre la pression nous même. Le gros avantage que nous avons est que nos propriétaires actuels étant les parents de M. à l'Ouest, on sait qu'ils ne seront pas exigeants avec des histoires de préavis et que si les travaux ont du retard, nous ne serons pas à la rue...
Voilà, si je fais les comptes, cela nous fait 3 "excitée" et 3 "angoissée". Match nul. Pas si nul que ça car quand je regarde du côté de mon cœur, je ressens du bonheur, de l'émotion, de l'impatience, de la joie etc.Pour reprendre ma citation préférée, dixit la reine du bordel :
Être heureux, c'est un travail exigeant, mais ça ne me fait pas peur, je suis définitivement une bosseuse.