Samedi 5 octobre 2013
Match retour. Alors que Jean-Christian Cottu est venu présenter son prochain projet de voyage et demander des conseils d’écriture aux anthropologues lors du cours libre, aujourd’hui c’est lui qui conseille les anthropologues.
Autour d’un café, d’abord quelques éléments techniques : relations entre diaphragme/profondeur de champ, obturateur/vitesse, la question de la sensibilité (du grain en argentique, du bruit, en numérique)…
Deuxième point, le cadrage. Il attire notre attention sur le fait que le regard lit l’image d’en haut à gauche vers en bas à droite. Il faut en tenir compte pour la composition d’où la règle d’or des 2/3. L’œil doit pouvoir rentrer facilement dans l’image, il faut alors fermer l’angle en bas à droite.
Pour un portrait, il faut aussi tenir compte de la direction du regard : Il faut libérer le regard du personnage pour aérer l’image. Autrement dit, il faut libérer de l’espace dans la direction du regard.
Petit exercice : laquelle des photographies respecte ces quelques consignes ? (Photos de VP et CM)
Jean-Christian nous transmet quelques astuces : poser l’appareil au sol en faisant attention à l’angle pour donner plus de volume à l’image, utiliser un petit trépied de table à poser en hauteur (au lieu de porter un grand trépied), tenir l’appareil à bout de bras pour un effet de plongée…
Le plus difficile c’est bien sûr la lumière : préférer un temps couvert au grand soleil à cause des ombres qui sont inesthétiques. Même si on peut en jouer… (Photos de CM, VP et AL)
Ne pas hésiter à prendre une photo à contre-jour (à condition de ne pas cadrer le soleil). (Photo AL) Dans ce cas, utiliser le flash pour un portrait qui va enlever les ombres.
Nous avons eu une conversation sur les moyens techniques de « bricoler » les images, logiciels de retouche… or comme l’a fait remarquer judicieusement l’une de nous, cela revient à présenter l’image d’une réalité qui n’existe pas. Elle a ensuite fait le parallèle avec l’anthropologie et la nécessité de restituer la réalité, sans subterfuge. Nous étions d’accord pour dire qu’une bonne image c’est celle qui n’a pas besoin de retouche. Jean-Christian a ajouté que l’idéal, c’est qu’une image puisse retranscrire l’émotion. Ce qui ne manquera pas de trouver un certain écho, en retour, chez ceux, parmi les anthropologues, qui sont sensibles à cette dimension dans l’écriture de restitution de l’enquête.
Que dire alors quand la photographie restitue ce que l’œil nu ne voit pas ? Ce que nous avons tous vérifié sur ce poteau devant la porte Calhau : personne n’y a vu le reflet du ciel et pourtant… Mais ça, c’est un autre débat !
Nous sommes partis faire des prises de vue, de la porte Calhau au quartier Saint-Pierre, bénéficiant de conseils particuliers pour le cadrage mais aussi le maniement de nos appareils… Mieux que la lecture fastidieuse d’une notice ! Un petit jeu s’est installé spontanément, photographier les autres photographiant…
L’après-midi, nous avons regardé nos clichés et bénéficié à nouveau de conseils pratiques par la critique concrète de nos réalisations.
Le mot de la fin pour Annick qui a affirmé qu’elle ne ferait plus jamais de photos de la même manière !
Colette Milhé
Quelques images prises par Jean-Christian Cottu dans le Pays basque :