Berthe,
tout commence entre nous par une banale histoire de boule.
Une petite boule entre l'aisselle et le sein droits, sentie par hasard en passant ma main.
Je décide de ne pas attendre et appelle ma gynéco pour prendre rendez-vous la plus vite possible, juste au cas où. Malheureusement, celle-ci est en arrêt maladie et n'a pas de remplaçant.
Commence pour moi ce qui pourrait être comparé à la quête du Graal : trouver un gynéco qui daigne me recevoir en consultation ! C'est simple, j'ai appelé tous ceux figurant dans l'annuaire et à chaque fois, le même dialogue de sourds s'est répété :
- Bonjour. Voilà, je vous appelle car je viens de découvrir une petite boule vers mon sein droit.
Ma gynécologue est en arrêt maladie mais j'aimerais consulter quelqu'un au plus vite. Est-il
possible d'avoir un rendez-vous ?
- Désolé mais le docteur X ne prend pas de nouvelle patiente.
- Oui mais là, c'est un peu une urgence quand même. Je ne viens pas pour un renouvellement
de pilule.
- Oui mais le docteur ne prend pas de nouvelle patiente.
- Alors je reste avec ma boule ?
- Désolé mais je ne peux rien faire.
Le seul rendez-vous "en urgence" obtenu était fixé au 29 juin. Tu te doutes bien que je ne l'ai pas accepté. Je me suis donc retournée vers ma généraliste qui, en pleine épidémie de grippe-gastro, m'a reçue le lendemain en début d'après-midi.
Je me doute que les gynécos de ma petite ville sont pris d'assaut. Mais il me semble que dans certains cas, le critère d'urgence devrait être pris en compte. Que se serait-il passé si j'avais patiemment attendu le 29 juin ou le retour de mon médecin ? Tu aurais largement eu le temps de faire des petits, Berthe, durant ces 5 mois d'attente.
Bref, après cette première consultation, Mme L. était confiante. La petite boule était bien lisse, ronde et mobile. Très certainement un adénofibrome : le genre de nodule bénin qui affecte souvent les femmes jeunes (car oui, à 32 ans, on est une femme jeune).
Par précaution et pour être certaine de son diagnostic, Mme L. me prescrit une échographie mammaire et une mammographie.
Nous sommes le 25 janvier et jusque là, tout va bien.