Magazine Journal intime

Reprise

Publié le 03 septembre 2013 par Mel_uzine
Berthe,
je reprends le fil des évènements par la seconde opération ou opération… de reprise justement !
Cette fois-ci, je rentre à la clinique la veille, sans trop savoir pour combien de temps. Tout dépendra
de mes ganglions. Si on me les enlève tous, je vais avoir un drain quelques jours et vais rester
hospitalisée le week-end… Je m'installe donc pensant séjourner cinq jours dans ma chambre !
La première soirée se passe bien entre quelques visites, un blanc de volaille parfaitement rond
et un programme télé d'un vide abyssal (j'en arrive à regarder une émission de jardinage alors
que je vis en appartement ; c'est dire mon désœuvrement).
Le docteur D. passe me voir vers 21h et regarde mes résultats de scanner. Sur les clichés, je prends
mes reins pour des angiomes au foie (il me semblait bien que c'était démesuré). Du coup, j'ai
droit à un cours d'anatomie scannerisée : vessie, utérus, foie… tout y passe sans que je parvienne
à voir de réelles différences. Mais bon, je suis rassurée.
Je m'endors en rêvant de bouturage de rosiers… et suis réveillée à 5h30 par deux infirmières
au taquet ! Une douche à la Bétadine et deux comprimés relaxant plus tard, elles me somment
de me recoucher. Ca valait bien la peine de me lever si tôt !
Lorsque le brancardier arrive, je dors comme un bébé. Il est 8h et je descends au bloc.
De l'opération, je n'ai que peu de souvenirs : il n'y a pas de musique (mais où est Michel ?) et le
docteur D. porte un bonnet avec des ballons de foot. La première fois, c'était des verres à
cocktail, bien plus appropriés à mon goût.
J'essaie de négocier avec l'infirmière pour que le cathéter soit dans mon bras et non sur le poignet :
- Mais non voyons, c'est beaucoup plus pratique vers la main.
- Oui mais je pense qu'il va me gêner et me faire mal rapidement. Je n'ai pas beaucoup
  de chair à cet endroit.
- Mais non je vous dis. C'est plus pratique.
- Bon ben, si je n'ai pas le choix.
Je m'endors avec le masque à oxygène… et me réveille avec le masque à oxygène. Je suis vaseuse
et j'ai la voix de Dark Vador. Mais je ne souffre pas, on ne peut pas tout avoir.
Retour dans ma chambre où mes parents m'attendent. On discute, on rigole et l'on essaie
de voir si un drain se cache sous le pansement de contention. Bref tout va bien.
Jusqu'à ce que ma mère appelle ma sœur. Alors qu'elle lui raconte que l'opération s'est bien
déroulée, je me mets à transpirer comme une serpillère et à avoir des fourmis dans tout le corps.
Ni une, ni deux, Super Maman saute sur le bouton d'appel et balance à ma frangine :
- Ta sœur se sent mal. Je te rappelle.
L'infirmière arrive et me lève les jambes, je me mets à pleurer comme une madeleine et mes
parents sont dans tous leurs états. Tout ça en 2 minutes chrono ! J'imagine que le temps a paru
bien long à Sœurette scrutant son téléphone en se rongeant les sangs.
Belamour prend le relais à mon chevet puis c'est Belle des Champs qui arrive accompagnée
de quatre pâtisseries ! Elles compenseront le dîner du soir à pleurer : quiche au gruyère
d'une blancheur immaculée et coquillettes à l'eau.
Une fois seule, je décide de téléphoner à Sœurette pour la rassurer. Eh là, c'est le drame : la quiche
se rebelle et ne passe pas. J'ai juste le temps de dire "je te rappelle" et de sonner les infirmières.
Second malaise en direct pour Sœurette : dure journée !
La nuit sera agitée : prise de tension toutes les deux heures et impossible de trouver une position
confortable avec la perfusion qui me fait mal (ça, je l'avais bien dit).
Avant ma sortie, le docteur D. vient me voir et inspecter son travail. J'appréhende de voir ce qui
se cache sous l'énorme pansement. Je jette donc un œil lorsqu'il le décolle. Oh surprise !
Ma cicatrice est encore plus jolie que la première fois et je n'ai pas de drain.
Un petit passage entre les mains du kiné (2 mètres, 150 kg, les mains de la largeur de ma cuisse…
mais doux comme un agneau) et je rentre à la maison.
Nous sommes le 24 mai et il ne reste rien de ma tumeur.

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