Après avoir œuvré avec bonheur comme auteur sur la série culte X-Files, Vince Gilligan a connu une traversé du désert de presque sept ans. Difficile de se remettre en scelle après le désintérêt totale du public pour une série qui, quelques années plus tôt avait déchainé les passions. Breaking Bad va lui permettre de retrouver le succès et de le propulser comme un des meilleurs Showrunner de la télévision.
Le concept est simple mais efficace, transformer Walter White, prof de Chimie gaffeur et effacé, en dealer de drogue, salopard absolu et maitre du mal. En cinq saisons Walt va consciencieusement, par ses mensonges et sa soif de pouvoir, détruire tout ce qui l’entoure. Incroyablement interprété par un Bryan Cranston au sommet, Heisenberg (son alias) est devenu une icône de la culture populaire. De plus le duo qu’il forme avec le jeune Jessie (le génial Aaron Paul en loser pathétique mais attachant) fait des étincelles.
Breaking Bad est un véritable joyau. Une sorte de remake du Parrain boosté par un humour noir dévastateur. Le tout dans une ambiance « très Western ». Et on se demande comment Gilligan a pu obtenir une telle liberté de champ. En effet alors que Walking Dead (l’autre show phare de la chaine AMC) en est à son troisième Showrunner en quatre ans*, Gilligan lui, a réussit à négocier cinq saisons pour cloturer son histoire. Les exécutifs auraient bien continué à exploiter le filon. Il parviendra même à retarder de plusieurs mois la diffusion de la quatrième afin de peaufiner les scripts.
Pour l’ultime saison et avec un délai en moyenne d’un mois d’écriture par épisodes, Vince et son équipe ont bénéficié d’un luxe rare dans le milieu de la TV. Et ça se sent, les huit derniers épisodes sont étourdissant, offrant aux spectateurs des rebondissements plus dingues les uns que les autres. Certains moments nouent même carrément les tripes. En dire plus serait criminel. Après cinq saisons sans une seule faute de goût, (v’la l’exploit) il va falloir accepter que Breaking Bad maintenant c’est fini. Et pour ceux qui ne connaissent pas encore… allez y bon sang c’est du tout bon !
*Frank Darabont, qui n’est pas n’importe qui, s’est méchamment fait éjecter.