Au terme d’une remontée fantastique, les Américains ont remporté la 34è Coupe de l’America aux dépens des Néo-Zélandais, 9 victoires à 8.
Ce duel épique et improbable restera définitivement dans les annales du sport.
Dés lors, La coupe de l’America reste à San Francisco !!!
Après leur victoire dans la 19è manche face aux Néo-Zélandais de Emirates Team New Zealand (ETNZ), les Américains de Oracle Team USA soulèvent l’aiguière d’argent, le trophée le plus ancien du sport (première édition en 1851).
Au terme de 19 jours de course et de multiples péripéties, James Spithill, skipper du catamaran AC72 (long de… 72 pieds) financé par l’armateur milliardaire Larry Ellison et PDG d’Oracle, tient à féliciter l’ensemble son équipe :
"Nous sommes parvenus à nous relever en étant presque K. O. Il y avait 8-1 pour notre adversaire mais l’équipage n’a jamais douté de notre victoire".
En effet, après neuf régates, la Coupe de l’America semblait promise aux Kiwis.
Déjà faciles vainqueurs des Italiens de Prada lors de Louis Vuitton Cup, l’antichambre de l’America’s Cup, les All Blacks de la mer menaient 8 victoires à 1.
Avant de finalement s’incliner 9-8 devant la maestria tactique et technique des Américains.
Larry Ellison, alias «Billion dollars Larry», Américain richissime et désormais double vainqueur de la Coupe de l’America après le succès d’Oracle (son bateau) est dans la lignée de ces milliardaires fous de voile, capables d’investir des millions pour leur passion.
Autodidacte haut en couleur aimant les yachts, les voitures de course et les luxueuses propriétés, marié quatre fois, businessman impitoyable à la tête d’Oracle, le groupe informatique américain, Larry Ellison est le dernier exemple de ces milliardaires à avoir gagné la «Cup».
Avant lui, le Suisse Ernesto Bertarelli, le patron d’Alinghi, à qui il avait arraché le trophée en 2010 à Valence, en Espagne, l’Australien Alan Bond, en 1983, ou l’Américain Harold Vanderbilt, en 1930.
Larry Ellison, ou «Billion dollars Larry», un surnom tiré du film «Million dollar baby» de Clint Eastwood, était classé comme la 6e fortune mondiale par le magazine Forbes en septembre 2012, avec quelque 41 milliards de dollars. Et il aime étaler sa fortune. En juin 2012, il s’est ainsi offert 98% de l’île hawaïenne de Lana’i, pour plusieurs centaines de millions de dollars.
Et en février dernier, il a acquis, pour un prix non divulgué, la compagnie aérienne Island Air, une compagnie régionale qui relie entre elles les différentes îles de l’archipel.
En ramenant le trophée aux Etats-Unis en 2010 et en le conservant, trois ans plus tard, Ellison est définitivement sorti de l’ombre de «l’autre» milliardaire américain du logiciel, Bill Gates, le fondateur philanthrope et médiatique de Microsoft.
Une belle revanche sur un destin personnel qui s’annonçait difficile, peu après sa naissance en août 1944 à New York.
Florence Spellman, sa jeune mère célibataire, qu’il ne reverra pas avant l’âge de 48 ans, le confie à Chicago à son oncle et sa tante, Lilian et Louis Ellison, qui l’adoptent et l’élèvent.
Larry ne connaîtra jamais l’identité de son père.
Elève peu assidu, il s’intéresse toutefois à l’informatique et co-fonde en 1977 la société Software Development Laboratories (SDL), qui deviendra plus tard Oracle, du nom de son logiciel phare de gestion de bases de données.
Ce sera ensuite une croissance parfois chaotique mais irrésistible, accompagnée de conflits et de méthodes de gestion jugées souvent brutales, qui porteront Oracle au sommet.
Le but désormais pour Larry Ellison est même de détrôner le géant IBM dans les produits pour les entreprises, comme il l’a affirmé en mai 2012.
Parallèlement, Ellison utilise sa fortune grandissante pour financer sa passion de la voile, qu’il exprime dans cette formule reflétant sa mentalité compétitive:
«J’aime la voile, je l’apprécie d’autant plus quand je gagne».
Avec son maxi-yacht Sayonara, il remporte notamment la dramatique édition 1998 de la course Sydney-Hobart, qui vit six marins de différents bateaux emportés par la tempête.
C’est ensuite la constitution en 2000 du défi BMW Oracle, parrainé par le Golden Gate Yacht Club de San Francisco où il habite, qui le voit finalement remporter la «Cup» après notamment un cuisant échec en 2007 à Valence en demi-finale des éliminatoires de la Louis Vuitton.
Une première victoire suivie d’une seconde donc hier mercredi, «à la maison», face au Golden Gate.
En attendant pourquoi pas une 3e Cup, dont il sera une nouvelle fois le "defender".
A San Francisco ?
Peut-être.
A moins que ce soit autour de son île de Lana’i, a-t-il lancé, provocateur, mercredi soir.
Allez, au plaisir de vous lire...