Max de Sarah Cohen-Scali

Publié le 23 septembre 2013 par Marine @marnchoups
Bonjour chèrs lecteurs, Pour cette dernière chronique de la semaine, car je déménage et je vais avoir la tête dans les cartons. Je vais vous présenter un livre de Sarah Cohen-Scali: Max. Un nom, en somme banal mais qui ne vous laissera pas indemne, vous pouvez me croire. Résumé officiel:"19 avril 1936. Bientôt minuit. Je vais naître dans une minute exactement. Je vais voir le jour le 20 avril. Date anniversaire de notre Fürher. Je serai ainsi béni des dieux germaniques et l'on verra en moi le premier-né de la race suprême. La race aryenne. Celle qui désormais régnera en maître sur le monde. Je suis l'enfant du futur. Conçu sans amour. Sans Dieu. Sans loi. Sans rien d'autre que la force et la rage. Je mordrai au lieu de téter. Je hurlerai au lieu de gazouiller. Je haïrai au lieu d'aimer. Heil Hitler !"Max est le prototype parfait du programme "Lebensborn" initié par Himmler. Des femmes sélectionnées par les nazis mettent au monde de purs représentants de la race aryenne, jeunesse idéale destinée à régénérer l'Allemagne puis l'Europe occupée par le Reich. Mon avis:Je dois remercier France-Loisirs pour cette parution. Une lecture comme celle-ci est impossible à ignorer mais surtout à oublier. Il n'y qu'à voir cette couverture d'un rouge sang avec en photo un foetus portant le brassard nazis à son bras. La couverture parle d'elle même mais elle ne délivre qu'un infime aperçu du contenu... Je pourrais vous résumé ce livre d'une manière plus que succinte en vous disant: "Heil Hitler" mais bien entendu je ne le ferais pas car ca serait un trop pâle reflet de la réalité. Pâle est le mot juste. La couleur a une grande place dans ce livre. Le programme Lebensborn est initié en Décembre 1935 par Heinrich Himmler, un officier SS, proche collaborateur d’Hitler. L'objectif de ce programme est de "créer" la future élite Allemande en donnant naissance à des enfants qui devaient respecter des critères trés sélectifs. Pour cela, des jeunes femmes, souvent des jeunes filles, de pure race aryenne devaient passer toute une batterie de test et si elles répondaient parfaitement aux exigeances que demandaient Lebensborn, elle se faisait "féconder" par des SS. Les enfants étaient ensuite enlevés au bras de leurs mères pour être élevès dans la plus pure éducation Nazis. Le premier bébé du programme à voir le jour est "Max". Encore dans le ventre de sa mère, il possède déjà une force d'esprit remarquable. Voulant absolument faire honneur au Fuhrer est naitre à la même date que lui, il fera durer les souffrances de sa mère et viendra au monde le 20 Avril 1936. Premier né de la race, Max, surnom attribué par sa mère, se verra attibué le prénom germanique de Konrad. Il va devenir la fierté de la race aryenne. Des cheveux blonds comme les blés, un teint de porcelaine, des yeux bleus profonds, un visage d'ange. Il représente parfaitement son peuple. Il va passer les premiers mois de sa vie dans un centre "Lebensborn". Nul affection et tendresse, il n'en a pas besoin. Le fils du Fuhrer se doit d'être fort, coriace, indestructible. "Max" va grandir sous la coupe d'une doctrine nazie. A 4 ans à peine, il va aider les Allemands à enlever des enfants Polonais qui pourraient répondre au critères exigés. A 6 ans, il va servir d'exemple dans un centre d'éducation visant à reformater les enfants kidnappés en parfait Germaniques. Une rencontre va le bouleverser. Un autre enfant, plus âgé que lui, renommé Luckas. Max y voit son double, la ressemblance entre eux est frappante, son grand frère mais Luckas est juif... Les croyances du jeune Allemand vont être boulervées et sa vie aussi... Cette lecture m'a donneé plus d'un coup de poing. Sarah Cohen-Scali ne cherche pas à amoindrir la réalité ni à la voiler. Les faits sont narrés sans chichis ni fioritures. Il serait tellement facile d'hair cette enfant, ce que j'ai parfois failli faire, mais la faute revient aux fondateurs, aux partisans de cette guerre de 39-45. A aucun moment, je n'ai pu oublier ce livre. Même en le reposant, ce que j'ai dû faire de nombreuses fois car lire ce livre d'une traite, c'est se tirer une balle dans la tête. Des mots, des phrases, des faits m'ont hanté et c'est encore le cas. Comment essayer d'ignorer les monstruosités commises? La souffrance du peuple juif entre autre...Et cet enfant, pure création d'un montre, comment arriver à lire son histoire sans vouloir balancer cette belle couverture rouge aux ordures? L'auteure a su m'atteindre et à de trés nombreuses reprises. Même si les mots sont crus et le parfait reflet des faits, on ne peut abandonner... Même encore maintenant, plusieurs jours après l'avoir refermé, je ne cesse d'y pensé. Je suis marquée au fer rouge. Je ne peux nommer ce livre un coup de coeur car ce n'est pour moi pas adéquat. Une chose est sûre, je mets la note maximale. Note de 5/5
AVERTISSEMENT: L'éditeur classe ce livre dans la catégorie jeunesse soit à partir de 15 ans. Pour ma part, je le déconseille fortement. Si cette lecture n'est pas "surveillée" et décortiquée comme il le faut, elle pourrait porter à confusion dans l'esprit de certaines personnes.