Magazine Journal intime

Un après-midi, entre une escalope de dinde et un sachet de mâche, à la caisse de M******x...

Publié le 03 mai 2008 par Mirabelle
Mon cher Victor, Un après-midi, entre une escalope de dinde et un sachet de mâche, à la caisse de M******x... C'était tout à l'heure. A la caisse de M******x. Tandis que je posais mes escalopes de dinde sur le tapis... J'observais un jeune homme très beau (ou du moins il le paraissait de profil !) un peu avant moi. Soudain, il se retourna. Je ne réalisai pas tout de suite. Il est aussi beau de face que de profil... C'est tout ce que je me suis dit d'abord. Et puis...  Je l'ai reconnu. Sous le coup de cette révélation, je suis devenue rouge comme une pivoine. Qui était-ce ? Qui était-ce ?
Nous avons vécu lui et moi une très belle histoire d'amitié, il y a très longtemps. Nous nous sommes connus en petite section de maternelle. Sommes devenus inséparables à partir du CP, jusqu'au CE2 si je me souviens bien.
Ce n'est pas si long... Certes. Cependant, bien que nous nous soyons perdus de vue, il reste quelqu'un que j'apprécie énormément. Je t'en ai peut être déjà parlé, d'ailleurs... Dans quel article ? Tu chercheras ! Comment s'appelle-t-il ? Je ne peux pas le retrouver sans un nom ! Débrouille toi : je n'ai pas envie de dire son nom ! J'ai juste envie de te raconter ce que j'ai ressenti, tout à l'heure, en tombant sur lui à la caisse de M******x.

Quand j'ai réalisé que c'était lui, j'ai été gênée.
Gênée parce que ma première réaction était celle d'une femme qui trouve un homme séduisant, pas celle de Mirabelle, huit ans, face au petit garçon qu'il était autrefois. J'ai toujours entretenu beaucoup de tendresse pour son souvenir. Et là... Je me suis surprise à avoir le coeur qui bat et les mains qui tremblent en rangeant mes achats dans des sacs plastique, ce qui est stupide, car c'est lui, tout simplement lui, ni plus ni moins.
Il s'avère qu'il habite non loin de chez moi. Il a un boulot dans notre petite ville pour trois ans. Cela m'a fait une joie toute enfantine. J'ai proposé qu'on aille prendre un café un de ces jours, ce qu'il a affirmé "accepter avec plaisir", et chacun a repris sa route.
Vous avez échangé vos numéros de téléphone, je suppose ? Non, je l'avais déjà. Mais... Tu m'as dit que tu venais de le retrouver ? Ouh la... Ce serait une trop longue histoire !
Toute émue que j'étais, et tout à coup d'une humeur charmante, j'ai immédiatement appelé ma maman qui le connaissait bien... Et pour cause, dans notre enfance, nous passions de nombreuses nuits l'un chez l'autre ! Je lui annonce mon scoop, genre "Il est en viiiiillle", et ne puis m'empêcher d'ajouter qu'il est "devenu trop beau, le choc". Et là, vlan :
- Oui, c'est peut être pour ça qu'il a une copine, me dit-elle, genre prends-garde-à-toi-ma-fille (oui, elle sait qu'il a une copine, si tu veux savoir sa maman a vu la mienne et comme la principale occupation des mamans qui bavardent est de causer de leurs enfants...)
- Ca n'a rien à voir, Maman. On peut avoir une copine en étant très laid. Et on peut être très beau sans en avoir.

Cela m'a énervée, cette réflexion. Elle n'avait rien compris. Que sous-entendait-elle ?
Eh bien... Tout bêtement que tu pourrais avoir un petit coup de coeur pour un ami d'enfance ! Humm... Sauf que ce n'est que de la curiosité ! Peut être un peu plus si tu le trouves si beau, non ? A l'instant même où je l'ai reconnu, je n'ai plus pensé à son sex-appeal, je te le jure ! Parce que comme je te le disais tout à l'heure, il est redevenu dans mon esprit le petit garçon que j'adorais, tu vois, et non un homme sur lequel j'aurais des vues. Tu saisis la différence ? Oui. Je te taquinais, Mirabelle, il ne faut pas tout prendre au quart de tour ! Humm... Enfin bon j'avoue... Tu avoues quoi ? Que tu le trouves craquant ?
Craquer n'a rien à voir dans tout ça. Et puis de toute façon, il a déjà une copine et je ne suis pas une briseuse de ménage.
Oui, mais s'il était seul ? Tu m'énerves, Victor ! Si tu continues, je m'en vais ! Bref... En fait, ce qui me fait beaucoup de bien dans l'affaire, c'est que... Même si cela n'a duré que quelques secondes, je me suis aperçu que j'étais encore capable d'avoir  le coeur qui bat et les mains moites. Humm... Et cela n'a rien à voir avec de l'attirance, Victor, je t'arrête tout de suite !
C'est juste que, pendant le tout petit instant où je l'ai pris pour un séduisant inconnu, j'ai senti (parce qu'on a beau le savoir en théorie, il est toujours préférable de le savoir "physiquement") que je pouvais encore m'emballer pour quelqu'un, pour quelque chose. Ca n'a l'air de rien comme ça, ce que je dis, mais quand on est séparé de quelqu'un après avoir partagé sa vie, son lit, ses espoirs, ses rêves, ses déceptions, et que le premier rôle nous est retiré du jour au lendemain, ciao bon vent et tout reprend comme si ça n'avait pas existé, on se demande si on sera encore capable de tout recommencer. D'avoir les mains moites, le coeur qui bat et tout le tralala... Je comprends...

Je pense qu'il s'agit seulement d'une belle surprise de la vie et qu'il aurait été dommage, au nom de notre amitié d'autrefois, de ne pas lui proposer d'aller prendre un café. Je sens que nous allons reparler de nos après-midi chez son grand-père, de nos jeux avec sa panthère en peluche, de sa mère, de nos Game Boy. Ca va être extra...

Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Mirabelle 34 partages Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Ses derniers articles