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Pleine Lune – C’est la fin

Publié le 25 septembre 2013 par Hesperide @IsaBauthian

Mot-clef du jour : « bd dargaud questionnement »

Je me rends compte que je dois écrire, depuis quelques mois déjà, une note pour vous tenir au courant de la suite de l’aventure Pleine Lune, car les nouvelles ne sont pas bonnes.
En effet, le tome 1 s’est très mal vendu. Plusieurs causes à cela, dont j’ai discuté avec l’éditeur et le dessinateur, et sur lesquelles je ne m’étendrai pas ici. Sachez juste qu’en fait de trilogie, la série s’arrêtera au tome 2.
C’est la première fois que ce genre de chose m’arrive, il parait que l’immense majorité des auteurs passe par là, pas de raison que je sois épargnée. Malgré la déception, je suis contente des très bons retours critiques qu’a reçus le tome 1. Cette expérience a aussi été pour moi l’occasion de me pencher sur un genre que je n’aurais probablement pas abordé spontanément, d’apprendre à me fondre dans un « genre », justement, et de réaliser que je pouvais en tirer du positif, du personnel et un vrai fond. Ce fut formateur à défaut d’être satisfaisant au-delà d’un premier opus dont je suis très contente. Dommage que ce ne soit pas autre chose, du coup, qu’une « expérience », mais focalisons-nous sur le positif.
Il a été quelques temps question d’achever la série par une nouvelle en fin d’album. Mais j’ai finalement choisi d’y renoncer. Trop court pour conclure, juste assez long pour essaimer quelques nouvelles informations et sombrer dans la facilité avec portes entrouvertes, faux-suspenses et pistes jamais suivies jusqu’au bout. Telle quelle, l’histoire s’achève par trois petits points et une multitude de possibles, mais une moindre frustration.
Nous avons peut-être une piste pour faire revivre la série, mais elle est aussi belle que faiblement probable. Donc, en l’état actuel des choses, je vous l’annonce officiellement : le tome 2 de Pleine Lune sera le dernier

Qu’en conclure de l’expérience My Major Company ?

Ben… Ca marche pas gégé, hein.

J’avais fait, quand j’ai accepté d’ouvrir la production du tome 1 au financement participatif, un petit topo pour répondre aux questions souvent entendues à propos du partenariat gros éditeurs/MMC. Comme souvent en bd, la polémique s’est éteinte aussi vite qu’elle s’est allumée et, comme prévu, les détracteurs les plus agressifs (qui prenaient beaucoup de place à côté de ceux qui exposaient de réelles inquiétudes) n’ont à aucun moment pris la peine de corriger leurs a priori à la lumière des faits que j’énonçais de l’intérieur.
Parce que j’apprécie moyen la tournure à la fois bâtarde et pas très honnête dans sa formulation qu’a rapidement pris MMC bd.
Parce que, soyons honnête, à la lumière de mon expérience et de celle de quelques collègues… ça ne marche pas, hein.
Et parce que les détracteurs avaient raison sur au moins deux points :
-  Ce n’est pas au public de financer la promotion d’un album mais à l’éditeur qui, s’il a signé, doit croire au projet. Tenter le « buzz » via le crowdfunding était légitime (je reste intimement persuadée que Dargaud n’a jamais souhaité se désengager de Pleine Lune, et je salue même leur excellente attitude à mon égard suite à l’arrêt de la série). Mais cela envoie un mauvais message, et je me demande même si ce n’est pas contre-productif. Car si les gens pensent que l’éditeur lui-même n’est pas convaincu, que ce soit ou non la réalité, qui le sera à sa place ?
Certains artistes talentueux ne trouvent jamais d’éditeur, de producteur, de distributeur, de mécène. L’argent ne poussant pas sur les arbres, à moins que vos finances ne vous permettent de multiplier les participations, je pense que ce sont ces gens-là que vous devriez aider. Parce que l’exception culturelle française ne fait pas la diversité, loin de là. Mais la diversité, vous pouvez la favoriser par votre curiosité, vois choix et, oui, votre argent. Ulule, Sandawe, Kiss Kiss Bank Bank, Touscoprod et d’autres regorgent de beaux projets dans tous les domaines. Ne vous laissez pas éblouir par les fausses promesses et le fantasme de collaborer avec les « stars » qui n’ont aucune idée de votre existence et ne sont absolument pas impliquées dans les stratégies de promotion. Le crowdfunding n’est pas une collaboration artistique. C’est un financement, qu’il soit contre bénéfices ou relevant de la pure générosité. Alors soutenez ceux qui en ont besoin. Et qui vous en seront reconnaissants.

Voilou. Il ne me reste plus qu’à remercier les édinautes qui ont participé à la réalisation de l’album et avec qui on s’est bien marrés. A une autre fois j’espère.

Et, à tous, à bientôt dans une prochaine note pour de meilleures nouvelles.


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